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3,9

sur 2122 notes
J'abandonne page 291 (sur 929 !)
La dernière phrase de la quatrième de couverture me laissait pourtant augurer un régal de lecture: "Les Furtifs nous plonge dans un futur proche où le libéralisme et la technologie n'ont jamais aussi bien maximisé nos servitudes volontaires - sous couvent de libération !" En plus, ma Doudoue me l'avait chaleureusement recommandé et elle s'y connaît en SF. Et bien non, vraiment, ça ne passe pas et, contrairement à beaucoup de lecteurs, ce n'est pas la forme qui me gave c'est le fond. Déjà, ce n'est pas crédible: Damasio dépeint une société ultralibérale où chaque atome est aspiré dans la Machine-aux-profits-immediats. Qui peut croire, dès lors, qu'un budget soit accordé à un commando militaire pour apprendre à entendre et à comprendre des furtifs pour les apprivoiser pour, plus tard (dans 10 ans ?), s'en servir comme arme d'espionnage ? C'est grotesque et ça part très mal. Ensuite, Alain Damasio est un gauchiste. Bon, c'est son droit. Mais c'est aussi le mien de ne pas m'extasier devant les cérémonies mystiques balinaises, de ne pas applaudir aux actions violentes des zadistes ni de ne trouver aucun charme à la perspective d'une vie en communauté. Les C'est dommage car il y avait de bonnes idées et une écriture intéressante mais je n'ai pas le courage (ni l'âge) d'avaler des pelletées de niaiseries de lycéenne en rêvant au Grand soir. Je bosse demain.
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La dernière fois que je me suis autant emballée avec un récit Sf, c'était avec "La horde du contre-vent " du même Alain Damasio... Ici le récit n'est pas outre-monde mais bien dystopiquement proche et se déroule dans une France ultra-privatisée et terriblement connectée. Dans cet univers de vraies-fausses réalités, vivraient des furtifs créatures vivaces et polymorphes impossibles à saisir et suicidaires sous le regard humain. C'est parmi eux que Lorca Varèse, ex-sociologue devenu militaire est prêt à chercher Tishka, sa fille adorée et disparue, contre l'avis de on épouse Sahar, proferante dans les cités.
Un vrai roman d'aventures (un poil long tout de même) passionnant où l'auteur utilise à nouveau des signes diacritiques pour différencier la parole des ses protagonistes, ce qui permet des changements de point de vue rapides et des voix multiples et variées.
L'auteur propose aussi un magnifique travail linguistique sur les modifications de mots, de sonorités pour un texte multiple et des interprétations quasi physiques des phonèmes. Les furtifs seraient-ils musique?
Dans ce titre Alain Damasio aussi revient sur les dérives du tout-numérique et de l'ultraprivatisation (des milieux scolaires, des forces de l'ordre, des voies publiques, etc.) mais il n'est pas vieux bougon sans solution, au contraire il prône un usage raisonné de la technologie avec un vrai retour à la connexion humaine, à l'écoute de la nature, au lien social en citant Deleuze et en illustrant des petites actions du quotidien. A la fois récit endiablé et manifeste politique, "Les furtifs" séduit par son intelligence et sa multiplicité, car comme un Fif jamais il ne se fige...
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Depuis le temps qu'Alain Damasio n'avait rien sorti, ce livre était très attendu par les fans de la Horde du contrevent. Et pour tout dire même par ceux qui n'ont pas réussi à dépasser les 150 premières pages de la Horde malgré 3 tentatives. Je voulais savoir si c'était l'histoire qui me posait problème ou l'auteur. J'ai ma réponse c'était l'histoire ! Ne m'en veuillez pas mais j'ai tellement de choses à dire sur ce livre que j'ai un peu de mal à mettre les choses en ordre. J'ai donc décidé n'étant pas vraiment un critique de vous livrer tout ça un peu comme ça vient en essayant de ne pas trop en dévoiler.

Ce livre est un mixte de thriller, d'essai politique, d'exercice de style et de science fiction.

