La Jeunesse de Blueberry, tome 2 : Un Yankee nommé Blueberry

Un yankee nommé Blueberry suit directement 3 000 Mustangs publié à la fin de l'album précédent. le découpage en trois récits respecte le format de publication initial. le plaisir est au rendez-vous car le seul laps de temps laissé sans explication ne perturbe pas la lecture, donnant ainsi l'impression d'avoir une histoire d'un seul tenant avec une touche d'authenticité en supplément.

Les différents scénarios sont ici plus travaillés, démontrant une montée en intensité progressive, sans doute liée au succès des premières historiettes. Ils ne sont pas franchement complexes mais font la part belle à l'action, aux rebondissements et péripéties. Si certaines sont un peu prévisibles, d'autres nous surprennent et impliquent des développements insoupçonnés. Les histoires se rejoignent pour n'en former qu'une seule. le constat est franchement amusant, d'autant qu'il permet de tisser des liens avec les trois récits précédents.

Les dessins suivent également ce chemin, devenant de plus en plus précis. Cet effort profite surtout aux personnages secondaires. Certaines séquences, ici et là, traduisent toutefois un manque de maturité. Les couleurs sont certes criardes, mais la sobriété approche à son rythme. Les séquences de nuit apportent une intensité nouvelle et sont sans doute les plus réussies qu'elles se déroulent en Géorgie ou à proximité d'un certain train…

Blueberry est ici le sujet principal et la Guerre de sécession en est le théâtre ; il ne faudra donc pas en attendre davantage. Les personnages sont assez inconsistants, proches du cliché, même si un personnage récurrent fait son apparition étoffant ainsi le fil rouge…

Assurément voici une série qui au fil des pages devient de plus en plus intéressante. Suivre cette évolution est un réel plaisir. Tout comme l'on suit avec délectation Blueberry qui semble doué pour attirer la malchance.

Poursuivant ma relecture du cycle de la Jeunesse (du moins, les premiers tomes), j'ai retrouvé le plaisir de lecture des débuts : on a de l'action, des péripéties, des aventures, une pointe d'humour et on sent que les scénarios sont un peu plus élaborés que dans le premier tome.

Les couleurs restent criardes et font mal aux yeux, en ce qui concerne les dessins, ils sont un peu mieux que dans le premier tome, comme si le petit neveu qui avait gribouillés ceux du premier tome avait été licencié ou qu'il avait évolué dans ses griffonnages.

Malgré tout, nous sommes encore loin de la qualité des dessins de la série mère, publiée 10 ans plus tôt.

Ces trois courtes histoires contribuent à donner un passé et une consistance à notre Blueberry, lors de ses années durant la guerre de Sécession. Comme toujours, il est tête brûlée, incompris et il lui arrive toujours des tas d'emmerdes. Sans cela, il ne serait pas ce qu'il est...

Le problème sera pour les personnages secondaires qui sont sans consistance aucune, alors que les auteurs nous ont habitués à mieux.

Cela donne l'impression qu'ils ne sont pas trop attardés sur ces derniers, comme s'ils avaient mieux à faire et que cette série n'était là que pour offrir un passé un peu plus explicite au lieutenant le plus célèbre de la cavalerie US.

Malgré tout, les scénarios sont bons et il est très agréable de se replonger dans ces premiers tomes avant que la saga ne tourne à la Bérézina totale.

Le Super Pocket Pilote trimestriel de la fin des années 60, permettait aux auteurs d'offrir un aperçu de la jeunesse des héros du Pilote hebdomadaire.
Ainsi apprit-on d' où venait exactement ce lieutenant Blueberry dont on savait seulement qu'il était originaire du sud sécessionniste des États-Unis.
Le format en chapitres courts, convenait parfaitement au "poche" Super Pocket... et un peu moins au format standard des albums Dargaud.
Il n'empêche que Jean-Michel Charlier, même avec un graphisme moins élaboré de Giraud, offrait de captivants récits de cette jeunesse du célèbre lieutenant de la Cavalerie U.S.

Suite du préquel...

intitulé « Un yankee nommé Blueberry », car notre anti-héros se retrouve coincé entre le Nord et le Sud : servant de transfuge aux tuniques bleues, il est finalement considéré comme un rebelle par ces derniers et doit se sortir de cette cagade.

Ce deuxième tome de la Jeunesse de Blueberry, succession de mini-récits, souffre des mêmes problèmes que son prédécesseur : moins ambitieux que la série mère, les planches ont été initialement réalisées pour un format plus petit et bon marché, d'où un rendu peu flatteur en album.

De plus, le dessin de Gir est assez irrégulier, les visages du jeune Blueberry ne sont pas toujours réussis, à l'image de la page 34. La mise en couleur est tout aussi critiquable.

Certes il y a des passages réussis, des surprises (retour du personnage d'Henriet, l'amour de jeunesse de Bluberry) et les auteurs s'amusent un peu avec la mise en scène (château d'eau qui s'effondre...).

Mais l'ensemble reste assez convenu, on pourrait s'en passer...

...si ce n'est que c'est avec cette BD que Jodo à découvert le travail de Gir.

Nous retrouvons Blueberry toujours empêtré dans des situations dantesques. Malgré le mauvais sort qui le poursuit, tantôt condamné par les sudistes et tantôt par les nordistes, Blueberry fait preuve d'attachement à ses convictions hors du commun et fait preuve d'énormément de courage (doublé aussi de chance à toutes épreuves heureusement…).
Un Blueberry astucieux dans un récit toujours aussi bien mené à tambour battant par Charlier.