Tout amateur de bande-dessinée, ou tout bon freak qui se respecte, a lu ou entendu parler de Crumb :
Robert Crumb, pape de la contre-culture, de l'underground des années 70... Parce que Crumb c'est du lourd. C'est du déglingué comme on n'en fait plus.
Il a dessiné les pochettes d'album de grands noms du blues, il n'a pas fait que des trucs salaces donc, mais son Mister Natural, gourou auto-satisfait et lubrique qui assène sa pensée acidifiée comme des vérités transcendantales... c'était un peu lui. Un pendant graphique de
Timothy Leary, un pote à
Pynchon aussi certainement, et plus sûrement, à Burroughs... Et
Fritz the Cat ? Qui ne se rappelle pas de ce félin lubrique ? ^^
Son style est reconnaissable entre tous, avec ses femmes incroyablement sculptées, "pneumatiques", selon une expression consacrée dans les 60's par Huxley, avec des fessiers incendiaires et des jambes de guerrières. Russ Meyer était aussi un adepte du genre, mais faisait plus une fixette sur le devant contrairement à Crumb, qui lui, bloque carrément sur l'arrière...
Ici, sans censure, c'est pas son genre, Crumb nous raconte ses "problèmes avec les femmes" ; il revient sur sa sexualité particulière, sur son attachement aux grandes femmes à gros culs et fortes jambes (et vice et versa...), et tente d'analyser ce fantasme récurrent (chevaucher des grandes femmes) et de comprendre pourquoi il est ainsi. C'est aussi une jolie tentative pour s'excuser de sa misogynie maladive... tout en fantasmant de plus belle !
Allez, on vous pardonne tout monsieu
r Crumb, tant que vous garderez cette belle honnêteté héritée de vos années freak.