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EAN : 9781031204094
127 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (01/03/2018)
3.8/5   5 notes
Résumé :
" Les gens ne savent pas qu'il y a de la vie ici. " Ces quelques mots de Nathalie, aide-soignante dans une maison de retraite à Paris, résument parfaitement les journées passées au sein de ses lieux trop longtemps assimilés à des mouroirs. Car il s'agit bien ici de continuer à vivre, autrement certes, mais vivre tout de même. Comment ? En tissant des liens : des liens à la vie avec les souvenirs ô combien précieux, des liens aux autres – avec la famille et les amis,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mourir, cela n'est rien - Mourir, la belle affaire !
- Mais vieillir Oh ! vieillir
Chantait Jacques Brel.

C'est l'intérêt pour un reportage superbe visionné sur Arte « toute la musique que j'ai aimée" concernant les extraordinaires pouvoirs de la musique sur les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs qui m'a poussée à choisir ce livre « Vivre » dans le cadre de masse critique.

Il y a quelques décennies on découvrait que le bébé est une personne, aujourd'hui il semble que l'on prend conscience que « le vieux » est encore une personne. Ce livre en témoigne, commençant en douceur et délicatesse par quelques anecdotes des résidents avec de splendides photos qui en disent plus long et plus profondément que les textes joints, et puis le niveau d'intérêt monte crescendo avec des interviews, les témoignages des soignants, des résidents… et les propositions d'une nouvelle culture de l'accueil et des soins à prodiguer dans le respect de l'individu et surtout dans le but de stimuler l'autonomie en diminuant le recours aux neuroleptiques et autres camisoles chimiques (thérapies non médicamenteuses).

Pour exemple : extrait de l'interview de Gilles BERRUT – Professeur des universités et praticien hospitalier.
« Il est probable que le soixante-huitard désirera plutôt un hébergement regroupé participatif, avec une salle commune pour échanger avec les autres. Après tout, il est l'enfant de la révolution des années 60, de l'éclatement de la ville, du milieu ouvert. Et toute forme d'habitat collectif dont il n'est pas participant constituera toujours pour lui un lieu d'aliénation et d'oppression. »

Un sujet d'actualité qui, avec le vieillissement de la population, va prendre de plus en plus d'importance. Merci aux éditions «ateliers henry dougier » et à masse critique ainsi qu'à la fondation Korian « pour le bien vieillir »
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Merci à Babelio et à l'éditeur "Les ateliers Henry Dougier (HD)" pour cet ouvrage.

"Vivre" est un ouvrage composé d'un texte écrit par Cécile Coumau, et agrémenté de photographies prises par Céline Gaille et Fabrice Rondon.
Le personnel Korian (la fondation Korian ; pour le bien vieillir) et les résidents ont contribué à l'avancement de l'ouvrage par des témoignages, des interviews, des photos.
Des textes sont traduits en anglais.

Le livre s'attaque à un sujet sensible et touchant l'humanité. Je me suis très souvent posée des questions sur la vieillesse. Après tout, nous passeront par cette étape où nous perdrons certaines de nos facultés, la mémoire, un sens à la vie. Un passage à vide où il faut se reconstruire, retrouver son identité.
J'avais des idées plutôt tranchées sur les maisons de retraite, me disant que vivre ces derniers instants dans un tel environnement devait être plutôt "morbide" ou triste. Mais cet ouvrage nous montre une autre vision des choses.

La fondation Korian existe pour améliorer les dernières années de ces personnes, qui ont déjà vécus tant de choses. Il est assez émouvant de lire des souvenirs ou des pensées qui peuvent paraître totalement anodines, mais qui ont en réalité une valeur sentimentale énorme pour ces résidents.

La plupart sont quelques peu renfermés sur eux-même, persuadés de ne plus avoir de place dans ce monde, de ne plus avoir d'identité. Mais la fondation elle, fait en sorte de leur montrer qu'ils ont une importance, et qu'il ne faut surtout pas s'oublier.

Certains résidents s'accrochent à quelques paroles réconfortantes entre eux, ou à la douceur des aides-soignants.
D'autres désirent seulement mourir, se laisse mourir à petit feu, ou deviennent parfois un peu violent. Ce qu'on peut comprendre ; il est difficile d'avoir le moral quand la mémoire vous fait défaut, ou que vous perdez une forme de dignité (devoir se faire laver par une aide-soignante par exemple).
Chaque résident à son caractère, ses passions, ses objets de grandes valeurs (sentimentale), ses envies.

