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EAN : 9782290388273
448 pages
J'ai lu (23/08/2023)
4.22/5   76 notes
Résumé :
Suzanne vit avec ses quatre enfants de quatre pères différents, Achille, Jules, Arthur et Mathilde qui ont entre 17 et 6 ans. Ils partagent un quotidien tendre et fantasque, à l'image de leur mère. Liés par un amour indéfectible, ils ont surmonté toutes les épreuves, jusqu'à ce jour de novembre 2015 où tout s'écroule.
Leur histoire rejoint alors celle du monde, et leur amour devient leur seule planche de salut. .
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais beaucoup adoré son premier roman, "Rosine, une criminelle ordinaire", c'était même un coup de coeur. Et c'est sans aucune hésitation que je me suis procurée ce deuxième roman de l'auteure. 

Comme pour son précédent livre, vous n'y retrouverez aucun chapitre.
Un joli piège pour ne pas voir les pages défiler. Je les ai dévorés sans m'en rendre compte.

Suzanne, mère de quatre enfants de pères différents. Essayes tant bien que mal de rester positive. 
C'est sûr qu'avec en fond, la télé allumée sur BFMTV, le monde va mal et tourne en boucle, ne l'aide pas à avoir envie de vivre.

"Suzanne a toujours rêvé d'une famille unie et aimante, sa déception est à la hauteur de l'espoir suscité"

Cette femme qui ne demande rien, mais à qui on lui fait des promesses non tenues. 

Un coeur brisé en plusieurs morceaux peut-il davantage se briser ? Je pense que oui, en morceaux plus petits encore, qui seront plus difficiles a recoller. Ou pire, finir en poudre...

Nous sommes beaucoup à être un peu comme Suzanne :
"La nuit, la boîte noire crie. Elle veut faire entendre la petite fille à l'intérieur de Suzanne. Mais Suzanne ne veut pas, ne peut pas, l'entendre. À la place, elle l'oublie, elle l'abandonne et elle pense."

Et puis il y a Achille, l'aîné, qui porte toute la famille et les responsabilités sur ses épaules.
Ce roman m'a d'autant touchée, car je me suis vue en lui. 
Passer à côté de sa jeunesse et de son éducation au prix d'une famille saine et unie.

C'est comme nager à contre-courant pour finir par se retrouver perdu, essoufflé au large... Nager sans avoir plus aucune force. Ce ne sont pas que les poumons qui prennent l'eau, mais le coeur aussi...

Je ne peux en dire plus pour éviter de spoiler.

L'amour est un sentiment nécessaire pour chacun de nous.
"Tant qu'il y a de l'amour", c'est le principal non?

Lire la plume de Sandrine, c'est la garantie de s'accrocher aux personnages. Bien plus que dans mes lectures habituelles selon moi.
Ils font partie de nos vies et nous partageons leur bonheur autant que leur peine. 

L'auteure arrive avec brio à faire ressortir la psychologie de ses protagonistes. Elle arrive à faire ressortir le bon et le mauvais de chacun. Sa plume correspond à la double face d'une pièce de monnaie, qui virevolte dans les airs pour y voir les deux côtés tourner au même moment.

De ses romans, on n'en sort pas indemne. 

De plus, Sandrine est proche de ses lecteurs. Elle prend la peine de lire chacun de nos retours pour connaître nos ressentis.

Ses deux romans m'ont fortement touché et j'espère que d'autres livres suivront. 
En-tout-cas, je serais au rendez-vous. 

Je recommande chaudement, mais un conseil avant, ayez le coeur bien accroché. Parce que ça fait mal. Très mal.

