Une balle dans la tête, tome 1 : Angus

Irlande, années 70. La guerre fait rage en Irlande. Petite île où l'histoire s'écrit en lettres de sang... Rouge, comme le liquide qui coule des veines. Les forces de l'ordre et l'Armée Républicaine Irlandaise se livrent bataille dans les rues. Mais, tragiquement, Nick, l'un des leaders d'un commando, se fait toucher en pleine tête. Il est gravement blessé. Pour Angus, l'un des partisans, rien ne se déroule comme il était convenu. En effet, la police était sensée tirer à blanc. Flic infiltré dans l'IRA, il redoute les représailles de ses comparses. Graham, le frère de Nick, ne tarde pas à lui faire part de ses projets, à savoir venger coûte que coûte son frangin. Il prend ainsi le pouvoir, au grand dam d'Angus qui n'aura pas d'autres choix que de défendre ses terres et d'éviter un nouveau bain de sang...

Un diptyque de Corbeyran dont la quatrième de couverture semblait alléchante: une histoire ancrée dans les terres irlandaises, le combat entre les forces de l'ordre et l'IRA, un héros charismatique aux faux airs écolo, une ambiance très 70's, une vengeance probable, une pincée de sorcellerie... Aucune question à se poser, je me jette dessus. Et petite déception au final! le scénario est soigné et bien documenté, les protagonistes au passé douloureux et aux convictions bien trempées sont convaincants, le dessin est très réaliste, les couleurs sont sombres et la voix-off n'est pas sans me déplaire... Et la fin du premier volet n'a fait qu'attiser ma curiosité pour me lancer sur le deuxième, objectif atteint donc! Malgré toutes ces qualités, il a manqué quelque chose pour que je sois littéralement conquise. le scénario s'affaiblit et le dessin en pâtit dans le second tome.

Une balle dans la tête... Non, je n'irai pas jusque là!

Un diptyque autour de l'Irlande des années 70, engluée dans une guerre fratricide qui semble ne jamais pouvior finir.

On suit une cellule de l'IRA, dont Nick le leader vient de prendre une balle et se trouve entre la vie et la mort. Son frère Graham s'impose comme le chef, mais tout le monde ne semble pas partager ses velléités de combat, et notamment des attentats qu'il planifie.

Angus fait partie de la cellule, il est amoureux de Dara et ne semble pas partager la violence de Graham. Mais Graham est amoureux de Dara... Et donc on a une sorte de combat de coqs au sein d'un conflit bien plus grand.

Corbeyran élargit encore le champ en retraçant le passé d'Angus par flashbacks successifs. Jeune homme en rupture avec la société, Angus, des années auparavant, a parcouru l'Irlande à la recherche de ses racines celtes... Il a visiblement beaucoup fumé et ingurgité de potions à base de champignons... Bref, il se réfère à une Irlande disparue... ou pas.

Car Angus est aussi flic et il veut éviter le bain de sang qui se profile tout en préservant sa couverture. Angus propose d'éviter les attentats en retrouvant la personne qui a tiré sur Nick... Il se plonge dans une transe et ... la vision lui dévoile une personne qu'il ne pouvait envisager... Suite au tome 2.

Raconté comme cela, cela peut donner l'impression que c'est très intéressant. Mais le dessin et le scénario ne me semblent pas en phase. le texte est souvent décalé par rapport au dessin. Personnellement, j'aime quand un dessin est à ce point explicite qu'il peut se passer de texte. Mais ce n'est pas le cas ici. de plus, le dessin est très axé sur l'Irlande de 1970, façon polar, roman noir à l'irlandaise, alors que le récit est souvent mystique. Ce décalage n'est pas très bien géré, àmha. J'ai souvent eu l'impression que l'on plaquait côte à côte des éléments qui n'allaient pas trop ensemble. Un peu comme faire rentrer un cube dans un trou rond...

Il y a des éléments vraiment bien. Et ils ont tous trait à la guerre civile. Les aspects "Irlande celtique et mystique" sont superflus. Pire, ils viennent polluer un récit décent (à défaut d'être original).