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Aujourd'hui, je vous parle de « Biotope », le dernier thriller de David Coulon paru chez Cosmopolis Editions, un auteur que je viens tout juste de découvrir.
Je me dis qu'il va être difficile de faire aussi fort, voire plus, en émotions que « le village des ténèbres » et je me fourvoie car c'était sans compter sur le talent incommensurable de cet auteur qui se réinvente à chaque fois, à chaque nouvelle histoire.

*****
Cette fiction a pour base une vie qui bascule suite à un accident et aux mauvais choix qui en découlent. Ce qui pourrait arriver à chacun d'entre nous, combien même nous pourrions passer notre temps à faire preuve de vigilance. Des existences bien confortables à l'abri de tout danger jusqu'à ce qu'un grain de sable s'immisce dans le système et que la machine déraille.
Afin de nous immerger totalement dans ce récit, l'auteur utilise la narration à la première personne. Nous sommes dans la tête de cet homme qui sort de prison après y avoir passé 8 ans de sa vie, 8 années douloureuses. Il recouvre une pseudo liberté et découvre « le monde d'aujourd'hui et ses détenus en liberté ». le lecteur est submergé par un sentiment de perdition tout comme celui que ressent cet homme qui vient de tout juste de recouvrer la liberté. Ce "retour à la normale" est aussi violent pour lui que pour nous, lecteur, car l'auteur, au style percutant, utilise beaucoup de phrases courtes qui ont pour incidence de nous mettre des claques à chaque fois, des petits coups secs et vifs tout comme les mots utilisés avec beaucoup de soin. Il nous balance des pensées cinglantes, violentes et ça fait mal. Il nous secoue brutalement comme pour nous tenir éveillés dans une réalité que nous souhaiterions ignorer. C'est un véritable travail d'orfèvre.

Non content de nous mettre les tripes à l'air, David Coulon nous terrasse avec un sujet difficile dont il est impossible d'avoir une idée tranchée sur le sujet. Qui sont les monstres, les victimes ? Serez-vous seulement capables de faire la différence ? Car ce n'est pas aussi simple. Oubliez votre vision manichéenne des choses. Ne comptez pas ressortir de cette histoire avec vos jugements préconçus, ceux que vous tenez sans même n'avoir jamais été touché par le destin de ces personnages. Ici, le mal s'amuse à changer de camp et il n'est pas forcément là où on l'attend. L'auteur s'amuse avec nos croyances, nos valeurs, nos préjugés. Il se délecte de nous montrer à quel point il est aisé de se tromper. Et quand les masques tomberont, vous serez glacés d'effroi.

David Coulon nous offre un récit sublime et dérangeant. Il s'ensuivra une longue introspection durant laquelle vous serez face à vos questions et peut-être même que n'y trouverez pas de réponse. Quoiqu'il en soit, une fois cette histoire terminée, votre retour à la "normale" se fera dans la douleur.
Une chose est sure David Coulon est un auteur hors-norme sur lequel il faudra dorénavant compter.
Lien : https://www.facebook.com/les..
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Le style surprenant et hyper efficace, l'histoire originale et prenante, la violence... tout en fait l'un des meilleurs livres que j'ai lus dernièrement (et j'en ai lus) !
A lire de toute urgence... en prévoyant la nuit blanche : on ne peut pas le poser avant le dernier mot...
Un "page turner" au style implacable !
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Attention aujourd'hui je te présente un thriller qui dépote !!

Notre héros sort de 8 ans de cabane.

La raison ? Les premières pages te donne la raison, et crois moi, même en tant que lectrice chevronnée de thriller, j'ai senti mon repas faire un looping dans mon estomac.

Donc notre héros va se retrouver propulsé hors de prison, sous la protection de monsieur Jean, avec un appartement, un job de réinsertion et toute une vie à reconstruire.

Agent de nuit dans un garage, il va vite se rendre compte que l'endroit ne cache pas que des voitures accidentées.

L'horreur se déroule dans les murs du garage certaines nuits.

Mais l'horreur, notre personnage connaît … sa petite soeur aussi.