Point important, c'est un livre chorale, c'est à dire que l'on passe d'un paragraphe à l'autre, tout en restant à la première personne, d'un personnage à un autre. Ce qui peut paraître casse gueule comme idée, est superbement géré grâce à l'insertion dans les lignes d'écritures de ponctuations différentes pour chaque acteur majeur. Un peu dans la même idée que pour la horde mais en plus immersif et intuitif. L'apparition de ces ponctuations plus ou moins fréquentes dans les lignes indique aussi l'état d'esprit de celui qui parle, sont état physique, son excitation.
La façon de s'exprimer varie aussi en fonction du personnage, chacun ayant sa voix propre et aisément reconnaissable. La langue, quelle utilisation magistrale Damasio en fait ici. Il nous entraine dans une farandole, il impose son rythme, tantôt doux quand les sentiments sont en jeu, tantôt trépidant dans les scènes d'actions, toujours très musical quand les furtifs sont dans le coin. le mélange des mots, des lettres, pour en créer de nouveaux, au sens plus pertinent, à la sonorité plus adéquate est la cerise sur le gâteau.

Les scènes d'actions parlons-en, j'étais en permanence complétement happé dans ces parties, impossible de m'en extraire tant je me sentais impliqué (la lutte de Porquerolles m'a marquée).

Ce livre est une ode à la parentalité, et en tant que père je dirais même à la paternité. L'auteur a su à merveille exprimer l'amour d'un père pour son enfant et j'ai pu sans le moindre mal me mettre à sa place. Les relations de la famille Varèse mon toujours parlé, tout m'a semblé logique, sans fausseté.

La partie politique du livre, en lien direct avec l'avenir que nous imagine Alain Damasio, que l'on partage ses idées (pour moi libertaires et/ou proche de l'Anarchie) ou pas donnent forcément à réfléchir. Que ce soit la partie dystopique (omniprésence et omnipotence des entreprises, aliénation consentie à la technologie ...) que la partie utopique (villes en gestion expérimentales de toutes sortes, gratuité, l'échange comme monnaie, le rapprochement de notre naturalité animale....) tout est là pour éveiller un questionnement et se demander de quel côté notre coeur balance.
Et c'est là où parfois l'auteur est un peu maladroit, plutôt que de faire porter cela par l'histoire, ce sont les personnages par de longs monologues qui s'y collent. Ça m'a fait sortir un grand nombre de fois de l'histoire et il m'a fallu dans ces cas là ramer pour y revenir. Mais dès que les petits bouts de nez de Tishka et des furtifs se pointaient j'étais de nouveau dedans.

Bref un livre exigeant, qui demande de l'implication dans la lecture, qui parfois m'a noyé (Varech si tu m'entends tu m'en as fait voir !!), mais tellement rempli d'amour (pour le genre humain et entre les personnages), de poésie, de musicalité, de prouesses linguistiques et d'idées qu'il serait dommage de passer à côté.


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Déception absolue, alors que j'avais plutôt aimé La Horde au point de l'offrir à plusieurs reprises. C'est d'ailleurs ce souvenir qui m'a aidé à terminer ma lecture, dans la douleur. Trop c'est trop. Sensation proche de l'indigestion.
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Il est des rendez-vous qui ne se passe pas du tout comme prévu et dont on sort abasourdi et un peu amer. Ma première rencontre avec la plume d'Alain Damasio, qu'on m'a pourtant souvent vantée, me laisse perplexe et je ferme Les Furtifs avec le souffle court. J'ai l'impression d'être passé à côté et de n'avoir pas su entrer dans cet univers si particulier.

L'histoire est dense. Peut-être trop. A trop vouloir vitupérer contre ce monde et ses travers, on risque de perdre le lecteur. D'autant que l'effort d'écriture, pour surprenant qu'il soit et bien qu'il serve le propos, complique la lecture. L'oeil accroche, le cerveau turbine et cela accentue l'impression d'essorage et de fatigue qui minent le plaisir de lecture.

