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EAN : 9782035859105
138 pages
Larousse (16/02/2011)
3.7/5   66 notes
Résumé :

Quatre Indiens du Canada s’en vont « trapper » en plein hiver dans la taïga. Mais ceux-ci ne sont plus jeunes, le froid est mordant et le gibier est rare, car l’homme a attaqué la forêt ; déboisant à outrance, il a détruit les équilibres naturels… Dans cette ambiance crépusculaire rôde le carcajou, sorte d’incarnation du mal, féroce et cruel, qui dévore tout ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Quel plaisir de suivre Bernard Clavel et deux couples de vieux indiens sur les pistes glacées de la Taïga.
Survivre n'est pas une mince affaire dans ce milieu hostile. La chasse en piégeant le maigre gibier, la pêche en cassant la glace occupent une grande partie de leurs journées.
Tout est devenu plus difficile avec l'installation du barrage, le poisson se fait rare, il faut se rabattre sur la chasse, mais là non plus, rien n'est simple.
Souvent les pièges demeurent vides, les hommes savent ainsi que « le carcajou » est revenu. Ils le redoutent autant que le diable, sa cruauté n'ont d'égale que son appétit vorace et sa facilité à disparaître au moindre danger.
« C'est l'animal le plus rusé qui soit. C'est le plus féroce aussi. Il s'attaque même à l'orignal, même à l'ours gris. le seul moyen d'en venir à bout est le fusil, mais il est tellement méfiant qu'il faut parfois des semaines pour réussir à le voir de fort loin. »

Au moyen d'une écriture éminemment poétique, Bernard Clavel nous offre un roman d'une grâce infinie sur le rapport de l'homme avec le monde et la nature. Celle-ci tantôt salvatrice, tantôt dévastatrice, révèle la fragilité de l'équilibre sur lequel repose tout homme et toute création humaine ainsi que le caractère profondément impermanent des choses, des sentiments et du monde.
C'est une ode à la nature, à la terrible beauté des terres inhospitalières du Grand Nord.
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Après le superbe 'la retraite aux flambeaux" (voir ma récente critique, excusez pour ma pub), j'ai relu avec plaisir "le carcajou" du grand Bernard Clavel.

L'auteur, qui a si justement et si courageusement écrit sur l'anti-militarisme, nous livre ici de belles pages sur son autre passion, les terres boréales glacées et la nature sauvage.

Deux couples de vieux indiens du grand nord, Waboos, sa femme Nika, Mooz et sa femme Papigan, accompagnés de leurs trois chiens, Skouté, Kino, Wibatch, s'en vont chasser dans les grandes étendues gelées de la taïga, terres de leurs ancêtres. Ils sont vieillissants, et constatent la dégradation de l'environnement...les chasses et pêches sont pauvres, il faut aller toujours plus loin pour tirer les fruits de leurs efforts.
Mooz tombe malade, on craint pour sa vie...tandis qu'ils découvrent les traces de ce qui doit être un carcajou, animal féroce, voleur et rusé. Le carcajou est pour les indiens le symbole du Mal, et quand il met en pièce le pauvre Kino, Waboos va partir le traquer avec son fidèle Skouté, laissant les autres au camp...

Au bout de l'effort, du froid et de la faim, parviendront-ils à exterminer la bête, et à quel prix ?

Quel plaisir à nouveau de retrouver tout ce qui a fait l'immense talent littéraire de Bernard Clavel, et son succès, car ses livres remportaient toujours un énorme succès de librairie à leur sortie !

Le style est concis, précis, et s'il peut apparaître parfois sec (les dialogues notamment, mais c'est réaliste, les héros ne sont pas des urbains bien au chaud), cette sensation est éphémère et contre-balancée par l'apparition régulière de courts chapitres intercalés, en italique : une voix s'y élève avec poésie pour nous dire ce qu'est cette terre, ce qu'elle est depuis des siècles, depuis la nuit des temps, ce qu'elle est devenue, meurtrie par l'arrivée des blancs. Cette voix, est-ce l'auteur, sont-ce les esprits des Indiens, ou même la terre elle-même, qui se meurt doucement ?

On retrouve toujours la notion de puissance du destin, un sens du tragique, où l'expression du malheur ne s'étale pas dans le pathos mais s'exprime dans la pudeur et l'acceptation des coups du sort.

Formidable ode à la nature, au grand nord que Bernard Clavel a su si bien mettre en valeur dans ce livre, après sa fresque du "Royaume du Nord" quelques années plus tôt.

Il faut peut-être préciser que le carcajou est l'un des autres noms du glouton, drôle d'animal qui ressemble à la fois à un ours en plus petit, à museau allongé, aux crocs impressionnants, à la queue longue et fournie, aux pattes puissantes et palmées. Il est assez étonnant, et d'une férocité incroyable, pouvant s'attaquer à de gros ours, aux chiens, à l'homme. Cet animal est discret (même si d'après l'auteur, son urine est pestilentielle), peu filmé, mais il existe bien entendu, ce n'est pas une légende.

Enfin, j'en profite pour le réécrire ici, et c'est un appel, soyons fou, aux éditeurs, et notamment aux éditions Pocket et Omnibus qui avaient publié les oeuvres de Bernard Clavel : à quand des rééditions, alors que ses titres sont quasi tous épuisés aujourd'hui !!! Ce serait un véritable scandale de laisser sombrer dans l'oubli, car cela vient vite, je le crains, un auteur français aussi attachant, véhiculant tant de belles valeurs humaines, et en plus très prolifique. Merci d'avance !!!




