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Stéphane Courtois (Autre)
EAN : 9782262086121
400 pages
Perrin (09/11/2023)
3.5/5   3 notes
Résumé :
" L'Etat se nomme toujours patrie quand il prépare un assassinat " (Friedrich Dürrenmatt)

Cruauté et politique : il serait présomptueux de vouloir traiter ce thème dans toute son amplitude historique alors que depuis la plus Haute Antiquité les hommes ont eu une singulière tendance à obéir à l'impératif " Massacrez-vous les uns les autres ! ".
Si la cruauté est de toutes les époques, elle est aussi de tous les continents, même si cet ouvrage p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Stéphane Courtois présente un recueil d'articles savants consacrés à l'usage politique de la cruauté. Une série de cinq essais portent sur l'histoire antique et médiévale, des gladiateurs romains au Djihad tel qu'il fut et qu'il est encore pratiqué. Une seconde partie regroupe neuf autres essais où est étudié le lien entre cruauté et idéologie : la section s'ouvre sur une analyse lumineuse du Neuf Thermidor 1794 en France, à savoir la fin de Robespierre (Patrice Gueniffey) et se termine par plusieurs analyses du goulag et du lien entre marxisme et cruauté (Stéphane Courtois, dont c'est la spécialité, écrit "Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao !" : lutte des classes, guerre civile et cruauté totalitaire"). On trouvera dans cette section de bons textes sur Katyn, la profession de bourreau à l'époque soviétique, le Goulag et enfin un article sur les dystopies et eutopies inspirées de l'expérience historique du XX°s. Une troisième partie met en scène le "cruel apogée" de 1914 à 1949, aussi bien pendant les deux guerres mondiales qu'en France occupée et épurée, ou dans la Grèce de la guerre civile. Enfin, quatre articles finaux explorent la cruauté contemporaine (Chine, Cambodge, Algérie), la cruauté musulmane ayant été déjà évoquée dans le chapitre sur le Djihad d'hier et d'aujourd'hui. le texte final évoque le concept de cruauté tel que le formula le grand philosophe Clément Rosset.

Cet ouvrage n'a rien d'un musée des horreurs, puisque la dimension réaliste de la chose est évitée, et que l'accent est mis sur le sens que donnent les contemporains, et ensuite les historiens, aux actes cruels, qu'ils soient mis en scène ou bien secrets. Dans cette variété infinie de cas et de situations politiques, peuvent se dégager quelques invariants : l'être humain est dépourvu de valeur propre dans la grande machine étatique et idéologique. C'est le sens de l'action politique, qui se donne pour but d'incarner dans le réel des idées et des projets, idoles que l'on honore par des sacrifices humains de masse. Un des talents que le citoyen d'un état moderne doit développer pour survivre, c'est de passer inaperçu et de ne pas tomber dans une rafle.
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Un ouvrage qui tient du musée des horreurs, de l'encyclopédie de la perversité et du panorama de toutes les exactions perpétrées par les hommes contre leurs semblables à travers les siècles.

Vingt-quatre contributions réparties en quatre parties, depuis les racines historiques de la cruauté, la violence et la terreur comme mode de gouvernement, les cruautés des temps de guerre, de guerre civile, les systèmes totalitaires … la cruauté appartient à tous les temps.

La cruauté, dans son sens étymologique, vient du latin crudelitas qui évoque une chair sanguinolente. Et, des persécutions romaines à l'Inquisition catholique, du djihad à la Saint-Barthélemy, puis la référence aux régimes totalitaires, le tableau est saisissant.

Gilles de Rais, Vlad l'empaleur, Staline, Katyn, le Goulag, la barbarie nazie, l'épuration après la Libération, la guerre civile grecque, les massacres à la chinoise, la guerre d'Algérie, le régime des Khmers rouges … un festival.

Je fais à travers cet ouvrage de nombreuses découvertes : l'essence du sadisme et la philosophie totalement aberrante de l'écrivain, la sacralisation de la violence conquérante du djihad avant même toute prédication, les spécificités de la guerre civile. Aussi les caractéristiques du totalitarisme marxiste : l'absence totale de limite à la volonté de toute puissance du leader révolutionnaire face à la résistance de la société dans toute sa diversité …

La cruauté "légitime" dans la punition des criminels : le souci de faire expier le crime par le coupable (réel ou supposé) aboutit à un raffinement des supplices dans l'intention de terroriser les témoins.

