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EAN : 9782956012146
275 pages
Le nouveau pont (11/09/2018)
4.31/5   29 notes
Résumé :
"Je devais écrire ce livre pour expliquer ce qui s'était passé et à quel point cela m'avait affecté." Par le célèbre auteur du Prince des marées, d'après une histoire vraie.

1969. Dans une Amérique agitée par le mouvement pour les droits civiques, Pat Conroy accepte un poste d'enseignant sur une petite ile isolée. L'endroit est envoûtant, presque désert et séparé du reste de la Caroline du Sud par un bras de mer. On ne peut s'y rendre qu'en bateau. U... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie chaleureusement Babelio et la maison d'édition le Nouveau Pont pour l'envoi, dans le cadre de Masse Critique, de A Quelques Milles du Reste du Monde, le dernier livre de Pat Conroy.
Dernier, enfin façon de parler puisqu'il s'agit d'une réédition de son tout premier roman, intitulé alors Conrack, publié en 1972.
Pat Conroy y relate son expérience en tant qu'enseignant à Yamacraw, une ile de Caroline du Sud au large de Savannah.

L'histoire débute à la rentrée scolaire de 1969.
Le Civil Rights Act a 5 ans,
Martin Luther King a été assassiné un an plus tôt.

Pat Conroy est issu d'une famille de militaires et a fait ses études au collège militaire La Citadelle. Cependant, il est myope et daltonien, ce qui l'empêche de devenir aviateur comme son père.
Il choisit donc d'enseigner dans un lycée de Caroline du Sud. Il a 21 ans.
C'est une période où les mentalités commencent à changer au Etats Unis.
Mais le sud reste profondément ancré dans ses valeurs du passé, aussi l'intégration des élèves noirs se passe plutôt mal.
Pat Conroy et ses amis sont jeunes, idéalistes, aussi ne vivent ils pas bien ce racisme qui perdure jusque dans les établissements scolaires où ils enseignent. Au même moment, les grands mouvements contre la guerre du Viet Nam apparaissent. Conroy les approuve mais ses opinions sont très mal perçues dans son lycée. Déçu, il décide donc de s'engager dans le Corps de la Paix . le temps passe et sans réponse de leur part, il pose sa candidature au poste d'enseignant dans une école primaire de l'ile de Yamacraw.
La particularité de cette ile est qu'elle n'est peuplée (pratiquement) que de noirs. Ils vivent de leur petite ferme ou de la mer, mais très pauvrement, la pollution induite par les industries de Savannah ayant détruit leur principale source de revenus qu'était le ramassage des huitres.
En 1969, l'électricité vient tout juste d'y être installée mais pas le téléphone.
Les habitants vivent mal, l'alcool et la violence sont un fléau.
Lorsqu'il arrive à l'école, Pat Conroy est atterré par le niveau des enfants: aucun ne sait le nom du pays dans lequel ils vivent et bien sûr encore moins le nom du président. La plupart d'entre eux ne savent pas lire ni compter...
Sa collègue noire lui conseille d'user et abuser des châtiments corporels. Mais Pat Conroy comprend bien vite que ce ne sont pas les méthodes traditionnelles ni les coups de fouet qui aideront les enfants à progresser.
Il commence donc à les éduquer différemment, par le jeu, l'observation, la musique, les sorties. Ce qui n'est guère du coup de sa collègue, ni des ses supérieurs hiérarchiques!
Le jeune enseignant veut faire changer les choses, bousculer le satu quo, mais il s'aperçoit rapidement que le système éducatif, par sa rigidité tient à ce que les élèves restent dans leur illettrisme profond car ils sont noirs...
Cette découverte est un gran choc pour Conroy: "Cette ile était le berceau d'une ignorance scandaleuse due au résultat de centaines d'années de négligence'... (p249)
D'une manière générale, l'enseignement donné aux noirs est "une tragédie et une parodie d'éducation".
Mais les dirigeants, au comble de l'hypocrisie, se donnent bonne conscience en installant une climatisation dans l'école alors que les vrais problèmes demeurent.
Le but étant bien sûr, par leur manque d'éducation, de les maintenir au plus bas de l'échelle sociale, une forme d'esclavage moderne.
"Si je laissais mes élèves partir sans avoir altéré substantiellement les conditions de leur existence, je savais qu'ils se feraient rapidement, irrémédiablement et désespérément dévorer par le ghetto de béton sans perspective d'une ville quelconque. J'entendais la voix blanche venant d'un inconscient collectif ancré au plus profond de moi me dire: " Ils ne connaissent rien de mieux. Ils sont heureux comme cela" (p151,152)

