Le gars a commencé sa conférence en disant que la majorité des transmissions transgénérationnelles étaient positives mais qu'il était spécialiste des autres. Je venais au 59 rue Rivoli écouter mon amoureux dont le livre sortait le 1er juin et j'ai passé la soirée avec cet auteur-là, qui a lancé la soirée. Il m'est tombé comme une pierre dans les entrailles et si je ne l'ai pas abordé, hantée par les traces de nos histoires familiales, j'ai acheté ses deux livres.
J'ai pris en pleine face les violences sur les enfants entre deux trois ans qui m'étaient invisibles, j'ai peiné avec lui sur la difficulté à remettre en place le pulzze quand les trous disent plus de choses que ce que montre les fragments reconstitués. A l'intérieur de mes mémoires j'ai hurlé les sequelles de la psychannalyse avec lui.
L'inceste ne fait pas de bruit, et ma mère n'a pas pu crier, ni bouger. Figée. Je suis la génération d'après, celle de la coupure. J'ai été protégée. J'ai appris à me défendre à arracher les couilles avec les dents s'il le faut comme dit Despentes. Ma mère désembrouille les choses pour nous, parle les squelettes dans les placards, creuses les silences. Et j'ai tellement de gratitude pour elle et pour ce travaille qu'elle fait.
Je connaissais les échos des violences sur les enfants, les dates qui se croisent avec trop de sens, les répétitions, les béguaiments. Dans mon histoire et dans celles qui m'ont été confiées. J'ai beaucoup appris de la deuxième partie sur les agresseurs : des choses que je pressentais, d'autres nouvelles.
Merci aux deux auteurs pour leur écrits, pour les risques qu'ils ont accepter de prendre, pour semer les graines de la résilience.