Ce sont des êtres à part entière qui sont souvent oubliés dans une maison de retraite alors qu'il est important d'être auprès d'eux, leur rappeler que ce n'est pas parce qu'ils sont âgés qu'ils sont déjà morts et oubliés. de plus, ils ont tellement de choses à raconter, des choses passionnantes et souvent émouvantes.

Les aides-soignants eux aussi, semblent être d'une douceur et d'une patience infini. Malgré les différences de générations, d'âge, certains ont des liens très forts avec les résidents. Et quand l'un d'eux part, tout le monde est un peu en deuil.

Les interviews (avec un psychologue, psychiatre, kiné par exemple), sont très courtes mais assez intéressantes. Cela nous permet d'en apprendre d'avantage, avec leur propre expérience.

Un texte très bien écrit qui répond à de nombreuses questions et qui explique ce qu'il faut faire pour "bien vieillir", comme avoir un contact, prendre soin de soin, garder du sens à la vie, la musique, les proches, laisser une trace, préparer le grand départ...

Quant aux photos, elles sont très belles et dégage de par sa prise de vue et de luminosité un aura de vie, de la beauté qu'on ne voit pas forcément à l'oeil nue (ou qu'on ne remarque pas).

Un très bel ouvrage, bien qu'assez triste dans le fond, mais qui aspire à la vie et à la compréhension. Une autre vision plus profonde de la vieillesse, des souvenirs et des solutions entreprises pour permettre à nos aînés d'être bien et heureux jusqu'au bout.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique et je remercie l'éditeur "Les ateliers Henry Dougier" et Babelio pour ce beau cadeau. le livre fait de textes et de photos est superbe, très émouvant, mais...

Cécile Coumau pour les textes et Céline Gaille et Fabrice Rondon pour les photos nous font pénétrer dans des maisons dites de "retraite".
Ces lieux où l'on "se retire", où l'on se met "en retrait" ne signifient pas pour autant que tous les liens vont cesser d'y exister avec le Monde.
Soulignant la relation des résidants à la vie, aux autres, aux sens, à l'invisible, l'ouvrage nous assure que même si parfois, physique ou intellect font défaut, ces liens peuvent être maintenus. Tout cela est pleinement rassurant, il est possible de vivre en maison de retraite et d'y maintenir même une certaine qualité de vie.

Cependant, on ne peut et ne doit pas être dupe à la lecture de cet ouvrage. Toutes les maisons de retraite de France sont bien loin de ce séjour idéalisé présenté ici. L'actualité a mis en avant la souffrance et des personnages âgées et des soignants dans ce qu'il est juste d'appeler d'infâmes mouroirs. Les personnels et directeurs des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) manifestent dans les rues et parlent de maltraitance par manque de moyens. Et cette maltraitance n'est pas le seul fait des établissements publics, de nombreux établissements privés restreignent leur personnel et la qualité de leurs soins pour dégager toujours plus de bénéfices.

A plusieurs reprises, je me suis donc demandé si je n'avais pas reçu là un livre publicitaire pour une entreprise privée et c'est semble-t-il le cas ! Je ne la citerai pas mais logos, mentions répétées et remerciements ôtent nos doutes.
Alors le livre fermé, on se dit qu'il est bien dommage que les auteurs n'aient pas été plus impartiaux en dressant vraiment le paysage de ces maisons de retraites où justement "vivre" est si difficile.
Ici, d'anciens cadres supérieurs, des médecins, des hôtesses de l'air... peuvent vivre entourés de gériatres, psychothérapeutes, psychiatres, psychomotriciens, kinés, ergothérapeutes... Mais ailleurs ...

Enfin, un dernier reproche ... mais de taille... de taille des caractères et du corps des textes sûrement pas faits pour être lus par des personnes âgées !

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Porter un autre regard sur nos aînés... La formule peut paraître galvaudée. Un peu cliché. Pour les soignants qui travaillent en établissement, c'est une exigence quotidienne. Ne plus voir une personne par ses manques, par le prisme de la dépendance mais par ses pleins, ses dons...
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