Dans ce récit, l'auteur décrit de façon très approfondie les mécanismes subtils et pernicieux du racisme.
Par exemple, de nombreux blancs n'ont en fait rien contre les noirs et en pratique les traitent plutôt bien, mais ils sont conditionnés à ne pas les aimer, à les traiter de "nègres" par tradition, par principe. A la fin des années 60 dans le Sud des Etats Unis, la haine des noirs est plus une tradition qu'une réalité basée sur des faits.
Il analyse aussi la culpabilité de certains blancs, comme ces deux étudiants venus d'une université de Californie pour aider à la construction des maisons de l'ile et qui se retrouvent à construire des lieux d'aisance pour les noirs pendant que ceux ci les regarde, assis en buvant de l'alcool à l'ombre.
Il découvre par ailleurs que sa collègue noire rêve d'être blanche et se complait à humilier les noirs... parce qu'ils sont noirs...
Les parents d'élèves eux même ne veulent pas d'un enseigna de couleur et affirment que seul un blanc peut être un bon enseignant, renforçant ainsi le mythe de la suprématie blanche...

C'est un constat tragique, mais qui n'est pas raconté de manière mélodramatique, au contraire, avec respect et humour. On rit beaucoup en lisant les réactions de élèves, mais Conroy nous les raconte sans ironie et avec une grande tendresse.

Pat Conroy, comme il le fera dans ses futurs romans, décrit magnifiquement les paysages marécageux et la nature luxuriante de la Caroline du Sud, si chère à son coeur.

La dernière partie est une peu longue, brouillonne, sans doute parce que le livre a été écrit un an après les faits et qu'un peu plus de recul aurait été souhaitable pour une meilleure structurations du récit.

Si vous vous intéressez aux problèmes du racisme et du statut des noirs à la fin des années 60 dans le sud des Etats Unis, si vous aimez Pat Conroy, ou si, tout simplement, vous aimez la belle littérature, précipitez vous sur ce roman magnifique et attachant.

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À QUELQUES MILLES DU RESTE DU MONDE de PAT CONROY
Pat se porte volontaire pour enseigner à Yamacrow, à des enfants pauvres de couleur. le docteur Piedmont, super intendant de l'éducation en Caroline du sud n'en espérait pas tant. Yamacrow est une petite île proche de Savannah en Georgie, elle a connu un certain âge d'or avec les huîtres mais une usine pollua les eaux et depuis elle se vide de ses habitants. Madame Brown est la directrice de l'école, elle est noire et pour elle, la discipline se fait au fouet et elle applique strictement les méthodes qu'elle a apprises, sans aucun résultat pour les enfants. À la rentrée, Pat découvre avec stupeur l'état de leurs connaissances que ce soit en lecture, écriture, calcul ou compréhension. de plus ils parlent le gullah, langue créole, mélange de dialecte africain et d'anglais souvent archaïque. Il va donc devoir trouver des solutions pour les sortir de leur isolement(ils pensent que Savannah est la plus grande ville du monde) et de leur inculture. Il va se battre à sa façon en prenant appui sur l'actualité, en leur faisant faire des excursions hors de l'île, mais il va très vite se trouver en butte à Madame Brown, gardienne du temple des traditions, aux parents d'élèves, effrayés des innovations et bien sûr aux institutions(blanches) pleines de bienveillance mais totalement empreintes de racisme et de ségrégation, on est dans le Sud dans les années 60.
Très autobiographiques, ce sont les premières expériences d'enseignement de Pat CONROY, pétri d'idées progressistes, plein d'illusions sur ce que doit être un prof et qui se trouve confronté à la réalité. Intéressant.
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Depuis le temps que je voulais lire Pat Conroy... J'avoue n'avoir jamais eu le courage de m'attaquer au Prince des Marées…Voici donc ma première incursion chez l'auteur et dès les premières pages je n'ai pas regretté mon choix.

