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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai longtemps eu du mal avec Boris Cyrulnik, pas envie de le lire, ses interventions fréquentes sur France Inter m'agaçaient. Autour de moi, les propos sur celui qu'on qualifiait d'inventeur du concept de résilience m'exasperaient. Mais non, disais je, Sharko parlait déjà de résilience ! Effectivement, mais ce n'était pas une raison pour le bouder.
Et puis il y a eu le premier Confinement et j'ai entendu un homme qui disait des choses très justes et qui a été l'un des premiers, l'un des rares à prédire ce qu'allait engendrer la privation du droit fondamental d'aller et venir.
Et puis il y a eu l'avc et la découverte de cette science qui se cherche encore : la neurologie.
Alors j'ai lu ce livre et j'ai découvert un soleil, celui que tout le monde aime, qui fait danser et chanter quand il revient, qui donne le sourire. Qui transforme les non en oui, ce soleil qui créé la vie aussi la nuit.
Un soleil qui m'a dit que j'étais un imbécile et qu'il était urgent de changer d'avis.
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Ils s'appellent Jean Genet, Victor Hugo, Balzac ou Rimbaud, et face à la tragédie, la nuit, ils écriront des soleils… Comme nous le dit si bien Boris Cyrulnik dans son dernier livre, un essai magnifique et très pertinent sur les pouvoirs de l'imagination pour combattre l'affliction…
Dans "La nuit, j'écrirai des soleils", Boris Cyrulnik aborde à nouveau de la théorie de la résilience, et montre qu'on peut l'appliquer à nos chers écrivains.
Tous les passionnés de littérature ( et je les crois nombreux sur ce site ) aimeront cette analyse intelligente, sensible et pertinente de ce qui fit de certains des plus grands écrivains qui soit, des auteurs si grands…
"La nuit, j'écrirai des soleils" propose une analyse à la fois accessible et savante, permettant de s'initier à nombre de notions de neurologie/psychologie, etc.
Un essai brillant, sur une thématique fascinante !!!
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J'ai aimé la lecture de ce livre si riche et si touffu que j'aimerais en citer presque toutes les pages ! C'est un écrivain dont j'apprécie les convictions profondes et sa théorie de la résilience dont il nous a déjà maintes et maintes fois parlé dans tous ses écrits.
En Avril 2019, dans la Grande Librairie, François Busnel avait invité Boris Cyrulnik pour la sortie de son dernier livre La nuit, j'écrirai des soleils. A l'époque, j'avais aimé cette brillante confrontation et pris quelques notes que voici.
Dans ce livre il y est question de littérature et de résilience. Combattre la perte, le manque, la souffrance grâce aux mots. On y croise Romain Gary, Jean Genet, Jean-Paul Sartre, Balzac, Victor Hugo et bien d'autres.
François Busnel demande à Boris Cyrulnik : « Qui est Jean Laborde ?
- C'est le nom qui m'a protégé pendant la guerre. C'est le nom qui m'empêche de mourir mais ça n'est pas moi. A la Libération, j'ai été pressé de reprendre mon nom. »
Le silence communique beaucoup, même dans la musique. Quels souvenirs fixe-t-on à l'âge de six ans ? La mémoire traumatique est paradoxale. Il y a une trace presque toute la vie, un effet de sidération.
« Qu'est-ce qui se passe dans notre cerveau pour que la mémoire et les souvenirs soient si différents du réel. Dans la mémoire traumatique, elle n'évolue pas. La mémoire saine est évolutive. Elle dépend des récits collectifs. C'est la parole parlée et la parole écrite qui nous permettent d'évoluer. La psychothérapie et l'écriture. le mot écrit c'est la littérature, le roman, la fiction. La parole écrite agit sur la matière. »
« Quelles sont les conditions précises auxquelles l'écriture devient un facteur de résilience ? Parce qu'on redevient maître de son monde. le mot écrit est l'invention d'une réalité. le mot parlé, une intervention. »
Il a évoqué les écrivains résilients : les abandonnés tel Jean Genêt placé à l'âge de sept mois. Il faut distinguer l'orphelinage de l'isolement affectif. Genêt, enfant, se réfugie dans les livres, dans la rêverie. « Est-ce que la lecture nous ouvre un continent protecteur ? Oui, le monde actuel est en train de se séparer entre ceux qui lisent et ceux qui ne lisent pas. On possède chacun un monde mental différent. C'est une grande richesse, un large épanouissement. »*Est-ce qu'on voit la trace de la lecture dans le cerveau ? Oui. Les livres, c'est ce qui nous fait sortir de la prison, de l'ennui. C'est la nuit que nous pouvons le mieux rêver de liberté.
Le philosophe, Jean-Paul Sartre, perd son père à l'âge d'un an et demi. « N'ayant pas eu de père, j'avais toutes les libertés ». Il a écrit une trilogie : Les mots, La Nausée, les mains sales. Pour lui, le monde est sale, visqueux. Les chemins de la liberté, il les gagne.
A l'âge de 24 ans, Flaubert se sent délivré par la mort de son père.
Le manque invite à la créativité. La perte invite à la créativité immédiate.
Y a-t-il un rapport entre la perte, le manque et le génie ? Tolstoï, Gérard de Nerval, Rimbaud, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Stendhal, Maupassant, ces grands écrivains ont tous lutté contre la perte, le manque en écrivant.
Un autre exemple : John le Carré, qui fut l'écrivain de la résilience, a été abandonné par sa mère à l'âge de 5 ans. A 80 ans, il écrivit son autobiographie dans le Tunnel aux pigeons. Il s'agit de la question du pardon. Qu'est-ce que cela évoque cette persistance du traumatisme, cette incapacité durable de pardonner ? La mémoire de travail s'efface à partir de 40 ans. Avec l'âge, cela révèle les empreintes de la mémoire traumatique : l'abandon de la mère.
Le philosophe et poète français qui annonça le siècle des Lumières, Fontenelle meurt à 100 ans et il a beaucoup écrit. Après « Ne prenez pas la vie au sérieux ; de toute façon, vous n'en sortirez pas vivant », sa dernière phrase fut « Maman, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Tout n'est pas aussi simple. On pourrait croire que toute littérature est résiliente mais non, bien au contraire ! Il y a eu après guerre une littérature de témoignage, de vengeance ce qui indique un syndrome post-traumatique. Pourquoi l'écrivain italien Primo Levi s'est-il suicidé ? Son ouvrage « Si c'est un homme », il ne l'a pas écrit pour remanier la représentation du passé.
La résistante, femme de Lettres et ethnologue française, Germaine Tillion (panthéonisée) a écrit ses souvenirs de guerre dans plusieurs livres dont Une opérette à Ravensbrück – le Verfügbar aux Enfers.
Les archives mentent aussi parfois. En France, on ne parle pas du bombardement de Dresde qui a plus tué qu'à Hiroshima. En Allemagne, on en parle.
François Villon, assassin, proxénète, coquillard (voleur dans une bande des plus féroces) a écrit en prison ses plus belles complaintes. Pour quelles raisons sommes-nous fascinés par les voyous littéraires ? Ils transgressent. On ne peut pas vivre dans l'eau tiède. Il nous faut des évènements pour nous rendre compte de qui nous sommes. Pour que résilience, il y ait, il faut métamorphoser le réel, accepter de faire ce long détour par une forme de fiction, que le langage soit énigmatique afin de laisser plus de place à l'interprétation. Les mots désignent non des choses mais des représentations de choses.
René Char – Pourquoi le chant de la blessure est-il de loin le plus prospère ?