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J'enchaîne souvent les lectures et même jonglent entre plusieurs en même temps et assez rarement, suis complètement accaparé totalement par l'une d'elles. Tant qu'il y a de l'amour est de celles là. Au point où je vais me faire une cure de bd avant d'entamer un autre roman.
Sandrine Cohen m'avait déjà bluffé avec son premier livre, Rosine : une criminelle ordinaire. Je ne suis pas le seul d'ailleurs puisqu'elle a été distinguée du Grand prix de littérature policière pour lui. J'avais donc beaucoup d'attentes pour ce présent opus et l'autrice les a allègrement dépassés.
Pour reprendre une partie du titre du précédent roman, ici, nous rencontrons une famille ordinaire. Ordinaire mais avec ses particularités. Suzanne est une mère célibataire de quatre enfants, de quatre pères différents. Suzanne est une éternelle amoureuse et à chaque homme qu'elle aime et qui lui rend un peu, même s'il est faux, de son amour, elle lui donne un enfant. Sont donc nés de ses unions éphémères, Achille, Arthur, Jules et Mathilde.
Mais, dans ce pavillon de banlieue au passé familial ravagé, plus que la joie de vivre, une détresse ambiante est toujours présente, amplifiée par le téléviseur allumé en quasi permanence sur BFMTV… Et, en ce mois de novembre 2015, l'angoisse sera à son apogée.
Pour en ajouter, la présence ou plutôt les absences répétées, prolongées, non expliquées d'Ismaël, le nouveau compagnon ne vont pas arranger les choses, jusqu'au moment où un drame fera voler en éclats ce fragile équilibre.
A travers cette histoire familiale, Sandrine Cohen nous pousse à aller puiser au fond de nous mêmes la réponse, les réponses à « et si c'était moi ? » En effet, nous avons des valeurs, les défendons, dans des discussions parfois enflammées, plus souvent derrière un écran mais, comment réagirions nous vraiment si face à une situation catastrophique, elles ne nous permettent pas de trouver les bonnes solutions ou, ne serait-ce que les moins pires…
Ces plus de quatre cents pages nous bousculent, les personnages, principaux ou secondaires résonnent en nous après avoir tourné la dernière page et pour un moment j'en prends le pari. de plus, la playlist qui accompagne le roman nous plonge dans l'ambiance de cette famille tantôt joyeuse, souvent mélancolique. Chaque fois que j'entendrai Suzanne de Léonard Cohen, je ne pourrai m'empêcher de penser à la Suzanne de Sandrine Cohen.
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Pour commencer, je dois dire tout d'abord que tout au long de ma lecture, j'ai été perturbée par le fait que ce roman soit classé "roman noir", allant jusqu'à me demander si ce n'était pas un coup marketing.
Cela mis de côté, mon avis est mitigé: l'histoire en elle-même est prenante, voire bouleversante surtout quand on arrive à la fin, qui pourrait être celle d'un film pour sa beauté visuelle. Je ne voudrais pas trop en dévoiler, j'ai moi-même aimé être prise par surprise par la direction que prenait l'intrigue, et à laquelle je ne m'attendais pas. le roman nous replonge dans les attentats du Bataclan et les jours qui suivent, en nous faisant entrer dans l'intimité de Suzanne et de ses quatre enfants nés de pères différents. Suzanne, on le comprend vite, est une femme trop intense, blessée par la vie, cachant des secrets en elle, dont le psychisme va bousculer face aux événements.

Ce qui m'a dérangée, c'est surtout le style, les phrases longues, répétitives, qui, à vouloir entrer dans la psychologie des personnages, en fait trop à mon goût.
Je n'ai senti l'urgence de la lecture que dans les cinquante dernières pages mais je n'en ressors pas complètement convaincue.