Énigmatique ? Oui c'est volontaire, je veux te laisser la surprise 😈

@david_coulon_romans nous offre encore un thriller sombre et glauque hyper efficace 😇

C'est fluide, addictif, avec une écriture qui ne s'encombre pas de chichis dont résulte un côté très page turner … bref j'adore ça ! J'en redemande !

Je savais dès les premières pages que l'auteur allait m'en faire voir de toutes les couleurs 😅 et en effet … j'ai du lâcher quelques gros mots au moment des révélations.
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Tout part d'un accident bête.
Alors qu'il cherche à fuir sa ville, son quartier, au volant de sa voiture, submergé par son mal-être , il va renverser un enfant.
Prenant peur, il décide de maquiller cet accident en meurtre afin de faire accuser quelqu'un d'autre.
Trois adolescents ont disparus il y a quelque temps, c'est l'occasion.

Un thriller glaçant, étouffant mais surtout monstrueux où la vengeance est de mise.
La première phrase qui m'est venue en fermant ce livre c'est: wouah! Ça envoi.
Je ne vous cache pas non plus que ça été une lecture dérangeante, mais j'aime ça!
L'auteur aime jouer sur la répétition des phrases, des mots pour nous donner cet aspect d'esprit malade, que ça nous martèle bien dans la tête mais surtout je pense pour pouvoir faire qu'un avec notre personnage.
Un personnage dont on ne connaîtra jamais le nom.
Des chapitres courts, parfois qu'un seul mot qui alourdit bien l'atmosphère mais tout est parfaitement dosé pour nous faire ressentir le malaise et cette spirale infernale de l'horreur.
Un thriller à découvrir absolument,
Attention tout de même aux âmes sensibles.
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« Le monstre le plus dangereux n'est jamais celui auquel on s'attend »

Magistral ! Un véritable page turner addictif !

Il sort de prison après avoir renversé un enfant puis découpé son corps et mis en scène les morceaux. Grâce à sa conditionnelle il peut travailler dans un garage, un travail simple qui lui permet de rester en liberté mais des hurlements étranges venant de la cave le pousse à chercher des réponses...

Quand j'ai commencé ma lecture ce qui m'a le plus surprise c'est le style de l'auteur. En effet, il est terriblement particulier ; les phrases très courtes, percutantes donnent un rythme effréné au récit qui n'en devient que plus addictif ! La tension monte petit à petit au rythme des révélations plus dingues les unes que les autres et je vous avoue sincèrement que durant les 100 dernières pages je lisais presque en apnée tellement j'étais happée par ma lecture.

Le tout est très noir, très puissant presque malaisant. Ce n'est pas un roman qui laisse indifférent, ah ça non ! Je pense sincèrement que soit on aime soit on déteste et c'est ce qui fait la force de ce roman. Les personnages ne sont pas attachants, on les observe évoluer, on essaye de comprendre tous les secrets, les non-dits en même temps qu'eux. David Coulon s'amuse à nous faire tourner en bourrique, à nous faire croire une chose pour ensuite nous démontrer que nous avions tord sur toute la ligne. Quel plaisir ! Quel talent !

David Coulon rentre d'emblée dans mes valeurs sures pour les thrillers addictifs et j'ai d'ors et déjà une hâte immense à l'idée de lire ses autres romans.
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Je remercie infiniment ma super équipière Viviane de m'avoir offert ce livre ! On m'avait prévenue que ce thriller était assez spécial, sortait des sentiers battus et, pour le coup, ça n'a pas matché pour moi 😞

L'auteur nous plonge d'un point de vue immersif dans la vie d'un homme qui sort tout juste de prison. On ne connaît pas son nom. S'il a été incarcéré c'est parce que d'un accident il a voulu le maquiller en crime atroce. Pour sa réinsertion, il sera employé par Monsieur Jean dans un garage de dépannage. Après plusieurs jours, il se doute qu'il est le complice muet d'un trafic louche. Pour s'en sortir, il va tenter d'avoir les preuves de la culpabilité de son patron 😱