Et surtout, la référence constante à la terreur révolutionnaire (triste évocation, pour nous Français !) qui a largement inspiré la cruauté moderne : là se situe le droit de tuer, y compris avec cruauté, mais au nom du progrès de l'humanité. Lire l'extrait du discours de Barère le 23 août 1793 (p. 259) : mobilisation de toutes les classes d'âge, en permanence sous le regard les unes des autres dans une lourde surveillance qui débouche sur la délation, leur spécialisation en fonction du rapport plus ou moins direct à la guerre et au combat. Ce même Barère qui préconisa d'utiliser un gaz pour éliminer les Vendéens … cher au coeur du coordinateur de ce livre Stéphane Courtois.

Car cet éminent spécialiste du communisme dans tous ses aspects, s'il ressemble, avec sa barbe drue et ses yeux bleus, à un patriarche amish, a connu un parcours idéologique particulièrement remarquable.

Il suffit de consulter sa fiche biographique dans Wikipedia pour appréhender son cheminement philosophique et le sérieux de ses recherches universitaires.

En tous cas, un ouvrage parfois difficile, qui démontre que les horreurs dont nous sommes témoins parfois en direct ne sont pas des novations dans la nature humaine. Trois fois hélas.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Depuis que Caïn a assassiné son frère Abel jusqu'à aujourd'hui, la pratique de la violence est généralisée et a prédominé à chaque époque. En effet, on peut dire qu'à partir du néolithique, les hommes ont été violents et n'ont pas hésité à s'entretuer pour acquérir ou préserver le pouvoir.

Cet ouvrage, qui est le résultat de la retranscription d'un colloque intitulé « Pas de pardon ! Pas de pitié ! La cruauté en politique », reprend cette lourde problématique. de l'Antiquité aux Khmers rouges, cet essai revient sur l'utilisation de la violence en politique. Avec la contribution de vingt-quatre spécialistes, nous nous interrogeons sur les affres du pouvoir, les raisons de l'utilisation de la cruauté et sous quels motifs chaque acte est orchestré.
Ainsi, à travers l'histoire, nous pouvons discerner trois sortes d'assassinats politiques : ceux qui visaient à modifier en profondeur le pouvoir comme avec César, Henri IV, Lincoln, Troski, ceux dissimulés en procès religieux tel celui de Jeanne d'Arc ou encore les massacreurs de haute volée comme Attila, Gengis Khan et bien d'autres. Chacun à leur manière, ils ont été planifié pour justifier une domination, un changement politique ou le maintien d'une nation.

L'ethnie, la religion, la « race », la classe, la nationalité, l'inclination sexuelle sont parmi les critères de l'exclusion et de la violence. Ils ont été pris, à toute époque, comme justification aux conflits, comme moteur d'une extinction telle que nous avons pu le voir récemment au Rwanda, en Afghanistan, en Syrie ou en Israël-Palestine. Parce que oui, malheureusement, la violence continue encore aujourd'hui et notre actualité nous le prouve tous les jours un peu plus. Des guerres civiles aux guerres mondiales, en passant par les guerres religieuses, sous justification d'actions politiques ou idéologiques, la violence est utilisée pour assujettir une nation ou exterminer un peuple.

Si ces problématiques vous intéressent, je vous conseille cet ouvrage dense, informatif et d'une grande pertinence dans ce climat actuel mondial.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En définitive, c'est bien la question de l'absence des limites qui caractérise la pensée marxiste, puis la pratique léniniste et au bout du compte l'invention du totalitarisme : absence des limites de la volonté de toute-puissance du leader révolutionnaire face à la résistance de la société dans toute sa diversité ; absence des limites de la vision d'une société parfaite face à sa nature utopique au sens originel de Thomas More - u-topos, "qui ne peut pas exister" ; et enfin, absence des limites entre l'idée qu'une fin absolue justifie tous les moyens et la morale ordinaire qui la récuse. Car, comme le remarquait fort judicieusement le sapeur Camembert : "Quand on dépasse les bornes, il n'y a plus de limites." Un comportement trop humain que les Grecs qualifiaient d'hubris.

Stéphane Courtois, p. 186
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Vidéo de Stéphane Courtois
Rencontre avec Stephane Courtois vous présente son ouvrage "Le livre noir de Vladimir Poutine" aux éditions Robert Laffont et Perrin. Entretien avec Christophe Lucet. En partenariat avec La maison de l'Europe de Bordeaux.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2664454/le-livre-noir-de-vladimir-poutine
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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