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EAN : 9782070668441
236 pages
Gallimard Jeunesse (22/10/2015)
3.95/5   76 notes
Résumé :
Les parents de Roz vivent depuis cinquante ans dans le même appartement de Brooklyn, convaincus qu'il leur suffit de ne pas penser à la mort pour la tenir à distance. Mais quand les effets du grand âge se font sentir malgré tout, Roz n'a d'autre choix que de s'immiscer dans leur quotidien pour leur venir en aide. Une intrusion qui se révèle aussi perturbante pour le trio que la vieillesse elle-même...
Des premières défaillances jusqu'à l’inéluctable issue, Ro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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« Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose ? » Ni de mort, ni d'argent, ces deux sujets tabous.
Eh bien non, pas dans cet album.

Roz Chast nous parle de la vieillesse de ses parents nonagénaires, et de tout ce qui va avec : maladies (dont pertes de mémoire), dépendance, maisons de retraite et de repos, hôpital, soins palliatifs, mort, appartement encombré et sale, à débarrasser de tous les souvenirs.
Et de tout l'argent qu'il faut pour accompagner les dernières années de nos proches quand ils vivent vieux et en mauvaise santé. Ça coûte 'un pognon de dingue' à la famille, aussi mauvaises soient les conditions de 'détention' dans les Ehpad, même les plus prestigieuses : « Ma mère n'appelait jamais ça un 'trou à rats', mais elle avait ses opinions : 'On n'est pas des pensionnaires, on est des DÉTENUS.' »
Ça demande aussi beaucoup de temps et d'énergie.

Rien de gai dans cet album, donc, et pourtant l'auteur arrive à nous faire sourire, et même rire.
Avec une grande franchise et un sens affirmé de l'autodérision, elle ne cache rien de ses sentiments ambivalents à l'égard de ses parents - de sa mère, surtout, avec qui les rapports ont toujours été compliqués.
Avec l'air de ne pas y toucher (les dessins semblent griffonnés à la hâte), Roz Chast dresse un portrait aussi réaliste que touchant et drôle de la famille, des relations entre enfants adultes et parents (très) âgés, lorsque les rôles s'inversent, dans notre société où le soin des vieillards dépendants est généralement confié à des tiers.

___

♪♫ « Tu inverses les moments, renverses les choses (...)
Tu dis des mots à la place des autres
Tu dis 'Pourquoi ?' sans même dire un mot
Tu ne connais plus le nom des fleurs du jardin
Tu ne connais plus le nom des fleurs
Tu te rappelais pourtant de tout (...)
Mais à la fin de plus rien du tout
Tu te rappelais pourtant de nous
Mais à la fin de plus rien... »
[ Je ne sais pas si cette chanson de Gaëtan Roussel évoque ce sujet, mais pour la première fois, ce matin, je l'ai entendue comme un hommage à un vieux parent. ]
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=a4Fn5pD6XNs
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Le dessin de la couverture annonce le propos : une jeune femme interrogative, face à ses parents vieillissants, un père au faciès de chien battu et une mère à la tronche de dogue furieux.

Roz Chast, fille unique, met en graphisme son devoir filial d'assistance, quand le grand âge oblige à prendre des décisions et contraint à s'immiscer dans une intimité de couple. Elle y met toute une palette de sentiments, d'introspection et de réflexion pour tenter de décoder la relation filiale, tendre avec le père, particulièrement compliquée avec la mère. Se mêlent en vrac culpabilité, gentillesse, amour, rancune, énervement, effroi...
C'est brut, douloureux, épuisant, heureusement parfois amusant et décalé.

Je me suis rarement autant projetée dans une narration. La vieillesse et la fin inéluctable de nos parents nous concernent tous. Mais je reste assez perturbée par le récit d'un honnêteté glaçante que la dessinatrice en fait. Rien ne nous est épargné. On vit dans le réel, au plus près des déchéances corporelles et intellectuelles. On fait face comme on peut à l'aspect pratique du problème: hospitalisations, maisons de retraite, finances, acharnement thérapeutique.

Un roman graphique original, au ton juste, percutant et jamais larmoyant, interrogeant nos propres capacités à faire face à la décrépitude de nos anciens. le crayon est nerveux, comme urgent et n' adoucit en rien la narration. Ça colle vraiment au sujet.

Pour rester dans l'humour macabre: rien ne vaut un bon accident, radical et définitif. (histoire de préserver mes enfants!)

4/5 étoiles
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Dans ce roman graphique très dense Roz Chast nous raconte la fin de vie de ses parents.
En 18 chapitres elle nous retrace leur quotidien, et peu à peu nous sommes confrontés à leur vieillissement et aux problèmes que cela posent.
Largement illustré de photos personnelles, intercalant planches de BD et textes assez longs Roz Chast ne nous épargne pas dans cette histoire qui lui est personnelle mais dont nous nous sentons obligatoirement proche.
Pas évident de ne pas se sentir voyeur en lisant cette bande dessinée, commencée avec humour, l'approche du grand âge et de la déchéance nous plonge dans un univers plutôt noir.
Intéressant et sincère mais je me serais bien passée des dernières pages, plutôt macabres.
Finalement j'ai trouvé cette histoire drôle et bouleversante. C'est possible ça ?


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Un récit sous forme de roman graphique pour parler de la vieillesse et plus particulièrement celle de ses parents vu par Roz Chast.

Des premières chutes dans leur appartement, à leur perte d'autonomie, la maison de retraite, les soins palliatifs tous les thèmes sont abordées ici sur la question.

Il y a même des photos de ce que l'auteur à retrouvé chez ses parents après leur décès.