Je vais commencer par parler de la plume de l'auteur. Dans un premier temps, je l'ai trouvée fluide. Je dévorais les pages sans vouloir m'arrêter. Et puis, passé 200 pages, j'ai commencé à la trouver redondante. L'auteur répète certains bouts de phrases, parfois comme une litanie, souvent au beau milieu d'un dialogue ou d'une action. Je trouve qu'il n'y a rien de plus lourd que les répétitions et pas forcément en littérature. Selon moi, ça n'apporte rien, ça donne simplement l'impression qu'il faut meubler. Parce qu'en plus, il ne se passe rien d'intéressant durant la bonne moitié de l'histoire 🙄 Alors, j'ai été dans l'expectative en essayant de m'attacher au personnage principal. Même ça, ç'a été difficile 😬
Tout d'abord parce qu'il a tué et découpé un enfant sans raison, puis parce que je pressentais qu'il cachait une vérité bien plus horrible que ça. Il parle sans cesse de sa soeur, sa soeur Élise qu'il aime par dessus tout et que les services sociaux interdisent de voir. Ce point-là m'a paru très étrange par ailleurs, pas logique 🤔

Et puis d'un coup, tout accélère. Ça s'accélère à un point où c'est tiré par les cheveux, où on se demande d'où ça sort. Certaines révélations me paraissent improbables, d'autres évidentes. Je pense que l'auteur n'aurait pas dû utiliser le point de vue de l'homme, ça parasite l'histoire et le message qu'il a voulu faire passer. Parce que oui, il y a un message. Un message qui m'aurait plu s'il n'avait pas été en second plan. La vengeance, encore et toujours. Les victimes qui se vengent, les proies qui deviennent prédateurs 😈 J'ai adoré cette idée et je trouve tellement dommage qu'elle n'ait pas été mieux exploitée !
Cependant, je trouve que la fin est sublime : tout retrouve sa place. J'ai bien sûr beaucoup aimé le côté gore, dérangeant et malsain de ce livre 😏

