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4,02

sur 4329 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Simone Veil, dans son autobiographie Une Vie, ne tarissait pas d'éloges sur ce livre merveilleux qui a suscité en elle de nombreuses émotions. de nombreux lecteurs de Babelio éprouvent le même engouement. Je me suis donc lancée dans cette lecture en espérant ressentir la même chose. Malheureusement, ce ne fut pas le cas et, au bout d'un moment, je me suis même ennuyée.
L'écriture poétique est remarquable, le style très beau mais, sur mille cent dix pages, il devient lourd voire ampoulé. L'histoire d'amour entre Solal, diplomate juif, sous-secrétaire général à la Société des Nations, et Ariane, mariée sans amour à Adrien Deume qui l'a recueillie après une tentative de suicide au Ritz, sur fond de montée du nazisme et des persécutions antisémites, ne m'a guère passionnée, malgré la finesse de l'analyse psychologique. Les deux amoureux craignent que l'ennui, la monotonie, la bassesse du quotidien ne gagnent leur couple, ne le détruisent, que leur passion ne soit pas éternelle. L'inévitable se produit : les amoureux en fuite finissent par se lasser de leur routine solitaire, par s'ennuyer et, je le regrette, moi avec eux.
J'ai une nette préférence pour les oeuvres qui abordent des problématiques sociales et politiques (Steinbeck, Zola) voire philosophiques et métaphysiques (Dostoïevski) ou alors pour les conteurs populaires, écrivains engagés comme Charles Dickens ou Victor Hugo. Ici, les protagonistes appartiennent à l'élite sociale et diplomatique et la montée du nazisme, l'antisémitisme ne servent que de lointaine toile de fond à l'histoire d'amour tourmentée entre deux rentiers. L'écriture sensible, poétique, même tragique parfois, d'Albert Cohen, qui alterne avec des moments plus prosaïques et triviaux, ne m'a pas touchée, à la différence de celle de Muriel Barbery dans L'Élégance du hérisson.
Certains critiques considèrent que ce roman est le chef-d'oeuvre du XXe siècle. En littérature française amoureuse peut-être… Pour moi, il ne saurait égaler l'oeuvre d'Albert Camus ou, en littérature russe, Vie et Destin de Vassili Grossman, oeuvre majeure qui évoque à la fois les totalitarismes nazi et soviétique.
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belle du seigneur est un gros livre. L'histoire est interessante.
Mais par moment j'ai eu beaucoup de mal à suivre surtout quand le chapitre c'était Ariane qui parlait. Je trouvais que ça allait dans tous les sens et en plus sur la version que j'avais sur la liseuse, c'était tout un chapitre avec qu'une seule phrase donc beaucoup de mal à suivre.
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J'ai failli mettre moins de la moyenne à ce monument de la littérature française, chose que je n'avouerai jamais à mon voisin dont c'est le livre fétiche.
Il m'en a fallu des pages et des pages pour réussir à entrer dans ce roman. Adrien Deume, et la mère Deume m'agaçait au possible. le père me faisait pitié. Ariane me laissait d'abord indifférente, avant de m'agacer aussi (et avant de réussir enfin à me toucher un peu). Les descriptions de préparatifs de repas, les considérations sur les catégories A, les tergiversations sur le choix de tenues... J'avais envie de les frapper, de jeter le livre, d'arrêter ma lecture ou de m'endormir, parfois tout à la fois.
Et là, pas la grâce tout de même (quoique, vu l'ennui que je ressentais, ce n'était pas forcément très loin de ça), l'apparition de Solal. Ce cynique, ce misogyne, a apporté un peu d'intérêt, parfois des réflexions développées, un regard acerbes sur les femmes, la société, enfin un peu de relief ! Il m'a permis de tenir, de poursuivre ma lecture. Avant de sombrer lui aussi, avec son obsession à la fin pour Dietsch. Là, c'est lui que j'avais envie de gifler, et Ariane qui prenait enfin de l'épaisseur.
Heureusement que j'ai lu ce livre en audio, car je ne pense pas que j'aurais lu ce pavé sinon. Beaucoup beaucoup trop long à m'emporter... Mais au final, contente de l'avoir lu, et je reconnais les qualités de l'auteur et des personnages. Juste, je ne dois pas avoir assez de patience avec les gens qui m'ennuient.
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C'est tellement difficile de parler de ce livre !

Voilà des années que je voulais, sur les conseils de plusieurs "fans", m'attaquer à ce monument...
C'est chose faite, et je n'en retire ni gloire ni satisfaction tant l'entreprise fut longue et douloureuse...
C'est extrêmement frustrant, car certains passages du récit sont vraiment incroyables : à la fois beaux et malsains, remplis de poésie mais aussi de mal-être et d'une misogynie latente, ces passages m'ont fait me cramponner au livre, incapable de le lâcher.
Mais autour de ces quelques 300 pages dingues, que c'est long ! On se perd dans des délires intimes sur les 800 autres pages et on peine à avancer dans le récit...

