De la haute-voltige, du trapèze éblouissant, un funambule à haute (h)auteur... voilà les termes qui me viennent après une lecture haletante, surprenante, déconcertante, époustouflante.
Termes de cirque pour biographies extravagantes, pourquoi pas, on y sent la scène, le désir de planches derrière les mots, les phrases qui sautent, jouent, ridiculisent, se rient de concepts sérieux et éblouissent intellect et esprit.
Ce livre est un pur bonheur, je voudrais l'offrir à ceux qui aiment la philosophie et s'embourbent parfois dans ses recoins les plus obscurs au risque de s'y faire mal.
Voilà de quoi les en sortir en pénétrant ce bol frais plein à ras bord d'air venu du fond de la pensée, de sourires et de rires aérant nos pensées tourmentées, de jongleries de mots, d'allitérations (il n'est pas inutile de lire à voix haute), de re/découvertes.
Agrégé de philosophie,
Yves Cusset, magicien, tire de son chapeau l'essence même des grands philosophes qu'il nous distille avec un don des mots, un don des jeux de sons (il aime
Raymond Devos, on le perçoit dans certains textes), un don d'humour ironique, corrosif, tendre qui comble non seulement notre « sérieux » mais aussi l'art de la légèreté que l'on oublie parfois trop.
Trente-cinq philosophes sont disséqués, torturés, aimés, tendrement aimés, passés à la moulinette Cusset (très aiguisée, je cite le texte sur BHL). Un régal, des moments hors temps avec l'imagination et l'imaginaire de l'auteur que l'on a envie de voir sur scène puisque je lis qu'il est aussi comédien et qu'enfin un humour de classe pourrait creuser son chemin dans le monde parfois trop facile de l'humour actuel.
J'ai aimé ce livre ? Vous l'avez compris ? Et bien, oui, oui, oui, encore et encore !