En conclusion, je ressors mitigée de cette lecture mais c'est un ressenti tout à fait personnel ; la preuve étant les autres avis positifs 😊
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Noir extrême
Attention, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, je le déconseille clairement aux âmes sensibles car l'auteur nous emmène tout droit en enfer.
Cet enfer, c'est la vie d'un homme, dont on ne connaîtra ni le nom ni le prénom. Un homme qui sort de prison en liberté conditionnelle après avoir purgé 8 des 10 ans auxquelles il a été condamné pour avoir maquillé en meurtre un banal accident ... Un jour, un instant d'inattention, au volant de sa voiture il renverse un enfant qui meurt sur le coup. La plupart d'entre nous appellera alors les secours, la police, lui non. Il met le petit cadavre dans son coffre, prend la fuite et chez lui, il entreprend de le découper... Les raisons de cet acte irraisonné nous seront dévoilées peu à peu.
8 ans plus tard, après avoir subi le pire en prison, le voici dehors, avec un emploi : rien de très compliqué comme le lui explique Monsieur Jean, propriétaire de garages automobiles, qui a l'habitude de prendre en charge les repris de justice et auquel il a été recommandé. Il s'agira d'être à l'accueil, de répondre au téléphone, d'envoyer la dépanneuse sur les lieux des accidents ou des pannes et de recevoir les clients. Rien de très compliqué donc. Ah oui, il devra aussi surveiller les écrans et un en particulier. Sur cet écran, si le mot Biotope s'affiche, il lui faudra désactiver les caméras de surveillance du hangar et se calfeutrer dans son bureau. le reste ne le regarde pas.
Je n'en dis pas plus sur l'intrigue, le 4ème de couverture est plus que suffisant et je vous renvoie au titre, Biotope et à sa définition (milieu biologique présentant des conditions de vie homogènes)..
Ce que je peux dire en revanche, c'est que David Coulon frappe fort, très fort. Dans le thriller ultra noir, on aura du mal à trouver l'équivalent je crois (peut-être "Le Manufacturier" de Mattias Köping)
Le style de l'auteur y participe largement : des phrases courtes, des sortes de mantras, répétées à l'envi, des phrases chocs, qui tel un jet d'acide vous brûlent jusqu'au coeur.
Le coeur, tiens, parlons-en. Il faut l'avoir bien accroché, je vous ai prévenu. Il y a des scènes terribles, des situations inimaginables... Mais dont on se dit, après coup : "et moi, j'aurais fait quoi ?". J'ose espérer que je ne serais jamais allée aussi loin, mais qui sait finalement, face à l'horreur, un être humain peut se transformer en une bête assoiffée de sang...
J'ai lu ce livre après avoir vu l'avis d'une bloggeuse que je suis depuis quelques temps (Anaïs, vous vous reconnaitrez peut-être !). Son avis est tellement juste et bien écrit que je peine à rédiger le mien !
Ce livre est un OVNI littéraire, un livre qui sera sans doute soit détesté soit porté aux nues.
Il est impossible à lâcher dès lors qu'on l'a ouvert et je l'ai dévoré en deux jours. le premier soir (j'en étais à peu près au tiers) j'avoue que je me suis couchée angoissée... Comme je l'ai dit plus haut, certaines scènes sont insoutenables (mais l'auteur ne fait pas dans la violence gratuite, tout à un sens) mais ce qui l'est plus encore, c'est l'histoire de cet anonyme qui nous est dévoilée peu à peu. Quelqu'un qu'on pourrait croiser dans la rue, avec qui on pourrait engager la conversation, se trouver des affinités, pourquoi pas ? Une victime ? Un monstre ? Rien n'est aussi simple avec David Coulon. le bien peut se transformer en mal, et inversement.
Un livre marquant, à digérer lentement, qui donne à réfléchir et que je recommande avec force.
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Il y a quelques jours, j'ai lu le précédent roman de David Coulon. Ça s'appelle « trouble passager ». J'en ai pas dit grand-chose, parce que je n'ai pas adhéré du tout à l'histoire, pas adhéré du tout au style, pas adhéré du tout au roman, en fait.
Quand je n'adhère pas « du tout », je raconte rien.
Suis pas très fan de dire du mal pour dire du mal, surtout quand j'ai rien de particulier à dire. Je sais que les ouaibeurs ont dithyrambé, comme d'habitude, « et merci aux éditions machin, et aux éditions truc pour la confiance qu'ils me font en continuant à m'envoyer des bouquins, il faut que je me rachète des Billys, mais comme ça coûte pas trop cher et que je me fous de la forêt primaire de Sibérie, je suis très content » (ou contente, ça dépend).
Je râle pas Ghislaine, j'explique.
Alors voilà, comme dit le toubib.
Hier, j'ai fini, après une grosse journée de lecture, ce « Biotope ».
Que te dire…
Il y a un des deux personnages, dans « True detective » (la meilleure série du monde et de l'univers connu) qui dit, à peu près :
« Il faut quand même un putain d'orgueil démesuré pour tirer de la non-existence une âme qui n'a rien demandé, pour en faire un morceau de viande à mettre dans le broyeur. »
Voilà.
C'est à peu de choses près ce que tu vas ressentir à la lecture de ce roman que d'aucuns (encore eux) appellent chef d'oeuvre ou coup de coeur.
Encore une fois, et c'est donc pas la première, j'ai pas été happé par le style. Des phrases qui s'enchaînent, des paragraphes et des retours à la ligne, sans doute pour accélérer la lecture et te transformer en apnéïste.
Sans doute.
Sans doute aussi qu'il faut quand même un putain d'orgueil démesuré pour sortir des limbes ce roman en annonçant qu'il est celui qui va changer la façon d'écrire des auteurs de romans noirs (je n'invente rien, je l'ai lu).
Alors on va pas se mentir, j'ai passé un bon moment. Long moment, mais bon moment. Mais long.
La mise en abime du personnage est bien réalisée, et tu vas te mettre deux secondes (ou deux minutes, c'est selon) à sa place. Tu renverses un môme, surgi lui aussi des limbes du bord de la route, et t'as rien vu venir. le môme, il n'est pas que renversé, il est mort aussi.
Comme tu sais que si tu appelles la police, ou une ambulance (donc la police au final), tu vas finir dans une cage, la même que celle où on met les chiens abandonnés par ceux en qui ils avaient toute confiance, tu décides de maquiller le truc, et de te casser avec le môme dans le coffre.
Je te dévoile rien, c'est dans les premières pages.
Alors la prison, et les joies des balayettes de chiottes.
Tu verras.
La suite : https://leslivresdelie.net/biotope-david-coulon/
Lien : https://leslivresdelie.net/b..
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Un jour, j'ai fait lire le roman Je serai le dernier homme de David Coulon à Mr Serial. Quelques jours plus tard, mon habitué des polars nordiques plutôt tranquilles m'interpelle : « Non mais oh, c'est quoi l'bouquin que tu m'fais lire là ?! C'est vraiment trop malsain pour moi ! ». Eh ben figure-toi que t'as encore rien vu chéri !