Sur le fond, Damasio a choisi son camp. L'anarchie communautariste se pare de toutes les vertus face au méchant capitalisme père de tous les maux de l'humanité désenchantée. Je grossis le trait mais à peine et cela est plutôt dommage. Alors bien sûr, l'auteur est toujours l'otage de ses personnages mais avec un poil plus de nuance, je pense que la critique passerait mieux.

En un mot, je ne suis pas sûr que ce livre fasse vraiment réfléchir sur les dérives systémiques de nos sociétés. Au contraire, son côté caricatural est sans doute trop clivant pour susciter le débat. Pourtant, c'était une occasion en or d'où ma frustration car il faut le reconnaître, Damasio a une sacrée imagination… C'est pourquoi je reviendrai vers cet auteur pour mieux découvrir tout son talent.
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J'ai apprécié La Zone du Dehors, puis La Horde du Contrevent, et j'avais peur que Les Furtifs ne marquent la fin de l'enchantement, par essoufflement ou recyclage du style et des thématiques chères à l'auteur. J'ai donc été plus qu'agréablement surprise de m'être trompée : ce dernier roman d'Alain Damasio est des trois celui que j'ai préféré.
On peut grossièrement découper le récit en trois parties :
- d'abord la découverte des personnages, de la quête de Lorca, de l'univers du Récif et des furtifs,
- puis la plongée dans la lutte, les mouvements qui s'opposent aux dérives de la société dépeinte dans le roman, la pluralité, la vigueur et les articulations entre les différents visages de cette lutte, et le parallèle avec les furtifs en perpétuelle mutation et interaction avec leur environnement,
- et enfin le dénouement, quand les furtifs se dévoilent peu à peu, que la lutte s'accélère, que les personnages trouvent enfin leur place dans leur univers, les valeurs qui valent la peine d'avoir traversé tout ça, et qui font qu'ils vont continuer d'aller de l'avant, je dirais d'aller de maintenant, pour reprendre un peu de la plume et de la poésie du texte.
Les Furtifs est un roman engagé, qui pointe des défauts réels et potentiels de la société actuelle, et propose des solutions radicales pour y faire face. le style particulier de l'auteur, qui tel un furtif, métabolise la langue française pour mieux faire vivre sa poésie, son engagement, ses idées et son imaginaire, est à la fois une des forces et une des faiblesses de son roman. L'auteur en est probablement conscient, en effet, un point de l'intrigue souligne que le manque de simplicité et le niveau « intellectuel » trop élevé d'un discours peuvent desservir son propos en excluant ceux qui n'ont pas les clés pour le comprendre. En tant que lectrice, je me suis parfois sentie malmenée par certains passages, notamment sur la fin, où des paragraphes entiers ressemblent tellement à des soupes de mots que j'ai beau y avoir distingué un fils rouge, j'ai dû « diagonaliser » la lecture de certaines pages pour éviter l'indigestion. Je pense que l'effet est voulu par l'auteur qui propose une lecture davantage par impression et sensation que par « déchiffrage littéral ». Quand on se laisse prendre au jeu, cela peut même être plaisant.
La multiplicité des points de vue et la profondeur des personnages rendent l'expérience de lecture riche et immersive. En s'attachant à Lorca et aux membres de sa meute, on se crée des repères qui font qu'au bout d'une centaine de pages, on sait qui parle quand, et l'absence d'indications claires sur l'identité du narrateur en cours ne pose plus de problème.
La famille Varèse est une ode à l'amour conjugal, parental et filial ! Les relations fortes entre les personnages, la quête de l'enfant perdue qui éloigne et rapproche tour à tour ses parents, le personnage de Tishka, un véritable bijou…. Je regrette que la cellule familiale se résume au trio papa-maman-enfant, excluant les familles respectives de Lorca et Sahar, qui ont pourtant des parents encore en vie et même des frères et soeurs, totalement absents de l'histoire. Quand on voit ce qu'ils traversent, dur dur de concevoir un frère une soeur qui ne s'implique pas pour les soutenir dans ces situations. Je conçois que l'intrigue aurait été alourdie par l'ajout de ces personnages, mais c'est un vrai manque à mon sens.
Si vous souhaitez découvrir par vous-même Les Furtifs, le spoil suivant risque de vous gâcher la lecture, c'est pourquoi il est masqué et réservé à ceux ont déjà lu le livre, ou n'en ont pas l'intention.