« A quelques milles du reste du monde » n'est pas un roman mais un récit autobiographique dans lequel l'auteur nous raconte une année de sa vie, une année qui va le marquer durablement.
Nous sommes en 1969, Pat Conroy a 22 ans et se porte volontaire pour partir enseigner sur l'île de Yamacraw, au large de la Caroline du Sud.
Là, il va rencontrer un monde à part et des conditions d'enseignement très différentes de tout ce qu'il a connu sur le continent. L'ile est principalement peuplé d'afro-américains qui ont longtemps vécus de la pêche et des huitres. Aujourd'hui, les eaux polluées par les industries de Savannah ne leur permettent plus de vivre décemment. Chargé d'une classe de 18 élèves allant de 10 à 14 ans, il va très vite se rendre compte que bien que scolarisés, ces enfants ont été abandonné par le système éducatif américain. Ils sont pour la plupart analphabètes, ne savent pas compter, ils sont incapables de situer leur ile sur la carte… Pat Conroy va devoir faire preuve d'imagination, tenter de nouvelles expériences pédagogiques pour aider ses enfants. Mais tout cela ne se fera pas sans heurts car les autorités ne se soucient guère de quelques gamins noirs et ils ne sont pas prêt à se faire bousculer par l'idéalisme d'un jeune prof.

Conroy écrit merveilleusement bien. Sa plume se fait classique quand il s'agit de nous décrire la nature de l'ile mais la plupart du temps elle se pare d'humour pour capturer le monde des enfants, la singularité des iliens, la naïveté du jeune enseignant qu'il est et l'absurdité du système scolaire.
Ce livre est une véritable fenêtre sur l'Amérique de la fin des années 60. La lutte pour les droits civiques est engagée mais les vieilles mentalités ont la dent dure. le sud du pays est toujours bien ancré dans l'ancien système ségrégationniste. Les quelques blancs qui habitent sur l'ile sont les « décideurs » et on ne se mélange pas. Malgré ce contexte,l'histoire de ce jeune prof candide et de ses élèves est vraiment attachante et joyeuse. Si je ne me trompe pas, ce livre est le premier écrit par l'auteur un an après la fin de son séjour sur l'ile, mais sa pertinence perdure car les laissés-pour-compte de l'éducation n'ont pas disparu.

Traduit par Marie Bisseriex
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Auteur, mais aussi ancien professeur, Pat Conroy a vécu une expérience qui l'a révolté. C'est cette histoire qu'il raconte dans ce roman plus que réussit !

En 1969, Pat Conroy est choisi pour enseigner sur l'île de Yamacraw, en Caroline du Sud. Une île peuplée par une communauté noire. Pat est banc, et dans sa jeunesse, il était du genre très raciste. Mais le temps à fait son oeuvre, il est encore jeune mais à compris ses erreurs. En arrivant sur l'île, il découvre qu'il a en charge une classe d'éléves de 10 à 14 ans illettré, ou au mieux très retardé. Choqué par l'abandon de ses jeunes enfants par le systéme éducatif, il va se lier à eux, et être pris d'un réel coup de coeur pour cette île isolée…