Voilà cinq jours que j'ai terminé le petit dernier de David Coulon, que je me demande comment je vais bien pouvoir vous chroniquer ça, et surtout comment vous exprimer à quel point cette lecture a été incroyable.

Et dérangeante.

Et hors norme.

Et inclassable.

Et monstrueuse.

David Coulon fait partie de ces auteurs que je suivrais jusqu'en enfer, parmi les meilleurs auteurs français de littérature noire, et dont je ne lis même pas la quatrième de couverture avant de me jeter sur chacun de ses nouveaux romans.

Ce n'est pas une chronique, mais un cri du coeur pour cet immense coup de foudre !

« Vous êtes plus monstrueux que n'importe quel monstre. »
Ami lecteur, si t'as un p'tit coeur fragile et que tu cherches un roman réconfortant, feel good et plein de jolies histoires pour te remonter le moral, trace ta route parce que Biotope est une plongée dans tout ce qu'il y a de plus sombre chez l'être humain, et crois-moi ça fait mal ! Même pour moi qui suis une habituée des romans assez difficiles, c'est dire s'il y a du level !

Chez David Coulon, tout part toujours d'un choix, mauvais évidemment, que doit faire le personnage principal. Face à une difficulté, aussi grande soit-elle, on a tous plusieurs choix qui s'offrent à nous, mais le plus important d'entre eux est de savoir si on doit/on est prêt à affronter cette situation comme l'adulte responsable, raisonné, et doué d'une capacité de raison qu'on est censé être, ou s'il est préférable de fuir face à la difficulté, quitte à se retrouver dans des emmerdes encore plus grandes. Je vous laisse deviner ici hein…

Biotope, c'est l'histoire d'un accident de parcours. Un bête accident de parcours où on est au volant d'une voiture et où on renverse un gamin. Ça peut arriver les accidents, bien sûr, mais quand on décide de maquiller cet accident en meurtre pour mettre ça sur le dos de quelqu'un d'autre au lieu d'appeler le 17 et de dire « j'ai fait une connerie, j'ai renversé un gamin, faites venir une ambulance », et qu'on se fait choper, forcément on prend plus cher qu'initialement prévu : peine de prison plus lourde, haine féroce des médias et de la famille de la petite victime, sévices en tous genres durant l'incarcération parce qu'on-touche-pas-à-un-gosse, éloignement des proches qui préfèrent ne plus rien avoir affaire avec nous, et j'en passe… Et puis comme en France, il n'y a ni peine de mort, ni enfermement jusqu'à la fin de ses jours, avec une bonne conduite et des remises de peine, on finit par ressortir, par tenter de se réinsérer, de rebâtir sa vie et de renouer des liens. le tout est de choisir les bonnes personnes qui vont nous accompagner.

Il sera question dans Biotope de vengeance, celle qui pousse l'individu brisé à se faire justice lui-même. Parce que la justice est trop laxiste, parce que la peine de celui qui a brisé n'est pas à la hauteur de la souffrance de ceux qui restent. Ce mécanisme humain, complexe et dangereux est poussé à son paroxysme par l'auteur qui la déploie tout au long de son récit, pour le faire exploser en apothéose et rendant la lecture de certaines scènes clairement dérangeantes et pourtant dieu sait qu'il m'en faut pour que je sois gênée ! Loin de me faire fuir (au contraire ça titille ma case un peu honteuse de voyeuriste et de lectrice pas très fréquentable dont il faut se méfier), elles ne sont pas légion et l'auteur les place judicieusement dans son récit pour qu'on en ressente l'impact dans toute leur puissance sans jamais nous dire qu'il verse dans la surenchère uniquement pour choquer ses lecteurs assoiffés de violences en tous genres (coucou Karine Giebel prends-en de la graine ^^).

