Dans cet ouvrage,
G. K. Chesterton explique comment son intellect et son ressenti des choses de ce monde l'ont conduit à embrasser la foi catholique, lui le Britannique athée puis anglican.
Ce livre, s'il regorge de pensées audacieuses et d'interventions lumineuses, est loin d'être un traité de théologie chrétienne. Il est la synthèse de la sensibilité personnelle de Chesterton vis à vis de la Foi catholique. Ainsi, il explique avec beaucoup de beauté, de poésie même, sa lente conversion, agrémentée de moult pensées annexes sur des sujets assez variés. Il faut les prendre comme les affirmations d'un poète et non comme les démonstrations d'un théologien
Il s'attarde sur de nombreux sujets annexes et aussi hétéroclites que : les modes de gouvernement, la richesse, le progressisme, etc., avec des remarques qui sont toujours valables plus d'un siècle plus tard.
Sa manière d'évoquer la Foi chrétienne est singulière, très touchante, émouvante même, dans sa tournure souvent enfantine et candide et complètement à contre-pied de la théologie classique. Je prend un exemple d'une grande beauté, dans l'avant-dernier chapitre : "L'amour désire la personnalité, donc l'amour désire la Division. C'est l'instinct du christianisme d'être content que Dieu ait brisé l'univers en petits morceaux parce que ce sont des morceaux vivants. C'est son instinct de dire "aux petits enfants de s'aimer les uns les autres", plutôt que de dire à une grande personne de s'aimer elle-même".
À moins d'avoir le coeur de pierre, tout lecteur sera forcément touché par quelque pensée de Chesterton dans ce livre.