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Lionel Leforestier (Traducteur)
EAN : 9782070127320
144 pages
le Promeneur-Gallimard (29/10/2009)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Au terme d'une carrière dans l'administration indienne qui n'a laissé que le souvenir d'éclats maladroits, le squire Vane vit retiré dans son domaine de Cornouailles.

A la population locale, imprégnée de merveilleux, il oppose son rugueux bon sens et s'enfonce un soir dans un bois aux prétendus pouvoirs maléfiques... pour ne plus reparaître.

L'enquête, qui devra éviter le double piège d'un rationalisme grossier et de la cr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je viens de découvrir qui était J K Chesterton. Un écrivain polyvalent britannique de premier plan à cheval entre le dernier quart du XIXème S. et le premier tiers du XXème S.

La lecture de ce petit livre en forme de thriller m'a incité à mieux connaître sa prose et son humour en commandant deux autres de ses oeuvres sur AMAZON. Tant pis si certains trouvent ma pub "amazonienne" déplacée.

Or donc, ce conte en forme d'enquête policière, m'a, dans un premier temps, rappelé le style de Wilkie Collins - un autre écrivain britannique victorien - (1824-1889) avec son roman Pierre de lune.

Des babéliens ont bien résumé l'histoire, le squirre Vane qui est un gentleman respecté (peut-être craint), en son domaine situé sur la côte des Cornouailles, n'accorde aucun crédit aux superstitions des petites gens du village, ou de sa maison (son jardinier, son bûcheron...)

Superstitions selon lesquelles des arbres exotiques dits de paon, déjà entourés d'une légende de mort lors de leur arrivée il y a fort longtemps par bateau pour y être acclimatés dans les bois qui feront partie du domaine du squirre, et de sa fierté, causent maux et morts dans le village.

Pour apporter la preuve à ses hôtes que tout ceci n'est que billevesée, le S. Vane s'engouffre un soir dans les bois, en manière de défi ; mais il ne reparaît pas.

Sa disparition, à la longue, inquiète et provoque une enquête de ses hôtes dans ces bois mystérieux où l'on découvre un puits duquel l'on remonte l'arme supposée du crime (la hache du bûcheron jetée de dépit par celui-ci à l'annonce du décès d'un proche - qu'il attribue bien sûr aux arbres de paon) et un squelette. Nos enquêteurs amateurs sont persuadés, désormais, que le squirre a été assassiné.

Entre-temps le chapeau du squirre a été retrouvé accroché aux branches d'un arbre de paon dont on dit qu'il mange sa victime et se fait pousser une autre branche à cette occasion.

Ce qui vaut un échange plaisant entre l'enquêteur amateur (un critique d'art hôte du squirre) et le bûcheron qui persiste dans sa croyance. Où avez-vous vu pousser une nouvelle branche dans cet arbre ? Demande le critique d'art.
Et le bûcheron de répondre fort logiquement pour un superstitieux, les aviez-vous comptées avant ?

Chemin faisant, les indices convergent vers un médecin du village, ami du squirre, qui s'apprête à quitter précipitamment les lieux, sentant l'étau se refermer sur lui.

Sur le point d'être arrêté, il demande aux enquêteurs auxquels des vrais policiers sont venus prêter main-forte, de patienter un quart d'heure avant de lui mettre la main au collet.

A l'issue du quart d'heure, qui voit-on arriver ? le squirre, frais comme un gardon. Il a passé deux agréables mois sur les rives ensoleillées de la Méditerranée. Il a en effet monté ce canular (c'est le mot qu'il emploie) pour confondre ces petites gens avec leur ridicule superstition d'arbres malfaisants.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là ; le docteur complice du canular explique les raisons qui l'ont conduit à se prêter à cette farce. Pendant des années il a cherché à comprendre pourquoi tous ces gens du village subissaient cette fièvre inexpliquée dans l'environnement de ce bois et de ces arbres jusqu'à en mourir pour les moins robustes d'entre eux.

Il a considéré que les villageois avaient de bonnes raisons de croire en la nocivité des arbres et qu'il ne convenait pas que, du haut de leur culture, les gentlemen comme le squirre et ses hôtes, les considérassent comme des gens déraisonnables. Il a donc fait abattre les fameux arbres avec la complicité de l'héritière qui n'en demandait pas tant, au grand dam du squirre, finalement piégé par son canular.

Lecture plaisante qui fait croire à un drame alors qu'il s'agit d'une blague montée de toute pièce par le docteur du village qui a attendu 14 ans ! pour faire disparaître ces arbres d'orgueil comme le dit le titre.

Cette histoire, développe une thèse qui est la suivante : la raison ne s'accommode pas de merveilleux, de magie. Il existe, pour elle, toujours une explication rationnelle à tout phénomène quel qu'il soit. De-là le rejet absolu de tout ce qui paraît défier la raison.

Pourtant, les rationalistes, n'ont-ils pas tort dans leur intransigeance, en refusant d'écouter, d'observer, de comprendre précisément le fondement de ces croyances qui leur semblent oiseuses ? En refusant de traiter lesdites croyances comme des faits que la raison se doit de saisir ?