Les réflexions politiques et philosophiques abordés dans le cadre des mouvements de lutte contre le système en place dans le roman correspondent à plusieurs de mes intimes convictions, c'est donc tout naturellement que j'ai envie de qualifier d'extrêmement pertinente la vision de la société actuelle qui est proposé, ainsi que les mécaniques mis en place pour s'y opposer et la transformer. Loin de proposer des solutions idylliques et simpliste, l'auteur refuse de sombrer dans une utopie qui nie totalement les défauts inhérents aux communautés qu'il dépeint, ce qui les rends d'autant plus crédibles et intéressantes.
En bref : un roman époustouflant, qui par son style, son rythme, ses personnages et la géniale invention des furtifs, permet un réel enrichissement de la vie intérieure des lecteurs qui se laissent prendre au jeu ! le bémol, habituel chez cet auteur, de l'utilisation de la langue comme d'une pâte à modeler qui prend parfois des formes rebutantes, ainsi que de changer de narrateur de façon impromptue, est largement compensé par la qualité du reste mais reste à souligner car il « exclu » de nombreux lecteurs qui pourraient apprécier l'imaginaire proposé par Damasio. Quand on veut lire quelque chose de compliqué et qu'on a du mal a comprendre, on prend un livre écrit en chinois ou une démonstration mathématique de 20 pages, pas un roman classé "littérature de l'imaginaire".
Un 4,5 étoile, que je recommande, vivement, chaudement et même, allez, je me le permet, furtivement !
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On veut y croire, et dès le départ... on se dit que malgré une littérature bas de gamme; on espère tout de même... on se dit que ce n'est pas si mauvais après tout: il y a de l'action (un peu), une historiette (pas mauvaise idée), il y a de l'amour à l'eau de rose (eh oui :/ ) Mais on dévisse très vite... à environ la 250ème page, on entre dans le roman de gare le plus crasseux... Allez...on se dit que le Damasio nous fait juste un passage à vide... il va remonter sa pente, nous remettre sur les rails... et... ben non! c'est bien de pire en pire... Une dégringolade de petit romancier! La déception est belle et bien au rendez-vous et va courir jusqu'au bout du roman!!!!
Si vous voulez emm... vos faux amis, offrez-leur ça, cela ne vous coutera que 25 balles mais vous allez vraiment les faire ch...
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Amateur de SF et de Fantastique depuis toujours j'ai du mal avec l'auteur car son style verlan-décérébré-zonard-hype-militant est vraiment lourdingue, et pire, snob et affecté. En comparaison M.G Dantec semble un auteur fluide.
L'intérêt réel de la description d'un monde complètement dégradé par le pouvoir absolu des valeurs marchandes (Comme dans le "Tous à Zanzibar" de John Brunner) est pollué par le discours en forme de bombardement idéologique massif, le prosélytisme à haute dose radioactive est insupportable, tous les maux du monde proviennent du capitalisme, my darling Zadiste.
Des pamphlets comme "Rêve de fer" ou "Bug jack Baron" de Norman Spinrad se lisaient avec plaisir, d'un trait.
Sur des thèmes voisins, Haruki Murakami (les chrysalides de 1Q84) ou les rêveries mémorielles de Kazuo Ishiguro (le géant enfoui) emportent davantage l'adhésion car ils n'agressent pas le lecteur.
Ma conclusion de trop d'idéologie ne plaira pas à l'auteur car je comprends bien que lui en est fier... "Gardarem lou zad oun cop de maî" n'est-ce pas.
Donc avantage à Liu Xicin avec sa trilogie du "problème des trois corps", pour les parutions récentes;
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Premier roman de cet auteur et... grosse déception. L'histoire est assez invraisemblable même si on en comprend la philosophie. Mais le plus difficile est, pour moi, le style : d'une lourdeur incroyable, il prête vraiment à la confusion (police différente par narrateur...).
Je ne recommande pas.