Il passera un peu plus d'une année sur l'île, à enseigner aux éleves. Ils sont deux professeurs, lui et Madame Brown, une noire qui voudrait être blanche. Persuadé de bien agir, elle éduque à coup de martinet, et n'apprécie que peu les cours de Conroy, plus basés sur une forme de divertissement, sur l'envie de faire découvrir le monde à des enfants isolés depuis bien trop longtemps. Mais en tant que lecteur, difficile de ne pas ressentir le fort attachement que ressent le professeur pour ses éléves, qui lui rendent bien. On ressent son intégration, sa rage envers le systéme qui les laissent presque dépérir sur leur île. Ce racisme sudiste ambiant le révolte et il va se débattre pour leur permettre de s'en sortir.

Mais forcément, il ne peut lutter seul. Alors sans en dire plus, je me contenterait de vous inviter à lire ce roman. Blindé d'humour malgré tout, il tacle sans vergogne et on ne peut que sentir la rage qui se dégage des mots de Conroy. Plus le roman avance, plus on sent son aversion pour son systéme, sa frustration, sa haine même. On a envie de l'aider, et sortir de la lecture sans une forme de rejet, de culpabilité, est quasiment impossible. Je ne peux faire autrement que de vous conseiller sérieusement de lire ce roman. Il a par ailleurs était adapté en film, sous le nom de Conrak, avec John Voight !
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J'aime Pat Conroy. Tellement ! Il me bouleverse, m'amuse, et me transporte par son écriture virtuose. Et voilà qu'il a écrit un livre où il parle de lui, nous raconte ses jeunes années, et je me suis dit que c'était sans doute une clé pour comprendre un peu mieux le bonhomme…

À 24 ans, Pat conroy jeune professeur demande à aller enseigner à Yamacraw, une petite île isolée de Caroline du Sud. Tellement isolée que le vingtième siècle a oublié sa présence. Des familles de noirs y vivent, abandonnées du reste de l'Amérique, dans un confort plus que sommaire, une ignorance quasi-totale et un alcoolisme endémique.

On découvre, au début de son récit, qu'il a été un jeune crétin, avec des comportements racistes dans sa bande de copains : "Le mot nègre possédait le mystère et l'attrait du fruit défendu et je l'utilisais abusivement au sein de la bande d'amis blancs et abrutis qui contribua à mon éducation."
Pourtant, par idéalisme, il ira enseigner à des enfants noirs totalement incultes. Et les méthodes d'enseignement du jeune professeur "Conrack" ou "Patroy" selon qui le nomme, s'évertuent à casser les codes et leur apprendre des tas de choses dans un joyeux bordel. Pourtant ses méthodes dérangent. Mrs Brown, la directrice, considère que les noirs ne comprennent que le fouet, alors qu'elle est elle-même afro-américaine.

Il y a énormément d'humour dans ce récit et on se rend compte que Pat Conroy ne s'est jamais pris au sérieux et pratiquait l'autodérision, même en compagnie de tous ces petits noirs, ces sauvageons, ces petits gremlins remuants, ignorants et moqueurs, lui qui se sentait, au milieu d'eux, si ridiculement blanc.

Dans cette Amérique des hippies, de la guerre au Vietnam, de la marche sur Washington, Pat Conroy nous raconte la vie des afro-américains laissés sur le bord de la route et de ces patriotes blancs et racistes qui rêvaient de buter toute cette engeance chevelue, droguée, colorée pour rendre à l'Amérique sa grandeur.

C'est un plaisir absolu, une délectation totale de découvrir la vie et la grande générosité d'un auteur qu'on aime passionnément, par son talent d'écriture et les histoires qu'il raconte. Cet électron libre, totalement anticonformiste, nous offre un regard amusé et moqueur sur ses contemporains, cette Amérique raciste, puritaine, et bien-pensante.
C'est tout un pan de l'histoire des États-Unis que Pat Conroy nous offre là, avec l'ironie, la drôlerie et la bienveillance qui le caractérisent.