Pat
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Cornouailles. Epoque indéterminée (mais sans conséquences). le squire Vane possède en son domaine d'étranges arbres au feuillage qui ressemble à des plumes de paon, importés d'une mystérieuse terre étrangère. Une légende les accompagne et la population locale les tient pour responsables de nombreux maux, voire d'apporter la mort : ces arbres là ne sont-ils pas capables d'avaler un homme ? Vane prétend que tout cela ne sont que sornettes et un soir, promet de passer la nuit auprès des arbres pour prouver qu'il ne lui arrivera rien. Il ne reparaît pas. Les proches enquêtent sur les causes de cette inexplicable disparition. Des indices leur arrivent qui ne sont pas des preuves pour autant...

Mon avis
Voici une petite histoire mi-policière mi-fantastique qui se lit facilement non sans une certaine inquiétude : Vane est-il bel et bien la victime des arbres venus d'ailleurs et qui sont capables d'absorber un homme dans leur tronc ? Mais l'auteur brouille les pistes, jouant au ping pong entre les indices et les intuitions. Ne pas croire ce que l'on voit mais laisser parler son coeur, ou plutôt sa raison. Voilà la morale de l'histoire.

Une lecture plaisante avec un bémol : je n'ai pas aimé le manque d'explication des liens entre Barbara, la fille du squire et John Treherne, le poète : au début du récit, ils semblent ne pas se connaître (cf l'extrait ci-dessus), et à la fin on apprend qu'ils sont mariés. A moins de supposer que Barbara soit atteinte d'un trouble de la mémoire - ce qui n'est pas explicitement admis, j'ai dû loupé un épisode... ou alors, je dois être trop tatilonne avec certains détails qui ne tiennent pas la route.

Sinon (pour une fois) j'avais deviné la chute !
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J'ai rapidement lu ce petit roman bien agréable. Il commence sur un thème fantastique mais vire ensuite à moitié sur une intrigue policière. Les arbres sont-ils donc capables d'avaler des gens ou les disparitions ont-elles une explication rationnelle ? Certains détails sont un peu tirés par les cheveux, mais, je le répète, cette lecture est très agréable.
Même si je n'ai pas eu pour ce livre un énorme coup de coeur, il m'a donné envie de découvrir les histoires de détective du père Brown, écrites par le même auteur.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Non seulement cette silhouette lui était étrangère, mais elle était étrange en elle-même. C'était celle d'un homme encore jeune, qui semblait d'ailleurs plus jeune que ses habits, qui n'étaient pas seulement élimés mais depuis longtemps démodés-des habits d'une étoffe assez commune, mais portés de façon peu commune. Il était vêtu en effet d'une sorte d'imperméable léger, qu'il avait peut-être mis pour aller en mer, mais qui, retenu au cou par un seul bouton, avec les manches qui ballaient au vent, ressemblait plus à une cape qu'à un manteau. Il s'appuyait d'une main osseuse sur un bâton noir, et de son chapeau à large bord s'échappaient une mèche ou deux de cheveux noirs. Il avait un visage basané mais assez beau, sur lequel flottait une sorte de sourire embarrassé, à moins qu'il ne s'agît de l'esquisse d'un ricanement.
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Videos de Gilbert Keith Chesterton (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilbert Keith Chesterton
"[…] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux. […] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. […] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions. […]" (Roland Jaccard.)
0:14 - Bernard Shaw 0:28 - Julien Green 0:45 - Heinrich von Kleist 1:04 - Georges Henein 1:13 - Ladislav Klima 1:31 - Michel Schneider 1:44 - Hector Berlioz 1:55 - Henry de Montherlant 2:12 - Friedrich Nietzsche 2:23 - Roland Jaccard 2:37 - Alphonse Allais 2:48 - Samuel Johnson 3:02 - Henrik Ibsen 3:17 - Gilbert Keith Chesterton 3:35 - Gustave Flaubert 3:45 - Maurice Maeterlinck 3:57 - Fiodor Dostoïevski 4:08 - Aristippe de Cyrène 4:21 - Générique
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Référence bibliographique : Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration : Marquise de Lambert : https://de.wikipedia.org/wiki/Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles#/media/Datei:Anne-Thérèse_de_Marguenat_de_Courcelles.jpg George Bernard Shaw : https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Bernard_Shaw#/media/Fichier:G.B._Shaw_LCCN2014683900.jpg Julien Green : https://www.radiofrance.fr/franceculture/le-siecle-d-enfer-de-l-ecrivain-catholique-et-homosexuel-julien-green-8675982 Heinrich von Kleist : https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_von_Kleist#/media/Fichier:Kleist,_Heinrich_von.jpg Georges Henein : https://www.sharjahart.org/sharjah-art-foundation/events/the-egyptian-surrealists-in-global-perspective Ladislav Klima : https://www.smsticket.cz/vstupenky/13720-ladislav-klima-dios Michel Schneider : https://www.lejdd.fr/Culture/Michel-Schneider-raco
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