L'écriture est superbe, je comprends l'engouement général qu'il peut y avoir autour de ce roman et de cette histoire d'amour grandiose et tragique, mais c'est une expérience de lecture difficile !
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Trop de posture, trop de miroirs dans cette galerie de personnages narcissiques plus ou moins ridicules qui passent leur temps à se regarder et à méditer sur le moindre de leurs gestes tout occupés qu'ils sont de leur paraitre. Des monologues interminables et souvent sans ponctuation. Les tergiversations d'un Adrien ou d'une Ariane dans son bain ou devant sa glace, sont assommantes. J'ai sauté des pages et des pages, je l'avoue, et ce n'est pourtant pas dans mes habitudes.
Au début je me suis amusée de ce mari en passe d'être cocufié qui fait pompeusement l'apologie de son futur rival. La situation était cocasse. De même que prêtent à sourire les portraits aux vitriols de ces ronds de cuir tire-au-flanc si peu concernés par les affaires de ce monde ; un ramassis de bureaucrates en mal de distinction qui passent leur temps à élaborer des stratégies pour obtenir une promotion et se pavaner dans les diners de galas. Et puis on est stupéfait quand on finit par comprendre que c'est la Société des Nations (ancêtre de l'ONU) et qu'on est à l'aube d'une guerre mondiale.
Une histoire d'amour où le héros est un chasseur, une sorte de Don Juan désabusé qui fait étalage de son mépris des femmes pour séduire. Les femmes n'auraient d'yeux que pour les guerriers et les vainqueurs ou plus explicitement les tueurs.
p 395 « [...] Bref, pour qu'elle tombe en amour il faut qu'elles me sentent tueur virtuel, capable de les protéger. » Il assène a sa belle un discours qui dure deux heures sans qu'elle ait le droit de prononcer un seul mot. Et la belle y trouve Son Seigneur et se laisse embarquer dans une relation adultérine, bienheureuse d'être soumise et esclave au point de passer des heures et des heures à vérifier ses toilettes en se vantant même de devenir crétine ! « Je suis devenue crétine mais c'est notre vocation à nous autres. » p473
Autant dire que cette définition de l'amour ou de la passion frise le ridicule. J'ai ressenti la même chose à lire Proust devant le traitement inadmissible qu'il inflige à Albertine : le culte de cette femme-objet condamnée à devenir une potiche pour le plaisir des yeux de certains de ces messieurs me hérisse.
Cohen n'a pas craint de forcer le trait puisque son héros, Solal, se présente dans les premières scènes en vieillard édenté et réclame d'être aimé pour lui-même, mais en aucun cas l'inverse ne peut être vrai puisque même ces amours anciennes seront reprochées à Ariane et seront prétexte à des scènes odieuses alors que Solal ne se prive pas de la tromper quand bon lui semble.
Que l'amour-passion en huis clos soit voué à l'échec et débouche sur l'ennui, c'est une évidence surtout quand il n'y a aucun projet commun autre que le face à face, et que la femme n'est pas jugée d'égal à égal et en aucun cas digne de recevoir des confidences.
Le personnage de Solal est néanmoins attachant. On finit par comprendre qu'il est victime de l'antisémitisme et qu'il été chassé de la SDN pour avoir voulu plaidé la cause des siens terrés dans une cave en Allemagne. J'aurais aimé que la perspective de roman se situe d'un point de vue plus précisément historique sans qu'on ait besoin de lire entre les lignes ; par ex son impuissance à défendre les juifs allemands persécutés qui n'a eu d'autre conséquence que son éviction de la SDN et sa dénaturalisation n'apparait que dans un monologue. Pourtant l'auteur se permet d'intervenir en son nom propre à plusieurs endroits pour plaider la cause des siens, par ex Finkelstein p312 (des interventions en faveur du sionisme qui n'ont rien à faire dans un roman, et le problème, à mon sens, n'est pas de savoir si elles sont justifiées ou non ; dans un roman on laisse le lecteur faire ses propres conclusions.)
Pour le reste, c'est un roman machiste. Et je n’ai aucun risque de me tromper : « le livre de ma mère » est déjà assez édifiant sur ce sujet...
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C'est finalement avec regrets que j'ai quitté cette histoire d'amour, sur la fin tragique des amants.
J'avais pourtant eu la tentation d'arrêter ma lecture, je trouvais un peu assommants ces longs portraits : caricature extrême du petit fonctionnaire qui déifie son chef pour avoir de l'avancement ; caricature de cette petite bourgeoisie qui veut se hausser au rang supérieur ; caricature de la femme amoureuse, écervelée et ridicule, qui se veut toujours parfaite et cet amant, amant avant tout.
Finalement, je me suis laissée prendre, me demandant bien si l'épouse du fonctionnaire allait succomber aux charmes du chef de service, tellement vantés par le mari et jusqu'où irait l'idylle.
Idylle idyllique, baignant dans un gaspillage, parfois révoltant, avant que ne s'installe l'ennui.
L'ennui ennuyeux conduisant à la folie.
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Difficile d'attribuer des étoiles et combien à ce livre? L'écriture est splendide, envoûtante mais, mais...l'aliénation des héros m'a révoltée!
Une lecture qui ne laisse pas indifférent en tout cas, pour moi ce fut entre passion et révolte
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Je me demande bien ce que les effluves hallucinogènes de ce roman-fleuve peuvent bien avoir de si précieux, pour que la majorité des femmes le vénèrent, quand il n'est pas qualifié de chef d'oeuvre. Ont-elle remarqué que l'auteur ne les aimait pas ?
Je sais bien que les centres du plaisir et de la douleur sont difficilement dissociables quand le message est martelé avec insistance, et que le masochisme peut provoquer des jouissances extrêmes. Mais de là à se pâmer devant autant de misogynie sans contrepartie me coupe les bras.
Décidément, nous devons bien souvent faire fausse route quand nous pensons, pauvres diables, intéresser nos compagnes. Arrêtons-là, car vous penseriez que je suis jaloux… et vous auriez raison.