On pourra toujours évoquer le pourquoi du comment des écrivains et ce sera toujours aussi passionnant. Un magnifique moment de lecture. Puisse-t-il continuer ainsi à refaire vivre tous ces disparus, ces moments tragiques et raconter encore et encore sur le phénomène de la résilience ! J'adore.
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Je suis emballée par ce livre. On peut le mettre dans le rang des essais, mais je ne saurais lui donner un genre. L'auteur parvient à mélanger sciences, littérature, psychologie, histoire…
Le sujet de ce livre m'intéressait et je m'attendais à trouver un plaidoyer pour l'écriture. J'ai trouvé bien plus! J'ai appris beaucoup de choses: sur le bébé, l'enfance, les liens parentaux, sur les écrivains, sur le fonctionnement de notre cerveau. C'est vraiment très enrichissant, tout en restant parfaitement accessible.
Boris Cyrulnik a une écriture très fluide et j'ai lu cet essai, comme un roman, en enchaînant les chapitres, curieuse d'en apprendre toujours plus.
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Un livre majeur, curateur, limpide. J'écris depuis mes neuf ans. J'écris toujours. Au fil des phrases, j'ai appris à comprendre pourquoi j'aime tant ordonner les maux. J'en avais une explication plus ou moins solide. Après lecture très annotée, je sais tout maintenant de ce qui m'a tenu dans l'écriture, ce qui me plaît tant dans le récit et la narration. Merci.
Ce don de soi au monde, Boris Cyrulnik l'accomplit en pleine maturité, celle qui permet d'énoncer clairement, de penser doucement et de transmettre joyeusement. Il humanise les mots; ses témoins poétisent la souffrance, donnent sens à partir d'une contrainte, d'une perte, d'une carence, d'une souffrance. Que monotone serait la vie sans les accidents de parcours. Sublime à sillons !
Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
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Le psychiatre, neurologue et éthologue Boris Cyrulnik est l'invité fil rouge de François Busnel dans La Grande Librairie !
Son dernier livre « La nuit j'écrirai des soleils » (Editions Odile Jacob) est consacré à l'extraordinaire pouvoir thérapeutique des mots.

De Jean Genet à Romain Gary, en passant par Rimbaud et Perec, Boris Cyrulnik revient sur les destins d'écrivains célèbres et montre comment l'écriture et la lecture peuvent accompagner, soigner et changer nos vies.

