Ouvrage passionnant bien qu'un peu court sur les routes et les échanges multiples qu'entretiennent les pays du Maghreb et d'Afrique noire entre eux, mais aussi avec Dubaï et au-delà, avec la Chine.
Entre intermédiaires et place marchande, import-export et recherche du meilleur prix, petites combines et passages de frontières, l'Afrique se développe, pas nécessairement de manière conventionnelle, mais prend pourtant à bras le corps les opportunités qu'on lui laisse.
La notion de marché de masse de pauvres évoquée dans le livre est plus qu'intéressante, et bien illustrée par des exemples concrets.
Un essai très plaisant et rapide à lire!
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Il est crucial, pour comprendre le monde d'aujourd'hui, de rompre avec l'image des pauvres comme "exclus" de la mondialisation. Car les pauvres sont profondément intégrés au monde globalisé, au point que la mondialisation ne peut se comprendre sans leurs manières d'être, de produire et de consommer.
La City à Londres, la Silicon Valley en Californie ou Hong Kong en Asie sont des lieux signifiants de la mondialisation économique, comme la tour Eiffel à Paris ou la Grande Muraille de Chine le sont dans ma mondialisation touristique. Futian Market à Yiwu, Belsunce à Marseille, souk Dubaï à El Oued en Algérie, Alaba International Market à Lagos ou Missèbo à Cotonou, autant de nom peu ou pas connus qui sont pourtant quelques-uns de ces lieux sans lesquels la mondialisation n'existerait pas.
On a tort de présenter les pauvres comme un masse humaine passive. Cet ouvrage aspire au contraire à montrer le rôle largement méconnu, mais décisif, des plus modestes dans l'économie mondialisée. La circulation des biens contribue à à donner une forme aux modes de vie et de subsistance des pauvres, tout comme ceux-ci se révèlent indispensables à la mondialisation en tant que nouvelle frontière d'expansion des marchés et source d'accumulation du capital.