Timide comme un lion

Léo a dix ans et il vit dans le quartier de Saint-Dukes Estate, un quartier de la ville de Luton avec ses parents, son grand frère Ryan, dix-sept ans et sa grande soeur Brianne, seize ans ; il va à l'école primaire Lakeside où il est isolé et aussi moqué voire harcelé en raison de son syndrome de mutisme sélectif, il ne peut pas parler en dehors de son univers familial. Il est notamment la cible de ses camarades Tiffany, Scarlett et Maryam. Aussi, quand une nouvelle famille emménage dans la maison à côté de chez eux, la vie change pour Léo car une petite fille de son âge, Richa va devenir son amie ; elle s'inscrit elle aussi au coeur de l'été au cours de danse de Felicity Delaware et elle va faire front avec Léo : sa famille est d'origine indienne, sa mère vient d'un village près de la ville de Surate dans l'état de Gujarat en Inde et Richa a aussi un secret : elle ne sait pas lire.

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Camilla Chester a toujours aimé écrire des histoires mais lorsqu'elle a quitté Sheffield pour le Hertfordshire en 2010, elle a suivi une formation en écriture créative et en alphabétisation à l'Open University et rejoint des groupes d'écriture. Elle est devenue membre et bénévole active de la Society of Children's Book Writers and Illustrators (SCBWI). Elle est également membre de la National Association of Writers in Education (NAWE) et de la Society of Authors (SoA).

Call Me Lion est lauréat du SCBWI 2023 Crystal Kite Award et sélectionné pour les United Kingdom Literacy Association, UKLA 2024 Book Awards.

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Ce premier roman de Camilla Chester est un roman à la fois didactique et prescriptif, il vise à informer sur le quotidien des enfants atteints de mutisme sélectif, une phobie empêchant la prise de parole en société. Si le sujet a été récemment abordé dans plusieurs romans adolescents comme Sing fais entendre ta voix ! de Vanessa Jones chez Fleurus, Tout ce que je ne t'ai pas dit de Kylie Fornasier chez Fleurus, Et plus si affinités de Sara Barnard chez Casterman, Parler comme tu respires d'Isabelle Pandazopoulos chez Rageot ou Fondue au noir de Hervé Jubert chez Syros, ce syndrome a été moins abordé en roman pour la jeunesse, nous nous souvenons néanmoins de Paul et Albin d'Arnaud Tiercelin chez Kilowatt ou Thornhill de Pam Smy au Rouergue.

Il s'agit d'un premier roman et malgré d'indéniables qualités dans la narration, le texte nous est apparu trop démonstratif, l'exploitation des problèmes dans le roman nous est apparue excessive : si l'information sur le mutisme sélectif est claire, si Camilla Chester montre bien les réactions à éviter face à un enfant mutique et les bons comportements à adopter, l'ajout d'autres problématiques alourdit le propos, notamment l'illettrisme de l'héroïne. Il est même regrettable que l'héroïne accorde son amitié au héros car elle le comprend si bien en raison de sa propre différence. Et quand bien même une fin heureuse était nécessaire dans ce roman pour la jeunesse, le dépassement de soi du héros au dénouement le conduisant à se produire en spectacle interroge sur le propos du roman en montrant finalement qu'il suffirait d'un effort de volonté pour vaincre sa phobie.