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EAN : 9782081298026
541 pages
Editions Arthaud (23/01/2013)
4.17/5   3 notes
Résumé :

Il rêvait de devenir marin, mais il obéit à ses parents et devint médecin comme son père, le célèbre neurologue Jean-Martin Charcot. Alors, pour assouvir sa passion du grand large, Jean-Baptiste se fit scientifique explorateur et initia les premières grandes expéditions polaires françaises du XXe siècle en Antarctique et en Arctique, renouant ainsi avec l'esprit de découverte des expéditions australes menées par Dumont d'Urville. Le Français au pôle Sud et L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un groupe de 19 hommes s'apprête à entamer une période d'au moins un an (qui pourra se prolonger éventuellement jusqu'à deux ans), dans des conditions très mal connues, en un lieu inexploré, en étant totalement coupé du monde extérieur.
Une mission d'entraînement pour des astronautes destinés à une expédition sur Mars ? Non. Nous sommes en janvier 1904, et il s'agit de l'équipage du Français, le bateau commandé par Jean-Baptiste Charcot. Ces hommes s'apprêtent à effectuer le premier hivernage dans l'Antarctique, alors que commence tout juste l'exploration systématique de ce continent.
Pour affronter l'inconnu, tout en utilisant l'expérience des précurseurs, en particulier des chasseurs de baleines qui ont commencé les premiers l' « exploitation » de cette zone géographique, Charcot a embarqué tout le matériel et les approvisionnements « prévisibles », mais aussi les outils et les hommes qui permettront de résoudre les problèmes inattendus. Les situations difficiles seront résolues par les « moyens du bord », c'est vraiment le cas de le dire. Il faut savoir tout faire, à bord du Français, et du Pourquoi pas ? au cours de la seconde expédition.
Les récits des deux hivernages conduits par Charcot en 1903-1905, puis en 1908-1910, sont basés sur son journal de bord. le style est donc souvent celui d'un homme précis, d'un scientifique et d'un marin. Mais en dépit de passages quelquefois répétitifs, décrivant les conditions de la glace sur la mer, ou les violentes tempêtes qui se succèdent (nous sommes dans les « soixantièmes hurlants »), on trouve assez souvent des passages très littéraires. Cela m'a rappelé le style de Camille Flammarion dans ses descriptions des spectacles célestes. On sent qu'à cette époque du début du vingtième siècle, même un scientifique (Charcot était médecin de formation, avant d'être marin) avait une solide culture littéraire. Charcot cite plusieurs fois dans son journal les auteurs latins, sans juger utile de donner la traduction…
J'ai été surpris de trouver dans un écrit de cette époque un souci réel de la condition animale : les marins qui passent plus d'un an loin de toute source d'approvisionnement doivent nécessairement trouver sur place une nourriture qui ne peut être qu'animale ; essentiellement des phoques et des « pingouins » que nous appelons aujourd'hui « manchots ». Charcot a toujours eu le souci de tuer le moins possible d'animaux pour les besoins de l'équipage, et de leur épargner au maximum toute souffrance. Il interdisait à son équipage et aux chiens de traîneaux toute forme de chasse gratuite. Sur la fin de son second voyage, il participe lors d'une escale à l'île de la Déception, à une chasse à la baleine, et se réjouit quand ces animaux échappent aux harpons des chasseurs norvégiens ou chiliens.
Admirons au passage une forme de patriotisme qui peut paraître un peu naïf de nos jours : Charcot se dévoue entièrement à son expédition scientifique pour l'honneur de la France : il va même jusqu'à prendre de gros risques, puisque lors des deux expéditions, il suit jusqu'au bout le programme qu'il s'est fixé, malgré d'importantes voies d'eau dans la coque de chacun de ses navires, qui le mettent à la merci d'un choc avec un iceberg ou un récif.
Un regret vis-à-vis de l'édition proposée par Arthaud : il manque les cartes nécessaires au bon suivi des deux expéditions successives. Je suis parti à la recherche de documents sur Internet : la meilleure illustration que j'ai trouvée est une carte de la péninsule Antarctique à l'adresse :
http://www.alainbidart.fr/galeries/Ant/Peninsule2/Carte_BAS.jpg
Cette carte demanderait cependant un complément ou une adaptation, car les noms de certains lieux ont changé depuis l'époque de Charcot.
L'ensemble des deux volumes (réunis en un seul), le Français au Pôle Sud et le Pourquoi-pas ? dans l'Arctique, constitue un très intéressant document sur les débuts de l'exploration de l'Antarctique, avec en prime des descriptions enthousiastes des paysages et surtout de la vie animale dans ces contrées.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Groupés autour de nos installations, ils [les pingouins] nous regardaient gravement, s’intéressant à notre travail. Les papous nous fuyaient assez volontiers, mais les adélies ne bronchaient pas, et même au début envoyaient au-devant de nous une députation de sept ou huit des leurs qui nous parlaient bruyamment, nous mettant probablement au courant des lois du pays, et nous accompagnant jusqu’au village où les autres nous recevaient avec une indifférence presque vexante, politesse cependant dans certains pays où il est considéré comme grossier de regarder les étrangers avec curiosité. Je m’amusais fréquemment à avoir de longues conversations avec eux, me couchant sur la neige pour être à leur hauteur, et les pingouins autour de moi, tout près de ma figure, m’écoutaient certainement et me répondaient dans une langue qui m’était, hélas ! inconnue.
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A plusieurs reprises, nous avons aperçu et poursuivi des baleines, mais elles parvenaient toujours à nous échapper ou se présentaient mal devant le canon. Une mer un peu grosse est paraît-il meilleure pour la chasse, car le corps de l’animal sort mieux entre les vagues et permet un tir plus facile. Malgré le désir que j’avais de voir réussir nos hôtes [les baleiniers chiliens] et d’assister moi-même aux différentes phases de la capture, j’avoue que je n’étais pas fâché chaque fois qu’une de ces magnifiques bêtes paisibles et douces parvenait à s’échapper et c’est avec joie que je voyais s’éloigner la petite tache noire se détachant sur la mer calme et bleue surmontée du jet de vapeur d’eau bruyamment expiré.
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Video de Jean-Baptiste Charcot (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Baptiste Charcot
Jean-Baptiste Charcot, explorateur des mers, navigateur des pôles. Médecin de formation comme le souhaitait son père Jean-Martin, Jean-Baptiste Charcot sera finalement marin de vocation. Il découvrira de nouvelles terres et naviguera plus de trente ans dans les mers polaires. Très respectueux de la nature, il sera le premier à considérer ces régions comme un terrain de travail et non comme un champ de courses... Récit d’une vie en compagnie de Serge Kahn, auteur de Charcot, explorateur des mers, navigateur des pôles.
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