Ce livre parlait tellement de mes envies de lire que j'en ai eu un peu peur. Je le referme sans vraiment l'avoir terminé je crois. Mais chargé d'envies de lecture, familières et enfouies, évidentes ou secrètes. J'aime Coetzee bien au-delà de la moyenne des auteurs, et pourtant je ne sais pas si réellement j'ai aimé ce livre, succession de chroniques littéraires, intelligentes et sans l'orgueil de l'écrivain qui critiquerait ses pairs, mais un peu sèches tout de même. Pourtant, je suis sûr d'avoir aimé ce qui s'y cache derrière des mots froids : la nécessité de lire, l'envie de lire, le besoin de s'approprier les grands auteurs pour entrer dans la littérature, l'évidence de ce qui fait qu'un livre magique le devient. J'ai aimé aussi qu'il fasse une si grande place à tous ces écrivains de la Mitteleuropa d'entre deux guerres, tellement nécessaires (pour moi au moins!), ceux que j'aime et ceux que j'aimerais connaître. Musil, Roth,
Celan, et bien d'autres. Souvent dans les échanges entre lecteurs, on entend "j'aime les livres qui donnent envie de lire". Et bien en voilà un!