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Et s'il n'y a plus d'amour, il n'y a plus rien.
Suzanne est une rescapée, elle est sans cesse sur le fil mais vaille que vaille, elle continue la route. Pas facile, car c'est une dépendante affective, elle aime, trop, mal, mais elle aime. Ses enfants, les hommes… Dans chaque histoire d'amour, elle investit tout son espoir mais elle oublie que parfois, il y a l'espoir de trop, celui qui détruit et empêche d'avancer. Quatre gosses, quatre pères différents, aux abonnés absents ou presque, eux aussi sont maladroits, ou dangereux, c'est selon. Alors, elle se tient loin d'eux, elle protège sa couvée comme elle peut.
Sa relation aux autres la bouffe, surtout quand elle est amoureuse. Attendre un sms, un appel, une visite, surveiller les réseaux sociaux jusqu'à ce que celui qu'elle a élu se manifeste. Dans ces périodes-là, les enfants sont de trop, c'est comme s'ils l'étouffaient, elle irait jusqu'à les haïr. Son humeur fluctue. Alors, Achille, son aîné, dix-sept ans, mais une maturité et un recul de celui qui a tout compris, prend le relais. Il cuisine, s'occupe des autres : Arthur, Jules et la petite Mathilde. Il est sur tous les fronts, veillant même sur sa mère. Avec ses frères et sa soeur, ils font bloc, quatre mousquetaires et un double rôle pour la petite dernière qui est aussi une Milady.
Suzanne vit tout très, trop sans doute, fort. Elle a si souvent été brisée, déçue, elle a déjà tant souffert alors c'est peut-être pour ça qu'elle embrasse la vie à pleines dents, violemment, sans se contenir, pour profiter. Pourtant, elle est toujours sur le qui-vive, en alerte, pour échapper à une forme de malédiction. Elle voudrait donner le meilleur de toutes ses forces, mais de temps à autre, elle n'a plus d'énergie et reste dans le canapé.
« C'est peut-être ça aussi qui fait peur aux gens, aux hommes, cette intensité, cette nature sauvage, Suzanne. »
Comment mettre un semblant d'équilibre dans cette famille ? Que faire, qui peut intervenir et sous quels prétextes ? Les jeunes vont à l'école, la mère travaille au supermarché du coin où ses absences sont acceptées, comprises par le chef alors en apparence, ça roule, non ?
Mais Suzanne a besoin de stabilité et le terrorisme va frapper. En Novembre 2015, c'est l'attentat du Bataclan et chez la jeune femme, la télévision se met à tourner en boucle. Face aux informations relayées, elle a peur, elle tremble pour ses petits, comment les protéger ? Elle se sent impuissante face à l'horreur, pourquoi de tels actes ?
« Comprendre n'est pas accepter, expliquer n'est pas excuser, c'est penser plus loin. »
Va-t-elle garder le cap, perdre pied ? S'effondrer, se relever ? Je l'ai imaginée cette mère courage, parfois perdue, je la voyais tant l'atmosphère de ce recueil est palpable. de plus une superbe playlist accompagne le texte.
Le premier opus de Sandrine Cohen « Rosine, une criminelle ordinaire » a reçu le 73 ème Grand Prix de littérature policière 2021, elle a su se renouveler et nous captiver à nouveau. Elle tisse un roman exceptionnel où une fine analyse des émotions et des ressentis apporte une dimension extraordinaire au texte. Il n'y a pas de chapitres parce qu'on ne découpe pas une vie. Les mots frappent au coeur, à la tête, ils se précipitent en nous. On sent une forme d'urgence dans l'écriture comme si tout se bousculait, comme si l'auteur se mettait à nu pour faire vivre ses personnages, en leur insufflant sa volonté de les faire exister. Elle donne corps et âme à des blessés de la vie, décryptant d'une plume incisive les tenants et les aboutissants. Elle nous rappelle d'éviter les jugements hâtifs, elle égratigne la justice qui se trompe, de temps à autre, au nom des lois, parce qu'il faut suivre les textes…. Elle parle de ce qu'est la liberté et cite « mon » poème, celui qui a changé mon regard sur la poésie, « liberté » de Paul Eluard. Elle sublime l'amour, celui qu'on donne, celui qu'on reçoit, celui qui n'a pas besoin de mots, celui qui se vit à l'instinct ( page 240 et suivantes, la visite à Eurodisney en est un exemple). Et finalement, malgré l'aspect tragique de certains passages, malgré les hommes malhonnêtes, malgré tout ce qui va mal, c'est l'amour qu'elle met en exergue.

Ce livre, m'a laissée pantelante, une humanité énorme s'en dégage et on se dit que, il faut y croire, tout n'est pas perdu, il y a encore, quelques personnes bien sur terre, il suffit d'ouvrir les yeux…

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Bonjour à tous!

Post lecture terminée #8 / 23

J'ai lu “Tant qu'il y a de l'amour”, de Sandrine Cohen aux éditions du Caïman, que je remercie pour l'envoi et cette découverte.

440 pages
Thriller domestique / roman noir / lien familiaux / attantat du 13 novembre 2015


Une lecture poignante, ce thriller domestique est bouleversant, une plume addictive et incise, une intrigue époustouflante, on ne peut qu'être conquis par ce roman.