Un récit mi-dessinée, mi écrit sur la vie de l'auteur auquel chaque personne peut être concerné.
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Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose ? de Roz Chast est un roman graphique emprunté à la bibliothèque qui m'a beaucoup touché.
Les parents de Roz vivent depuis cinquante ans dans le même appartement de Brooklyn, convaincus qu'il leur suffit de ne pas penser à la mort pour la tenir à distance.
Mais quand les effets du grand âge (plus de 90 ans) se font sentir malgré tout, Roz n'a d'autre choix que de s'immiscer dans leur quotidien pour leur venir en aide.
Une intrusion qui se révèle aussi perturbante pour le trio que la vieillesse elle-même...
Roz Chast nous livre ici un témoignage parfois difficile à lire ! Elle dit tout, absolument tout, sur ce qui est arrivé quand ses parents ont atteint le grand age.
Il y a des illustrations façon bande dessinée, des photos, des croquis, des textes plus ou moins longs... c'est très personnel et nous avons là un roman graphique très riche.
Cet ouvrage est très intéressant, évidemment touchant. Je dois avouer que parfois l'auteure m'a mis mal à l'aise. Notamment avec des dessins faits de sa maman sur son lit de mort... ça honnêtement je m'en serais passé ! Je me suis sentie de trop, il y a un petit coté voyeur qui me dérange.
Mais c'est un témoignage intéressant qui permet de se faire une idée de se qui risque de nous arriver si nos parents atteignent un jour cet age là ! Ou si nous même l'atteignons, mais je suis encore jeune, je préfère éviter d'y penser ;)
Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose ? est un roman graphique à découvrir, je lui donne quatre étoiles.
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critiques presse (5)
Bedeo
09 janvier 2018
Roz Chast raconte le vieillissement et la fin de vie de ses parents, Elizabeth et George, avec humour, subtilité et discernement.
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
03 février 2016
Roz Chast, par ce témoignage original dont le rire apparaît toujours en filigrane, nous aide petit à petit à apprivoiser la Camarde.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Culturebox
14 décembre 2015
Un roman graphique corrosif de Roz Chast sur la fin de vie de ses parents.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BoDoi
24 novembre 2015
La franchise dont Roz Chast fait montre est infiniment salutaire. Avec talent et sensibilité, elle raconte sans détours les dilemmes auxquels chacun de nous, un jour, pourrait être confronté.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
13 novembre 2015
in, sincère et, oui, follement amusant, Est-ce qu'on peut parler d'autre chose ? est une lecture indispensable, car universelle.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mes parents [nés en 1912] se considéraient, sans ironie aucune, comme des 'âmes soeurs'. [...]
A part la guerre, le travail, les maladies et aller aux toilettes, ils faisaient tout ensemble.
Ma mère lavait même les cheveux de mon père.
Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne se disputaient jamais. Ça arrivait.
- Ne t'assieds pas de travers, tu te tords les kishkas.
Mais 'chercher mieux' ou encore 'être heureux', c'étaient des idées pour les gens modernes ou pour les stars de cinéma : des dégénérés.
- Elizabeth Taylor ! Sept maris... Oy gevalt.
C'était un duo très uni.
- Si on est dépendants l'un de l'autre ? EVIDEMMENT !
- Encore HEUREUX !
Peut-être croyaient-ils que s'ils se cramponnaient très fort l'un à l'autre pour l'éternité, rien ne changerait jamais.
(p. 15)
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Outre leur aversion généralisée pour les sujets de conversation 'déplaisants', il y avait aussi des problèmes de confiance.
- Tu te rappelles des Mellman ? Avant leur mort, ils ont signé un papier pour donner tout leur argent à leur fille. La minute d'après, paf, elle met [ses parents] dans une maison de retraite... Et elle s'achète de quoi remplir TOUT UN TIROIR DE PULLS EN CACHEMIRE !
J'avais entendu une dizaine de versions de cette histoire au fil des années. Des enfants sans coeur, de vieux parents maltraités.
C'était triste de penser qu'ils puissent m'imaginer en train d'attendre dans les coulisses en me léchant les babines.
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Ils ont réparé la hanche [de mon père], mais ensuite il n'a plus jamais été le même. Il a refusé de faire de la rééducation. Il était frêle, seul, il avait peur et ne pouvait pas faire sa toilette lui-même. Il avait 95 ans et il était FATIGUÉ.
Je passais prendre ma mère tous les jours dans 'cet endroit' et je l'emmenais voir mon père à l'hôpital, puis je la ramenais. J'appréhendais mortellement ces excursions. Ça m'énervait de m'occuper d'elle. Elle ne me demandait jamais comment je vivais le déclin de mon père. Comme toujours, il ne s'agissait jamais que d'elle.
(p. 149)
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Parler de la mort, c'était contre les principes de mes parents...
Ils ne voulaient pas parler non plus de religion autrement que de façon superficielle.
- Je suis juive. Ton père est juif. Tu es juive. Point final.
Si vous posiez trop de questions sur la 'spiritualité', c'était que vous ne saviez pas quoi faire de votre temps.
- Du NOMBRILISME, rien de plus.
Les gens qui prétendaient avoir une certitude quelconque étaient soit des imbéciles, soit des menteurs, soit des fous.
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J'aimerais bien qu'à la fin de notre vie, quand c'est vraiment "fini", on ait quelque chose d'agréable en perspective. Quelque chose qui soit davantage centré sur le plaisir. De l'opium, peut-être, ou de l'héroine. On deviendrait accro ; et alors ? Des glaciers proposant des buffets à volonté pour les gens extrèmement âgés. De grands livres d'art et de la musique. Des soins palliatifs extrèmes (souligné), quand on en a marre de tout le reste : les radios, les IRM, les plats fadasses et les cachets qui ne font rien du tout. Est-ce que ce serait si terrible ?
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