Côtoyer ces enfants, isolés du monde et analphabètes à fait grandir ce jeune Pat Conroy qui pouvait avoir des idées abruptes sur certains sujets, tant il ignorait la profondeur de certaines croyances et superstitions.
J'aurais adoré avoir un prof comme lui, idéaliste, humaniste, anticonformiste, humble et pourtant moralisateur et inflexible parfois, qui a offert à ces enfants un peu du monde dont ils ignoraient presque tout, et l'altérité grâce à des intervenants extérieurs. Ce livre est aussi un regard sur l'Amérique post-ségrégation.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
"De bons chrétiens" était une expression la plus cynique du répertoire de Zeke. Lui et Ida avaient été des membres actifs de l'église baptiste locale jusqu'à ce que la congrégation vote la décision de fermer l'église si jamais un Nègre essayait d'assister au service. Zeke et Ida n'y retournèrent jamais plus après cela.
"Imagine ça, Pat. Un groupe de chrétiens qui empêche un autre groupe de chrétiens de prier. Peux-tu imaginer Jésus assis à l'entrée de l'église et disant : " Eh vous les Nègres mangeurs de merde, vous ne pouvez pas venir dans cette église. allez dans votre propre église de Nègres. " Je vois bien Jésus faire ça."
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Je passai ma première nuit sur l’île de Yamacraw dans un sac de couchage, à même le sol de la classe. Les bruits d’insectes émanant de la forêt qui entourait la cour de récréation étaient déments et l’obscurité paraissait plus sombre ici qu’à tout autre endroit de ma connaissance. Ce fut une nuit sans lampadaires, sans feux rouges, sans bruits de freins et sans aucun signe d’une vie citadine. L’obscurité dans les lieux étranges est toujours effrayante et cette nuit-là, allongé sur le sol, transpirant des aisselles jusqu’aux métatarses, je ressentis la peur d’être seul dans un environnement nouveau. Alors que j’avais réussi à m’endormir, je fus réveillé un peu plus tard par l’orage. Les éclairs illuminaient l’île ; le tonnerre jouait à son jeu préféré : terroriser tous les mortels ici-bas. Dans l’ensemble, cette nuit semblait augurer d’étranges choses.
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« Ils ne connaissent rien de mieux. Ils sont heureux comme cela. » Et pourtant, tout autour de moi, dans les sourires de mes élèves, je voyais un crime si abominable qu’il pouvait être interprété comme la condamnation d’une société toute entière, comme la damnation d’une nation et comme une histoire de la perversité – ces enfants assis devant moi n’avaient pas la moindre fichue chance de goûter à l’incroyable richesse et à l’opulence du pays qui était le leur, un pays qui les avait déçus, un pays qui avait besoin d’être libéré mais qui ne le méritait pas.
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Tel était le plan des vénérables membres du conseil paroissial si jamais un pied noir franchissait le seuil. Jésus doit souvent dégueuler quand il se penche sur toutes les bonnes œuvres qui sont faites en son nom.
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En Allemagne, je visitais le camps de concentration de Dachau. Je vis les photographies des corps faméliques et anonymes empilés, se faire pousser par les bulldozers dans la fosse commune. Je contemplais les fours dans lesquels les juifs avaient été réduits en tas de cendres juives et j’eus l’impression de fouler une terre sainte, monument à l’inhumanité infinie de l’homme et à une société devenue folle, terre inondée de milliers de litres de sang, une terre peuplée par les souvenirs et par les fantômes des juifs et des allemands pris au piège d’un drame tellement abominable et irréel que le monde ne pourrait plus jamais connaître la même pureté. L’empreinte de Dachau me marqua à l’encre indélébile et provoqua l’avortement de ma philosophie de l’espoir.
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Videos de Pat Conroy (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pat Conroy
Extrait de "Le Prince des marées" de Pat Conroy lu par Matthieu Farcy. Parution le 13 mai 2020.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/le-prince-des-marees
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