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Maxime Combes (Autre)
EAN : 9782021508314
160 pages
Seuil (06/05/2022)
4.11/5   9 notes
Résumé :
« L'argent magique » existe, et ce sont les entreprises qui en profitent. En deux ans de pandémie, elles ont obtenu des centaines de milliards d’euros d’aides nouvelles, qui se sont ajoutées aux milliards d’euros d’aides directes ou indirectes déjà en place. Qui sont, dès lors, les « assistés » ? Le vrai « pognon de dingue » est celui qui alimente les caisses des grands groupes, pas celui qui finance les services publics ou la protection des plus démunis.
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Que lire après Un pognon de dingue mais pour qui ? L'argent magique de la pandémieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est une idéologie qui est ici dénoncée. Ce sont les choix politiques qui sont ici contestés. Appelez-les comme vous le voulez, libéralisme, néo-libéralisme, ultra-libéralisme, ordo-libéralisme; discutez autant que vous le voulez des théories économiques poursuivies et appliquées, le constat reste le même. En France, depuis maintenant plusieurs années, et davantage encore sous la présidence d'Emmanuel Macron, les politiques gouvernementales assurent les privilèges des grands groupes industriels, des entreprises du CAC40, des GAFAM, tous ces géants qui aujourd'hui font leur loi avec l'accord et l'assentiment des autorités politiques nationales et internationales. Dérégulation du marché, casse du code du travail, allègements des cotisations, suppression des taxes, baisses d'impôts voire suppressions d'impôts et subventions publiques exponentielles. Et c'est ici le sujet. Les grandes entreprises, plus que les moyennes et les petites, se gavent des aides publiques sans qu'aucune contrepartie, jamais, ne leur soit demandé. L'argent, par milliards, leur est versé sans condition, sans retenue et l'épidémie de la COVID-19 a amplifié un phénomène qui existait. On ne sait combien l'État leur verse, pourquoi et pour quel résultat. L'opacité, voulue, règne. C'est la gabegie. L'État opère un transfert des richesses – des pouvoirs publics vers les entreprises privées - sans jamais rien exigé ni contrôlé. Où va l'argent? Qu'en font-ils ? En ont-ils besoin ? L'État français, en raison du choix idéologique de ces dirigeants politiques, refuse de conditionner les aides et organise son impuissance. Il dépense des milliards (près de 140 milliards en 2018) en aide aux entreprises (les plus grandes essentiellement), socialisent leurs pertes et privatisent leurs profits. Il creuse toujours plus le déficit public, taxe davantage les ménages que les grandes entreprises, conforte les inégalités, opère des coupes budgétaires dans des secteurs essentiels à la vie en collectivité, ruine et mine les service publics, fait des économies sur le dos des classes moyennes et des ménages les plus pauvres au nom d'une idéologie qui n'a jamais prouvé son efficacité pour la collectivité. Les autorités politiques n'ont pas empêché les délocalisations, les suppressions d'emplois, l'augmentation du taux de chômage. Elles n'ont pas empêché l'augmentation des inégalités et le déclassement des classes moyennes. Elles ont simplement décidé de se mettre au service de l'économie privée par pure choix idéologique. Et ce choix s'avère inefficace d'un point de vue macroéconomique, vorace d'un point de vue anthropologique et environnementale. le chaos est total et ce livre, instructif et très bien informé, interroge avec une grande efficacité la validité des choix économiques et politiques qui sont aujourd'hui opérées. Lisez.
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Très bien écrit, le ton se veut moqueur et permet une lecture moins lourde des données exposées.

Le gouvernement et M. Macron, sur son piédestal présidentiel, ont utilisé le choc psychologique de la crise pandémique Covid 19 pour faire passer la pilule énorme de donner sans aucune condition des sommes gargantuesques aux entreprises privées pour les aider à surmonter le moment.
Déjà, les aides financières explosaient bien avant la pandémie. Tous les bénéficiaires n'avaient pas tous un réel besoin de soutien financier surtout que chez certains, notamment du CAC 40, cette aide à fini en versement de dividendes dans les poches des actionnaires, suppression d'emploi... Donc n'ont aidé en rien sauf enrichir les riches.

De plus, une stratégie des entreprises et des politiques : rendre inaccessibles les informations pour ne pas s'exposer à des questions dérangeantes et gagner l'impunité.

Face à un état mis au service du secteur privé, la dette publique s'alourdie. Ils rechignent à porter secours à la santé, l'éducation mais pas aux privés.
Il est risible de se dire qu'ils ont par ailleurs demandé de la solidarité au peuple qu'il délaisse.
L'individu pour toucher une misère doit se justifier, prouver, culpabiliser alors que les entreprises privées ne sont pas ennuyées. Jamais. On lui donne POINT.