Comment s'évader de la réalité et de ses contraintes par le biais de la littérature, de l'écriture ou de la lecture ?
Le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik donne quelques pistes: « La Nuit, j'écrirai des soleils. »

Je recommande cette émission. J'ai beaucoup aimé le livre de Boris Cyrulnik. Il explique l'importance d'écrire.
Lien : https://educpop.fr/2021/05/0..
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Séduite par le sublime titre de ce livre, puis intéressée par la quatrième de couverture, c'est pleine d'attentes que j'ai commencé ma lecture de “la nuit, j'écrirai des soleils”.

Et je n'ai pas été déçue !
Sublime livre très documenté (comme toujours avec Boris) dont la plume rend la lecture simple et agréable malgré la masse d'informations.

J'ai adoré découvrir le parcours de souffrances, de trauma d'un grand nombre d'auteurs que j'ai pu lire par le passé et comprendre ainsi que dans la vie il n'y a pas de hasard.
Ceux qui se prédestinent à écrire, à créer sont souvent des écorchés vifs, Monsieur Cyrulnik en sait quelque chose …
C'est une vraie leçon pour apprendre à transcender la douleur par la création et pour comprendre la nécessité de créer pour guérir de ses blessures.

A lire !
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Bonjour à tous, je suis étudiante en design et en train de préparer mon projet de diplôme. Après avoir écrit un mémoire autour de la question : « La joie est-elle promesse de bonheur ? », et relevé plusieurs opportunités, enjeux, points de tensions, je m'attaque aujourd'hui à mon projet de diplôme. Je travaille donc actuellement sur la médiation par la joie des familles au relationnel difficile.

Je m'intéresse plus particulièrement aux parents perdus, effrayés, considérés comme peu apte, face à la question de l'éducation. Ayant un passé tumultueux qui indique un développement émotionnel et personnel fragile, ils ne peuvent accompagner et répondre aux besoins de l'enfant dans sa construction. Mon projet aura donc pour but d'aider le parent et l'enfant dans leur relation tout en les aidant à se développer émotionnellement et personnellement. Pour ce faire j'étudie beaucoup d'écrit de psychologie et de méthode de méditation, d'éducation, de développement. Je me suis rendu compte que les points de rupture, les crises dans ses familles, et en règle générale à la période de l'adolescence, venaient d'un ressenti d'incompréhension, de manque d'affection, de considération mutuelle, de connaissance de l'autre et donc d'un manque d'empathie.

La joie étant un mécanisme permettant d'apprendre à connaître ses véritables aspirations, de dépasser le conditionnement inévitable du parent, des proches, de l'environnement, mais également d'évoluer à travers chaque épreuve de la vie, le titre La nuit, j'écrirais des soleils m'a beaucoup interpellée. J'ai trouvé beaucoup de similitudes et d'opportunités dans ce livre pour m'orienter dans mon projet, notamment la question du ressenti et le temps de réflexion par la création après la crise.

Si certains d'entre vous sont intéressés par le sujet de mon projet et/ou voudraient partager sur la corrélation qu'il y a avec ce livre, j'en serais ravie et extrêmement reconnaissante.
Merci d'avance pour vos avis, vos témoignages personnels, votre aide et vos lumineuses remarques.

Victoire Deveau
victoireameliedeveau@hotmail.fr
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Ce livre est le seul que je me suis autorisée à parcourir pendant ma phase d'écriture. Un livre qui aborde la psychologie par un homme que j'ai tant de bonheur à écouter dans différentes interviews et podcasts. Cet homme c'est @boriscyrulnik

Ici, il parle d'écriture, du processus d'écriture et des différentes étapes selon les individus. Autant pour l'auditeur que pour le lecteur.

J'avoue avoir eu un moment de battement au milieu du livre mais la fin m'a littéralement emportée. Ce livre a posé des mots sur mes doutes. Il a mis en lumière la flamme de la magie des mots.

Merci à Dominique de la librairie Grain de désir à Saint Bonnet de mure qui m'a encore une fois très bien conseillée. Quel bonheur de s'entourer de libraires de qualité qui conseillent et partagent les mots des auteurices.

Car finalement le livre est une aventure bien plus grande que le simple objet matériel. Je sais pourquoi le livre est une rencontre pour moi. Tout comme dans la vie, nos mots s'échangent, se racontent, se comprennent et parfois pas car comme le dit Boris Cyrulnik : " L'auditeur ou le lecteur sont coauteur de l'histoire, car ils n'entendent et ne lisent que ce à quoi leur propre histoire les a rendus sensibles".
C'est une belle occasion de rappeler aux auteurices que l'avis des lecteurices n'est que leur expérience de la lecture qu'à partir de qui iels sont et pas une valeur à notre travail.

Je conclurai par la magnifique phrase de la fin de ce livre "En écrivant j'ai raccommodé mon moi déchiré." Je suis heureuse de tout ce que les mots ont métamorphosé dans ma vie.

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Dans cet essai, Boris Cyrulnik, se penche sur les déchirures des écrivains célèbres. Il décortique l'enfance et les destinées d'écrivains tels que Romain Gary, Jean Genet, Sartre, Balzac, Victor Hugo, Malraux et bien d'autres et fait un parallèle avec sa propre expérience.
Un essai passionnant qui nous rappelle le pouvoir des mots et nous plonge au coeur du processus de la création littéraire !
Lien : https://www.instagram.com/le..
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