Douze ans scellés de glu douceâtre, vie bâillonnée où rien n'a le goût de rien, et pourtant. Qui me dira pourquoi les châteaux de l'enfance sont encore debout? Pourquoi mes souvenirs ont le parfum aigre-doux de l'ambiguïté et mes sept ans celui du pain perdu, la tranche de brioche que ma grand-mère faisait tremper dans du lait et du jaune d'oeuf, puis passait au four, et qui fondait dans la bouche en crissant sous la dent, fragile, moelleux, beurré et assez carbonisé sur le dessus pour laisser un peu d'amertume sur la langue? Pourquoi la plage de la Birochère s'étend-elle jusqu'au bout du monde, là où il glisse d'un coup dans un abime battu par une mer de feu? Pourquoi nos Noëls sans foi, avec leurs peluches, leurs feutrines, leurs strass et leurs tralalas putassiers, prennent-ils encore chaque année autant d'importance que le passage de l'ère des Poissons à celui du Verseau? Seule a changé la notion du temps.
moi spécialiste du dérapage sur la réalité
Tout le monde en parle : [émission du 7 janvier 2006]
Murief Cerf, invitée pour son livre "Bertrand Cantat ou le chant des automates" s'accroche violemment avec Lio-chanteuse au sujet de l'approche "indulgente" qu'elle envisage dans son livre à propos du meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat. Lio déchiffre une certaine forme "d'absolution" ( de Cantat) dans le livre de Muriel Cerf. Images d'archive INA
Institut National de l'Audiovisuel