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Ce court roman ne m'a pas complètement convaincu bien que l'écriture soit irréprochable et que l'histoire soit digne d'intérêt. Les aventures de ces quatre autochtones (pas des Indiens . . .) dans les confins de la taïga sont plutôt crédibles, sauf la finale qui ne correspond en rien à cette culture. D'ailleurs l'apport des femmes dans le récit dénote une conception européenne plutôt que de correspondre aux pratiques des Premières Nations. le discours des protagonistes à l'égard des jeunes de leur communauté et envers les Blancs est plutôt geignard et sans nuance. Par contre j'ai bien aimé la description des grands espaces et du froid omniprésent qui détermine le possible et l'impossible. de même le comportement des animaux ainsi que les références mythologiques m'ont intéressé. En somme une lecture plaisante malgré une certaine naïveté quant aux aspects culturels de ces 'Indiens”.
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La Taïga, le vent et ses immensités glacées.
Waboos, Mozz, Nika et Papigan vont aller chasser avec leur trois chiens Souké, Kino et Wibatch.
Ils vont vivre dans leur wigwam et comme tout trappeurs indiens qui se respectent vont chasser et pêcher pour vivre.
Mais le carcajou rôde, une longue traque s'ensuit.
C'est admirablement bien écrit et l'on vit chaque instant dans le froid, la neige, avec la faim au ventre dans l'infinie taïga mordu par la glace et le vent.

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C'est un petit roman, de 150 pages environ. Il se lit très facilement et rapidement.
L'histoire est intéressante et se passe dans le grand nord du continent américain, dans le froid, la neige et le vent. C'est l'histoire de la fin d'un époque. Où les indiens, les plus anciens continuent d'aller trapper dans des conditions difficiles avec la mort qui rôde toujours, avec le carcajou qui les guette, alors que les jeunes restent devant la télévision et ne veulent plus partir trapper chaque hiver. C'est la mort de traditions qui s'envolent avec les vieux indiens et indiennes qui meurent dans la taïga...
C'est surtout une ode à la nature et au lien qu'il y a entre les croyances des indiens et le monde qui les entoure. Les indiens ont un respect infini avec les animaux qu'ils tuent, avec le bois qu'il coupent... Rien n'ai fait dans le seul but de tuer pour tuer ou couper un arbre pour le couper. Mais c'est bel et bien pour vivre ou survivre qu'ils le font. C'est cette leçon que je retiens de ce beau petit livre.
Une piqûre de rappel qui nous dit que l'homme et la nature sont liés, mais surtout que l'homme sans la nature n'est plus grand chose...
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Il faut beaucoup de temps pour effacer les laideurs apportées par les hommes. Les blancs viennent certainement des contrées où l'on a oublié que la terre est la mère de tout et que sans elle les hommes comme les animaux vont mourir. Ce qui est important, ce n'est pas que la terre contienne des richesses au fond de sa nuit, ce qui compte, c'est qu'elle nourrisse et abreuve les plantes, c'est qu'elle porte les bêtes nécessaires à la vie des hommes. Ce qui est essentiel, ce sont les rivières où coule le sang de la taïga. Ces rivières que les hommes du Sud voudraient enfermer dans les prisons de ciment. Comme si on pouvait enfermer le vent. Comme si on pouvait enfermer l'âme de la terre.
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(le carcajou)
Il est plus intelligent que bien des hommes.
Il dévore tellement qu'en certains pays on le nomme le glouton.
Il est le plus audacieux de tous les mustélidés.
Seuls les loups, lorsqu'ils sont en très grand nombre, peuvent venir à bout de ce rusé féroce et très batailleur.
Le carcajou, c'est le diable.
La grande terreur des trappeurs, c'est de la savoir dans la forêt car rien ne lui résiste.
Le carcajou, c'est le diable invisible.
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La mort dans la taïga est douce à ceux dont les os s'enfoncent lentement dans son sol spongieux. Ils nourriront les mousses et les lichens. Leur âme montera dans le coeur des épinettes où ils vivront la vraie vie. Celle du silence. Celle dont rien ne vient troubler la nuit.
Et les étoiles du ciel d'hiver s'accrochent aux branches où luisent les larmes pétrifiées des âmes mortes.
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Quand le froid est très intense et la neige épaisse, il fait une bonne chaleur à l'intérieur du wigwam.
Les peaux qui le recouvrent sont épaisses.
La neige s'accroche aux poils et double l'épaisseur.
Les jeunes n'aiment plus dormir sous cet abri qui vient du fond des âges.
Les jeunes ne vont plus guère en forêt, mais, lorsqu'ils se décident à y aller, ils préfèrent au wigwam leurs tentes modernes........
Elles ne sont pas faites avec ce qui vient de la taïga.
Le vent ne peut pas leur parler le même langage.
D'ailleurs, combien de jeunes peuvent-ils encore comprendre vraiment ce que raconte le vent ?
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Ainsi les barrages vident de sa vie la forêt où les Indiens ont vécu depuis la nuit des temps sans jamais demander l'aumône aux hommes blancs. En tuant la forêt, les grands barrages ont tué l'âme indienne. Ils ont privé les vrais hommes de leur dignité. On n'achète pas l'âme d'un peuple avec de l'argent. Si un peuple accepte de se vendre pour des billets de banque, c'est que son âme est vraiment noire. Et l'âme des Indiens est lumière. 
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