India Dreams, tome 8 : Le souffle de Kali

L'inde... Ses coutumes, sa religion, sa faune, son architecture, ses mystères... L'inde fascine, intrigue, envoute depuis longtemps.
Les vies sont happées par ce pays , s'y croisent.
La famille Byle se délite dans cette atmosphère chaude : un homme conquit au fond de lui, une femme qui n'arrive pas à s'y adapter, un fils atteint des fièvres du pays.
Le capitaine Redfield, un poil arrogant, cherchant la gloire et la reconnaissance militaire s'attaque aux fanatiques religieux qui sévissent dans le désert.
L'inspecteur Pimlicott débarque sur cette terre de pleine de promesse. Il traque une jeune femme accusée d'assassinat à Londres. cette jeune personne, Percy ou Virginia, se cache en compagnie de son amant Abe chez un professeur original profondement amoureux de l'Inde et de ses moeurs (vive le Kamasutra).
Tous ces anglais plein d'espoir pour leur vie dans cette colonie n'échapperont pas aux souffrances que Kali déchainera pour eux.

Dans ce tome le suspence et la tension sont bien mieux maitrisés. Les aquarelles sont pleines de sensibilité. On voyage en Inde au rythme des cases, on s'immerge dans cette culture différente, et on aime!

"Je suis Krishna, le dieu bleu, l'amour divin, je suis l'océan, l'Himalaya, le Gange, je suis le printemps, la plus belle des saisons, celle de l'explosion de la nature, de la joie et du désir.", ainsi commence ce nouveau tome et sur la très belle fête du printemps.
Dans ce troisième tome de ce nouveau cycle, l'histoire s'est bel et bien mise en place et les personnages se trouvent confrontés à leur pire crainte : Arthur Byle perd son fils et voit son couple voler en éclat, sa femme repart tandis que sa fille fait le choix de rester avec lui; l'étau se resserre autour de Virginia avec l'arrivée de l'inspecteur Pimlicott; tandis que le capitaine Redfield part en guerre au Rajasthan.
Il n'y a pas de temps mort dans ce volume, certains personnages dévoilent un côté inquiétant, à l'image de la douce Virginia/Percy qui manie tout de même drôlement bien l'aiguille pour se défendre : "Es-tu sûr qu'elle a toute sa raison ?Peut-être a-t-elle vécu de trop violentes passions ? A moins qu'elle ne soit à la fois ange et démon !", tandis que d'autres apprennent le sens et le respect de la vie.
Encore plus que dans les tomes précédents, les auteurs ont choisi de montrer le rejet de plus en plus important des Indiens vis-à-vis des Anglais : "Ils ne respectent rien, ces Anglais, et puis ils s'étonnent de la colère des dieux.", des rébellions agitent de plus en plus différentes régions, l'indépendance commence à faire son chemin dans les esprits.
Et il reste toujours la magie de ce pays qui permet d'apaiser tout, même les pires moments de la vie comme la mort d'un enfant : "Aux Indes, la paix de l'âme rend plus supportable la souffrance.".
A ce titre, le personnage d'Arthur Byle me semble le plus intéressant, c'est celui qui s'ouvre et se découvre le plus, c'est aussi celui qui se révèle large d'esprit alors que sa profession pourrait laisser croire le contraire.
Je n'ai plus qu'une hâte désormais, c'est que tous ces personnages se télescopent de nouveau et se découvrent sous un jour nouveau que celui d'un voyage en mer sur un paquebot.
L'Inde ne laissera personne comme il était auparavant, c'est en tout cas le message sous-jacent de cette bande dessinée.
Je n'ai plus de petits reproches à lui faire comme j'ai pu le faire précédemment, cette fois-ci l'intrigue est bien engagée et j'attends impatiemment de lire la suite et, déjà, le dénouement.
J'ai fini par m'attacher aux personnages et à leur destin, je dois tout de même reconnaître que les trouve un léger cran en-dessous par rapport au premier cycle, mais c'est sans doute aussi lié au changement d'époque.
Je suis par contre toujours aussi fascinée par l'Inde et la représentation qu'en font les auteurs, tout comme la remarquable qualité des dessins et ces splendides aquarelles qui remplissent des pages et des pages : mieux que des cartes postales et extrêmement plaisantes à regarder.

"Le souffle de Kali" est un très bon opus de ce nouveau cycle de la série "India Dreams" qui ne donne qu'une envie : découvrir la suite et fin de cette série particulièrement réussie se déroulant en Inde à l'époque victorienne.
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Ce souffle de Kali comporte en effet un grand souffle épique. Nous sommes avec ce nouveau tome complètement plongés dans une histoire avec un scénario digne de ceux qui ont fait les grands succès cinématographiques. On est vraiment pas loin des films d'un David Lean. Cet album nous permet de mieux découvrir les aspects historiques et culturels de l'Empire britannique des Indes. Nous avons affaire à deux mondes en opposition, avec quelques personnages qui permettent de faire des transitions : comme le juge Byle ou Sybellius. Pour les uns, les Indes représenteront une ouverture culturelle, pour d'autres un ultime repoussoir à l'image de la femme du juge.

Ce tome comme les précédents comporte quelques planches magnifiques. le dessin de manière globale est sublime et la mise en couleur parfaite. L'histoire reste passionnante : entre le juge qui se retrouve seul aux Indes, Redfield, pris dans son désir de reconnaissance qui livre son bataillon aux armes des ennemis et qui perd sa guerre avant d'errer dans le désert et Pimlicott qui retrouve Virginia... On se demande comment tout cela va finir et si Virginia pourra finalement vivre son histoire d'amour sereinement avec son planteur de thés. L'homme avec son parapluie et son singe sur l'épaule et la jeune femme nue à dos d'éléphant son quant à eux les très vieilles âmes qui tissent une continuité entre les albums et les cycles d'India Dreams. Les conflits de cipayes et la guerre contre les thugs fournissent une excellente trame historique à l'histoire.

J'ai hâte de découvrir la fin de ce cycle, tout en espérant que les auteurs n'en resteront pas là avec cette série qui est une de mes meilleures découvertes.

On se plonge un peu plus dans l'Inde avec ses coutumes. Une immersion dans ce beau pays.
On continue de suivre Percy et Abe, Arthur et sa famille, le professeur Sybellius, et le capitaine Redfield. le quotidien souvent dur les rattrape.
Une lecture sympathique surtout intéressant pour la découverte du pays.
Les dessins sont vraiment très beaux et peigne l'Inde parfaitement.

J'apprécie cette BD presque plus pour ses dessins que pour l'histoire, les expressions des visages sont vraiment bien rendues. J'aime beaucoup l'image où l'on voit la jeune femme nue sur un éléphant et aussi le visage de la petite fille qui se trouve sur la page de titre.

Les dessins et les couleurs rendent bien l'atmosphère de l'Inde comme je l'imagine, chaque dessin nous fait voyager grâce à sa sensibilité et sa sensualité
Le passage de l'attaque de la forteresse et les images de bataille m'ont fait penser à un vieux film que j'ai vu quand j'étais beaucoup plus jeune : « les trois lanciers du Bengale »

Quand au portrait du sergent-major à la dernière page on dirait presque une photographie.

C'est vraiment une belle BD à lire et à savourer du regard