Il ne savait pas conduire mais il savait construire. Intéressant de découvrir cet homme. Je cite la page 34 : Il faut reconnaître qu'à New York il est presque impossible de marcher, de rouler, de nager, de pratiquer un sport, de s'asseoir ou même de dormir sans utiliser une création de Robert Moses. Pas vraiment sympathique avec les pauvres. Un récit froid trop chronologique et dépourvu d'émotion.
Commenter  J’apprécie         340
Robert Moses n'est pas forcément très connu du commun des mortels et pourtant, il a construit tellement de choses à New York qu'il est impossible de ne pas avoir utilisé ou de ne pas connaitre une de ses créations. Issu d'une famille bourgeoise germano-juive new-yorkaise, il fait ses études à Yale, où il se fait remarquer par son esprit frondeur, puis à Oxford. Fasciné par la ville et bouillonnant de projets divers, il va apprendre à négocier avec les puissants et ainsi changer l'allure de New York en construisant de nombreuses autoroutes, des parcs, des buildings, des zones de loisirs, faisant disparaître les taudis mais aussi les quartiers populaires où les traditions européennes des immigrants restaient encore très fortes …
C'est assez étrange de voir tout ce que cet homme a créé et de s'apercevoir que peu de gens connaissent son nom (et le pire, c'est qu'il est décédé en 1981, ce qui n'est pas si éloigné dans le temps que ça). J'ai donc trouvé original et intéressant de lire un album à son sujet et de découvrir aussi bien le personnage que son oeuvre. Qui plus est, j'ai été séduite par les dessins au style classique et à l'allure rétro et aux couleurs neutres. J'ai trouvé que le graphisme collait bien au sujet, à l'époque décrite et créait la bonne ambiance de lecture. On lirait presque un documentaire ! La narration est assez classique, abordant chronologiquement la vie de Moses (sauf au départ, où le personnage est rapidement présenté déjà adulte et puissant). Les auteurs ont fait des recherches extensives pour donner du corps à l'ensemble et et présentent un Robert Moses à la fois attachant et détestable. Il paraît s'opposer aux puissants, aux cercles d'influence faisant rage à une certaine époque à New York mais au final, il en fait lui-même partie. Il a fait beaucoup pour les classes populaires et les classes moyennes mais pourtant, il semble ne pas aimer les pauvres et il les méprise. Cet aspect de l'album le rend d'autant plus intéressant qu'on apprend plein de choses purement techniques et pratiques (c'est lui le créateur du bâtiment des Nations Unies par exemple) et que l'ensemble comporte aussi un niveau plus personnel, plus psychologique. Bon, on ne retrouve pas l'empathie qu'on pourrait avoir pour des personnages d'une oeuvre de fiction ni les émotions fortes provoquées par une bonne histoire mais cela reste une excellente lecture éducative et bien menée.
Commenter  J’apprécie         50
Sec, foisonnant, passionnant.
Sec, comme un fruit sec; gorgé de "nutriments" . Découverte et présentation d'un homme et d'une femme, tous deux hors du commun, de parcours différents mais tous les deux visionnaires, s'affrontant avec une même passion : leur ville, New York. L'action de l'un provoquant l'action de l'autre, ces deux actions visant à faire de New York une ville bien équipée en infrastructures préparant son développement dans le futur, préparant son statut de ville-monde d'aujourd'hui. La liste est longue des réalisations de Robert Moses et cela aurait pu être ennuyeux, mais le texte est concis, le dessin simple et la mise en page dynamique, donc c'est comme une explosion de fusées de feu d'artifice.
Foisonnant de détails bien choisis, expliquant clairement les stratégies de ce "diable" d'homme toujours en alerte, toujours imaginant des solutions inimaginées à son jour et, contrairement à d'autres "visionnaires de l'urbanisme, comme un Cyprien-Duprat, capable de réaliser ses idées en s'en donnant les moyens.
Passionnant, parce que l'homme est complexe, avec ses zones d'ombre, ses sautes d'humeur. Etait-ce un meneur d'hommes ? Un visionnaire ? Quoi qu'il en soit, un homme qui a bien utilisé son temps de passage sur terre, qui a marché sur les brisées d'un Haussmann et a sans doute initialisé l'urbanisme que nous connaissons aujourd'hui avec cette fièvre actuelle qui transforme nos villes.
Et si cette bande dessinée de Messieurs Christin et Balez devenait un original guide touristique pour visiter la ville de Robert Moses ?
Commenter  J’apprécie         40
Je ne connaissais absolument pas Robert Moses, le Haussmann américain. Avec cet ouvrage, c'est chose faite. Je me rends compte également de ma grosse lacune au vu de tout ce qu'il a réalisé pour la construction de la ville de New-York.
Il faut dire que l'homme est également très contre-versé. Rien ne sera oublié ce qui rend cette bd très crédible et assez professionnel. La narration bien que omniprésente n'est pas harassante. Il manque juste un peu d'audace dans la construction de ce scénario assez linéaire.
On ne verra plus jamais la grande pomme comme avant.
Commenter  J’apprécie         70
Pierre Christin, largement connu pour avoir créé avec Jean-Claude Mézières la série de science-fiction Valérian et Laureline, nous offre ici un scénario fluide et simple d’accès. Original aussi, car à l’inverse du Baron Haussmann, Robert Moses était plutôt un homme de l’ombre, peu connu mais Ô combien influent.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Évitant l’écueil du didactisme lourd ou du récit carte postale, la BD capte aisément l’attention pour peu que le sujet intéresse, sans réussir néanmoins à captiver.
Lire la critique sur le site : BoDoi
C’est au binôme Pierre Christin (scénario) et Olivier Balez (dessin) que l’on doit cet album ; un voyage historique dans un New York comme vous ne l’aviez sans doute jamais appréhendé.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Le maître caché de New York propose de comprendre celui qui entendait réunir tous les éléments de la tapisserie urbaine new-yorkaise dans sa route du ciel...
Lire la critique sur le site : BDGest
Grâce au récit documenté de Pierre Christin, et au merveilleux dessin d'Olivier Balez [...] vous pouvez découvrir l'étonnante personnalité de Robert Moses, démiurge et mégalomane !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Capable de construire des piscines pour les enfants noirs (sans refuser de chauffer l'eau pour dissuader les frileux de couleur comme on l'a prétendu !), ,il ne peut pas ignorer que les ponts surbaissés des parkways interdisent aux autocars des classes défavorisées d'accéder à ses plages publiques...
Celui qu'était alors considéré comme le premier bâtisseur de New Yorkshire e donc des États Unis ne savait pas conduire mais il savait construire.
Robert Moses, le Haussmann américain.
Je n'aime ni la populace ni ceux qui excitent la populace. Ceux qui le peuvent construisent, ceux qui ne le peuvent pas critiquent...
Mais il a compris une dure leçon : il ne suffit pas d'avoir des idées, il faut détenir le pouvoir pour les imposer.
Valérian & Laureline Là où naissent les histoires