Il faudrait soumettre les entreprises à des conditions et contreparties à ces aides. Mettre un système de régulation et de punition pour les accords non tenus. Comme à l'échelle de l'individu : pas de droits sans devoirs.
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Maxime Combes et Olivier Petitjean n'avancent pas masqués, leurs bibliographies respectives sont indiquées sur la couverture de ce titre, reçu en masse critique par Babelio que je remercie vivement.

Plaidant pour plus de justice sociale et économique, ils pointent dans cet ouvrage le volume d'argent public distribué aux grandes entreprises sans contreparties, conditions, ni contrôle, lors de la pandémie.

Les informations et chiffres collectés, (difficilement car l'opacité du système est également soulignée) toutes et tous sourcés donnent le vertige.

Si l'on compare les montants et les effets (jamais mesurés) de cette opération, aux exigences et montants dédiés aux ménages, aux bénéficiaires de mesures sociales, ainsi qu'aux PME/TPE, la différence de traitement et d'exigences produit évidemment une juste indignation.

Par ailleurs l'absence de contreparties (impact écologique, égalité femme-hommes, etc...) ajoutée à la progressions impressionnante des montants des dividendes distribués post crise questionne grandement.

In fine, et après une analyse historique documentée, les auteurs dénoncent "la mise des finances publiques au service du secteur privé", par des choix politiques et un système opaque, non seulement sans contreparties, mais encore sans conséquences positives ni sur l'emploi et ni sur les délocalisations.

Il est à noter qu'aux États-Unis, le pays qui a inventé le corporate welfare (je vous laisse découvrir cette notion fort éclairante), une organisation de la société civile appelée Good Jobs First a créé un outils de traitement de données qui a permis de démontrer que "les grands groupes s'accaparent effectivement la majorité des aides publiques ou fédérales (70% des aides et 90% des montants)".