Je ne peux pas terminer cette chronique sans évoquer le style narratif de l'auteur, qui est complètement hors norme et qui ne ressemble à aucun autre : successions de passages avec des phrases ultra courtes, renvois à la ligne frénétiques, répétitions de certaines phrases des dizaines, voire des centaines de fois, des phrases qu'il te martèle dans le cerveau tout au long du roman histoire que ça rentre bien dans ta tête à toi et que tu ne fasses plus qu'un avec lui, cet anonyme qui a renversé un gamin, cet anonyme qui n'a pas de nom et qui pourrait être n'importe lequel d'entre nous. On est dans la tête du personnage, on vit et on subit tout ce bordel qui est en lui, ses angoisses, ses nuits sans sommeil, ses choix perpétuels qu'il doit faire, qu'il est incapable de faire correctement d'ailleurs, et ça n'en fait que décupler toute l'horreur de l'intrigue qui se déroule sous nos yeux.

C'est pour toutes ces raisons que chaque ouvrage de l'auteur finit dans mes coups de coeur, c'est parce que ça ne ressemble à rien d'autre de ce que je lis, et c'est formidable pour un lecteur aussi assidu de polar que je le suis depuis une dizaine d'années de se dire qu'il y a encore des auteurs qui essaient de sortir des cases toutes lisses qui se sont imposées insidieusement dans le genre, quitte à bousculer le lectorat grâce à ces différences. Jamais édulcoré, jamais aseptisé, David Coulon fait dans le vrai quitte à heurter. Ils sont rares ces auteurs, à réussir à écrire du noir de manière aussi admirable, et ils sont d'autant plus rares qu'il faut continuer de les mettre en avant pour les faire connaître aux lecteurs qui veulent du changement.

[Le mot de la fin]
David Coulon, t'es un putain de grand malade !!!

Oubliez tout ce que vous avez déjà lu ayant pour thème la violence, c'est celui-là qu'il vous faut ! Biotope est de loin le meilleur livre que j'ai lu en 2021, et il ne fait aucun doute qu'il fera partie de mes quelques coups de foudre en fin d'année, lorsque l'heure du bilan sera venue.

Je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle avec certains ouvrages qui ont été de vrais coups de foudre, en leur temps : le manufacturier de Mattias Köping, La femme en vert d'Arnaldur Indridason, Qaanaaq de Mo Malo ou encore Dynamique du chaos de Ghislain Gilberti. Bien que très différents les uns des autres, il y a eu un avant et un après eux dans ma vie de lectrice. Il faudra désormais ajouter Biotope, de David Coulon.

Je recommande plus que chaudement.


Lien : https://anaisseriallectrice...
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Alors là si je m'attendais à ça en lisant ce roman..
Un coup de foudre complet. J'ai du mal à trouver les mots pour parler de ce roman tellement il m'a percuté.
La plume est juste saisissante et unique. David Coulon nous offre la possibilité d'ouverture. L'ouverture d'esprit, une découverte et un roman qui sort de ma zone de confort avant tout.
C'est tellement différent de ce que j'ai l'habitude de lire que ça me renverse.

L'histoire. On en parle de cette histoire ? Cette quête de rédemptions est juste phénoménale.
Un homme sort de prison et tente de se reconstruire.
Au fond d'un bunker, des cris retentisses et font trembler le sol terreux.
Mais ne faut-il pas laisser les choses comme elles sont ? Plutôt que de brûler sa liberté ?

C'est profond, cru, atroce et cruel tout en étant intéressant. C'est une leçon de vie. Une vie que l'on prends et que l'on ne retrouve pas. C'est une famille qui bascule,, une communauté qui prends les rênes avec le diable pour ligne directrice..

c'est dense, structuré et pourtant à la fois si vague. C'est des flashbacks des émulsions de sentiments et de vie qui nous percute en pleine tête.

J'ai palpité tellement c'était addictif et prenant. J'ai pas lâché ce bouquin une seule seconde. Je n'arrive d'ailleurs toujours pas à m'en remettre car quelque part il m'a marqué dans ma vie de lectrice.
Merci infiniment à @anais_serial_lectrice et @tomabooks de m'avoir convaincu de le découvrir. Je serais passé à côté d'une merveille littéraire
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