Rien à dire sur l'écriture, brillante, comme l'est l'exercice de style, sinon que l'auteur s'amuse à nous changer sa façon d'écrire au gré de ses caprices.
Par exemple, je n'ai encore jamais rencontré quelqu'un ayant noté qu'un chapitre (et un seul) est intégralement écrit en une seule phrase, sans la moindre ponctuation ? Une façon de dire : "Avez-vous remarqué comme je suis habile ?" Eh oui ! il l'est le bougre.
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Je dois dire que ce roman considéré comme un chef d'oeuvre me laisse assez perplexe. Je n'ai trouvé l'histoire réellement prenante et intéressante qu'au milieu et à la fin du livre.
Je pense qu'on peut facilement réduire par trois la taille du roman sans en ôter son âme. Les descriptions sont certes très détaillées et bien écrites, mais d'une longueur interminable. Je n'avais jamais vu ça. Si encore elles étaient toutes utiles, mais j'ai eu le sentiment qu'elles n'étaient là que pour appuyer le talent rhétorique de l'auteur.
Le thème principal est délaissé pendant de nombreuse page pour laisser place, à une certaine critique de la société de l'époque et c'est bien dommage. Mais pour mon plus grand bonheur je me suis accroché et j'ai fini ce roman. La fin est parfaite et vient rattraper l'ensemble de l'oeuvre.
Le talent d'Albert Cohen est pour moi, démontré dans l'intensité qui se dégage dans la description final de cette lutte acharné de ces deux êtres qui auront tout tenté pour tenir à flot leur amour. La fin m'a presque fait oublier ces longues heures de lassitude éprouvées pendant la lecture.
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Voici un livre qui m'a fait du mal, un mal physique. J'ai dû renoncer à lire certains chapitres jusqu'à leurs fins. Les centaines de pages sans la moindre ponctuation m'ont semblé quasiment illisibles. J'ai trébuché sur le rythme des phrases qui ne sont parfois pas menées à leurs conclusions. Une phrase commence avant que la précédente ne se termine. J'ai eu par moment envie de vous enfin je veux dire tu mais je n'ose pas je ne vous connais pas alors je dis quand même vous et prononce voî car j'ai envie de faire le Juif polonais qui ah vous ai-je déjà parlé de Rosenfeld oui Rosenfeld nous ne sommes pas tous comme lui heureusement non si nous étions tous comme je crois que j'aurais envie de me haïr moi-même suis masochiste peut-être mais ne crois pas et pour cela je fais une pause et arrête de parodier ce pauvre Albert Cohen car je sens que voî aussi vous allez voî lasser et ne pas lire ma critique jusqu'à son ultime pointe.

Car aussi j'ai beaucoup aimé ce roman, sa fine ironie, ses trouvailles littéraires, les idées qu'il développe sur l'amour, sur le couple, sur la corruption des élites. Je vous avouerai - suis-je schizophrène? - que dans cette oeuvre tout autant magistrale que pitoyable le mieux côtoie le pire, que j'ai beaucoup ri et me suis bien ennuyé, aussi.

Ah que ce livre aurait été beau si Gallimard avait fait son métier et demandé à l'auteur d'en extraire les redites, les verbiages...

Je cote entre 0 et 5, c'est-à-dire 2½. Dommage...
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