Les auteurs appellent donc dans cet ouvrage à plus de transparence dans les dépenses publiques et à un vrai contrôle démocratique. Ils préconisent un débat de société au moment où l'on s'interroge sur le coût de la crise et le glissement déjà bien engagé vers le corporate welfare.
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On le soupçonnait déjà, mais Olivier Petitjean et Maxime Combes nous le démontrent de manière exemplaire, "par A+B": durant la crise sanitaire, les entreprises s'en sont mis plein les poches.
Comme le titre l'indique, un pognon de dingue a en effet été dépensé pour faire faire face à la pandémie et à ses effets sur l'économie.
Alors que le discours était jusque là de dire que les caisses étaient vides, que c'était la crise, et qu'il fallait se serrer la ceinture, tout d'un coup, comme par l'effet d'une baguette magique, de l'argent apparaissait de toutes parts pour aider les entreprises, et surtout les grosses, les très grosses entreprises.
Les deux auteurs, connus des ceux et celles qui lisent Bastamag et consultent de temps à autre l'Observatoire des multinationales, sont rigoureux et implacables dans leur analyse.
En de courts chapitres, détaillés et chiffrés, ils montrent le véritable "hold up" qui a été commis au profit des actionnaires par les multinationales et entreprises du CAC 40. Hold Up car non contents de prendre un maximum d'argent via les subventions et aides d'état qui se sont multipliées depuis 2020, les entreprises n'en ont pas pour autant arrêter les suppressions d'emploi.
Dans une deuxième partie, effarante, les auteurs montrent la multiplication des aides aux entreprises, multiplication qui, en rendant nébuleux tout ce qui existe, profite surtout aux grosses entreprises, capables d'affecter un plus grand temps de travail à la compréhension des systèmes d'aides, mais qui sont aussi plus proches des arcanes du pouvoirs, et plus à même d'être informés de l'existence de toutes ces niches d'aides. Par ailleurs, ces aides, contrairement à ce que l'ont aurait pu espérer, n'ont pas été conditionnées, permettant à nouveau que les actionnaires continuent de s'enrichir.
Enfin, ce livre montre que ce monde "d'après", au lieu de mettre en place plus d'encadrement au marché, confie au contraire les rênes aux multinationales, menant in fine à plus de privatisations, renforçant une politique de désindustrialisation. L'état providence serait maintenu, mais uniquement pour les entreprises, et plus pour les citoyen·ne·s.
Les auteurs invitent néanmoins à l'espoir et à construire d'autres possibles.
Un livre à mettre entre toutes les mains .
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A la fin du chapitre 6 , les auteurs jugent" que les transferts de richesses au secteur privé se sont considérablement accrus avec la pandémie" .
Deux années plus tard en ce printemps 2024 (alors que le débat ressurgit quand à l'endettement " insoutenable" et les déficits "hors de contrôle"), il est estimé que chaque année quelque ce sont 200 milliards d'euros d'aides et de subventions aux entreprises qui sont distribués, sans que cela ne se traduise par un quelconque rebond économique, industriel, ou par une hausse de la productivité. Ce montant astronomique est la traduction d'une tendance ( séculaire ?) qui fait que la puissance de l'Etat est mise au service d'intérêts privés. Au cours de ces sept dernières années, l'endettement s'est accru à nouveau de plus de 800 milliards d'euros pour dépasser les 3 000 milliards.
Depuis la pandémie , les montants de dividendes distribués aux actionnaires ainsi que ceux dédiés aux rachats d'actions ne cessent d'augmenter. En 2023 Les principaux groupes français ont réalisé 153,6 milliards d'euros de profits avec des dividendes versés à hauteur de 67,8 milliards d'euros et des rachats d'actions pour 30,1 milliards.
Dans le même temps la précarisation et la pauvreté n'ont jamais été aussi élevées en France qu'au cours de ces quarante dernières années, que les services publics en état de délitement avancé ( éducation au bord de l'asphyxie, hôpital à l'agonie).
l'État social (santé, retraite, emploi, chômage, famille) est devenu la variable d'ajustement pour que s'opère le transfert de la sécurité social au service du capital.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
On nous rebat sans cesse les oreilles du pognon de dingue que coûteraient les aides sociales, l'assurance maladie, les retraites, les services publics, la SNCF et toutes les autres dépenses qui ne devraient même pas exister aux yeux des économistes ultra-libéraux. Si l'on en croiyait une bonne partie des médias et de la classe publique, tout cela ne serait que porte ouverte aux abus, aux gâchis et aux fraudes. Force est de constater que, quand il s'agit des aides publiques aux entreprises, tout à coup, on n'entend plus qu'un silence poli : ne pourrait-il donc y avoir de gabegie d'argent public quand celui-ci sert à financer des entreprises privées ?
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Accéder aux informations détenues par les pouvoirs publics devraient être un droit fondamental des citoyens dans une démocratie digne de ce nom. [...] il serait normal que tout un chacun puisse s'enquérir auprès de l'administration de la manière dont telle aide publique à été utilisée et à qui elle a bénéficié : tout citoyen devrait être en mesure de savoir ce que devient chaque euros d'argent public.
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Les bénéficiaires de minima sociaux et même les chômeurs qui ont pourtant cotisé pour toucher leurs indemnités sont sans cesse contrôlés, culpabilisés, sommés de prouver qu'ils méritent l'argent qu'on leur verse et qu'ils ne sont pas en train de gruger la société. Les entreprises, qui bénéficient de sommes bien plus importantes, passent simplement au guichet et ne sont plus jamais dérangées.
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La spirale infernale des aides publiques au secteur privé est le pendant du désengagement continu de l' État, notamment dans la santé, la culture et l'éducation.
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À bien des égards, les entreprises privées vivent un âge d'or : elles bénéficient d'une part croissante des ressources publiques tout en réduisant drastiquement leur contribution à l'effort général.
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Videos de Olivier Petitjean (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Petitjean
À trois semaines du premier tour des élections législatives, Mediapart poursuit son travail d'intérêt public pour alerter les citoyen·nes sur les errements, le mot est faible, de certains députés. Mercredi, nous avons ainsi longuement évoqué le cas Jérôme Peyrat, condamné pour violences sur son ex-femme mais soutenu par La République en marche jusqu'à son débranchement face à la pression. le lendemain, jeudi, David Perrotin est venu nous parler du cas de Jérôme Lambert, député de Charente depuis 1986 et qui ne voit aucun problème à bénéficier d'un logement fourni par un bailleur social à Paris…
Mais comme la politique, c'est d'abord et surtout parler des vrais enjeux de notre temps, nous avons évoqué la très, très grande générosité publique de l'État envers les grandes entreprises, et ce, sans contreparties, avec Maxime Combes, économiste, et Olivier Petitjean, journaliste, qui publient Un pognon de dingue mais pour qui ? L'argent magique de la pandémie. Nous avons également parlé mobilisation pour le climat avec deux militants de terrain, Cécile Marchand d'Alternatiba et des Amis de la Terre, et Julien le Guet du collectif « Bassines non merci ». Et nous avons alerté, à l'occasion du retour de Media Crash sur le site de Mediapart, sur le traitement médiatique d'affaires emblématiques et sur la menace de la fusion Hachette-Editis dans le monde de l'édition.
Et comme la France n'est pas seule dans le monde, lundi nous avons parlé de la guerre déclenchée aux portes de l'Europe par l'invasion russe en Ukraine, qui s'éternise. Va-t-on vers une guerre sans fin ?
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