Voici le dernier tome de ce diptyque.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que de nombreux mystères se dévoilent, et l'on comprend les origines de la cité Phoenice dans un dénouement que l'on n'attend pas forcément.
Le scénario de ce deuxième opus est donc des plus captivants.
Le scénario de
Fabrice Colin:
Fabrice Colin nous développe ici une vision post apocalyptique de notre monde.
Par ce biais, il entend probablement nous sensibiliser sur les dérives de notre société, et voire même les déviances de nos grands pontes, qui peuvent nous mener à la catastrophe, à l'image de cette histoire.
Cette critique sociétale est sévère mais juste.
Son scénario part plausiblement d'un constat d'une culture régressante, d'une lacune d'éducation et d'apprentissage de l'histoire, des sciences, des lettres etc... Jusqu'à un point de non-retour et un final en désastre.
Mais l'espoir réside au travers les rebelles, qui préserves leurs acquis mais les remettent aussi en causes avec une soif de connaissance insatiable. Et ceux-ci sont des sauveurs.
La leçon est donc très claire, avant de croire en toute chose, il est bon de se renseigner beaucoup, de lire et d'acquérir les connaissances nécessaires et suffisantes pour pouvoir émettre son propre avis.
Ne pas se laisser manipuler et convaincre par de beaux parleurs qui ne cherchent souvent que leur profit.
Mais il ne faut pas en douter, ceux-ci mettront tous leurs moyens à disposition pour vous convaincre...
La rébellion commence...
Au-delà de mon interprétation de ce récit, celui-ci reste un opus passionnant ayant toutefois énormément de similarités avec d'autres histoires de fiction où la connaissance est la source de conflit (Le labyrinthe, Hunger Games, Divergente etc...).
Ceci dit cette BD reste tout de même très abordable pour les adolescents malgré quelques violences du au contexte de révolte.
Encore une fois, comme pour le premier volume, le rythme de l'histoire est soutenu, et actions, complots et histoires de famille sont au coeur du sujet.
On ne s'ennuie pas, allant ainsi de rebondissement en rebondissement.
Le découpage est encore bien travaillé et propre.
Le dessin de
Carole Maurel :
Le dessin de
Carole Maurel est toujours aussi expressif et épuré.
Le trait dynamique, vivace et vivant porte vraiment bien ce soulèvement et le désordre qu'engendre une révolution.
Les couleurs restent neutres mais quand même chaleureuses. Bref elles sont choisies parcimonieusement et soigneusement et ont pour effet de nous installer dans un petit fauteuil doré.
Dans ce deuxième tome, les protagonistes en apprennent beaucoup sur leurs origines et les liens qu'ils ont entre eux.
Ils découvrent, à leurs dépens, qu'ils ont été dupés dès leur enfance, mais pour leur bien.
Carole Maurel dépeint bien superbement leurs évolutions à travers sa ligne. Les émotions sont parfaitement véhiculés et les caractères s'affirment d'un côté ou de l'autre du bien ou du mal.
Chaque personnage s'affirme donc soit révolutionnaire, soit tyran, soit complètement indécis... jusqu'à la révélation à leurs yeux, sur la source de la condition du peuple...
Les mises en scènes et les effets ont été sélectionnés précisément pour mettre particulièrement en avant l'aspect chaotique de la sédition en cours
Vous l'avez compris ce dernier tome dévoile évidement et enfin la supercherie et le pourquoi les héroïnes et héros évoluent dans un univers apocalyptique.
La fin nous sort finalement de notre confort et nous invite à réfléchir sur l'avenir de notre humanité et la place indispensable du savoir, de la réflexion et du libre arbitre.
J'aime beaucoup.
Lien :
http://www.7bd.fr/2019/06/ed..