Ce que j'ai pensé de cette lecture…

Suzanne est une jeune femme cabossée par la vie qui lui a laissé des marques indélébiles, Suzanne a quatres enfants, Achille, Jules, Arthur et la petite Malthilde, de quatres pères différents… Quand Suzanne aime elle fait un enfant… Et Suzanne aime beaucoup, souvent maladroitement, mais elle aime de toutes ses forces… alors ils ont une vie un peu différentes des familles classiques, mais il y a de l'amour, beaucoup d'amour…

Suzanne est une dépendante affective, elle oscille entre très haut et très bas, mais on s'y attache à Suzanne, et à cette fratrie aussi, on s'y attache beaucoup, les attentats du 13 novembre 2015, vont faire basculer l'équilibre déjà précaire de cette famille, parce que Suzanne regarde les informations en boucles, elle ne peut pas s'en empêcher.

Dès les premières pages le ton est donné, la plume est incisive, addictive, immersive et la construction du roman qui ne comporte aucun chapitre nous embarque, on sent la pression monter on sait que la catastrophe va bientôt arriver mais on subit comme Suzanne, et cette fratrie unis comme les quatres mousquetaires. Mais je n'ai pas envie de vous en dire plus, vous devez lire ce roman!

Une fois commencé il est difficile de poser ce livre tant l'histoire et la plume son addictive, les personnages sont construits à merveille, j'ai été énormément bouleversé par cette lecture, qui quand même redonne fois en l'humain, il y a des gens bien et bienveillant malgré tout, des gens qui valent la peine. L'amour qui unit cette fratrie est indéfectible, il vous prend aux tripes, si bien que c'est en apnée que j'ai terminé les 100 dernières pages.

Vous l'aurez compris je vous conseille ce roman à 200%, j'avais découvert la plume et le style de Sandrine Cohen avec son premier roman, Rosine, une criminelle ordinaire, et avec celui-ci je confirme mon engouement et elle fait désormais partie des auteures à suivre.

Alors ce roman vous tente? Vous connaissez l'auteure?

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Et toi, tu ne vaux pas mieux qu'elle. Tu ne vaux pas mieux que la France. Putain de pays de merde. Sous vos airs cool, vous êtes des fachos. Vous détestez les Arabes. Sales racistes. Tu crois quoi ? Hein ? Tu vends du rêve et au final tu n'es qu'une merde. Mon père, il attendait tellement de la France. Et la France, elle l'a laissé tomber. Il en est mort mon père. Mon père est mort à cause d'elle, à cause de son espoir, à cause de vous. Alors, j'en ai rien à foutre. Tu m'emmerdes, vous m'emmerdez. Ce qui vous arrive, vous l'avez bien cherché. Voilà. Je ne dis pas que je suis content, mais c'est comme ça. C'est tout. Il faut remettre les choses à leur place. Ce n'est que justice pour tous les Arabes que vous avez laissés crever. Voilà.
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Suzanne a tellement espéré une trêve, un répit, en dépit de sa sensibilité, de sa manière d'être, poreuse au monde, sans distance, et de son besoin compulsif de répéter inlassablement les mêmes douleurs. Elle avait une endurance inouïe à rêver cette trêve, tout en étant incapable de se la donner, grattant sans cesse sa blessure, pour un jour, peut être, la soigner. Suzanne était une blessure ouverte dans ce monde, à cause de ce monde, et une guerrière contre l'indifférence.
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Il est Ismaël, celui qu'elle connait, le garçon en lutte, celui qui a une rude bataille à mener contre lui-même, contre son autorité supérieure, pour accepter qu'il aime la poésie. Nos croyances négatives sont nos plus grands obstacles sur le chemin de nous-même. Il est celui qui se dit libre et qui ne l'est pas. Pas du tout.
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Ces hommes-là, il y a des femmes aussi, savent manipuler, torturer, se faire passer pour des victimes, mais aussi ne pas insister. Ils ont un instinct de chasseur, de prédateur, mais de préservation avant tout.
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Jules continue de se saisir de la moindre occasion, du moindre interstice de doute, sa mère ne peut pas être morte. Une mère ne meurt jamais. Une mère ne devrait pas mourir.
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Videos de Sandrine Cohen (8) Voir plusAjouter une vidéo
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