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Ça y est, je suis venue à bout de ce beau pavé de 929 pages ! Et ça m'a plu ! J'avoue que je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce roman « Les furtifs » offert à Noël dernier par mon filleul. Je ne connaissais ni l'auteur, ni ce roman, ni son super best-seller « La Horde du Contrevent ». Mais franchement bien choisi car j'ai énormément aimé. Les premières pages sont étranges mais une fois rentrée dans l'histoire, j'ai été happée et j'ai tourné les pages avidement pour en apprendre plus sur les furtifs et savoir comment tout cela allait se terminer. Quand je dis que les premières pages sont étranges…. Je m'exprime mal car en fait ce sont toutes les pages qui sont étranges. L'histoire est étrange. Les mots sont étranges. La calligraphie est étrange (les personnages principaux ont leurs propres signes pour qu'on les reconnaisse au fil de la lecture… Par exemple : ··Pour Lorca - ))) Pour Saskia etc. J'ai bien aimé ces petits signes de reconnaissance laissés par l'auteur !). Les furtifs sont étranges. le monde est devenu étrange. Bref, tout est étrange. Bizarre, biscornu, insolite, curieux sont les maîtres-mots de ce livre. Mais c'est surtout passionnant, émouvant et instructif. Oui instructif sur la nature humaine, sur un avenir qui pourrait se réaliser et qui n'est vraiment pas le meilleur à nous souhaiter. Car ce récit se déroule dans un avenir proche, en 2041. La société est hyper connectée et pratiquement tout est sous contrôle. Plus rien n'est du domaine de l'intime. Les villes ont été rachetées par des entreprises qui n'ont qu'un seul but comme toujours : le profit. L'histoire de ce roman se déroule essentiellement dans la ville d'Orange, en Provence, qui a été rachetée, ça ne s'invente pas, par la société de communication Orange (du coup, la société n'a même pas eu à débourser un centime pour racheter le nom ! Il n'y a pas de petit profit). Tout est connecté, les rues, les parcs, les immeubles, les commerces, les services dits publics… et bien sûr les humains. Suivant votre abonnement et surtout vos moyens (standard, premium ou privilège ou encore pire sans bague), vous pouvez ou non passer dans certaines rues, entrer ou non dans un commerce, un parc pour jouer avec vos enfants etc. Dans ce monde absolument angoissant, vous êtes continuellement surveillés via votre bague et sollicités de toutes parts par des publicités, des injonctions ou plus sournoisement par votre MOA (my own assistant… votre assistant personnel en français). Mais avouons-le, la plupart des gens sont heureux dans ce monde ultra connecté qui n'a plus grand-chose à voir avec la réalité et où la technologie pense pour eux. Dans cette société complètement corsetée, des personnes se révoltent malgré tout, tentent de résister et de changer les choses, de retrouver une certaine liberté. Sahar, proferrante, comprenez « professeur errante » qui enseigne dans les rues aux enfants rejetés de l'Education Nationale et son mari Lorca, sociologue communard qui sur le terrain aide les communautés à s'autogérer en dehors du système, font partie de ces humanistes qui veulent faire bouger les choses. Cela jusqu'à la disparition de leur petite fille de quatre ans, Tishka, il y a deux ans. Chacun a vécu sa disparition différemment. Sahar a tenté de faire son deuil tandis que Lorca, lui, croit de toute son âme que sa fille est vivante, sans doute partie avec les furtifs, ces êtres invisibles et toujours en mouvement que la plupart des gens estiment n'être qu'une légende urbaine. le couple a explosé, ils se sont quittés. Et tandis que Sahar essaie d'accepter son deuil avec l'aide d'un psychologue, Lorca, lui, a intégré un service bien spécifique de l'armée, le Récif, qui étudie et chasse les furtifs. Il espère ainsi mieux comprendre les fifs comme ils les appellent et peut-être retrouver sa fille. Lorca rejoint la meute de Agüero, Ner et Saskia sous la houlette bienveillante mais néanmoins directive de l'amiral Arshavin. Commence alors une aventure incroyable et difficile dans le monde des furtifs, mais aussi de toute une panoplie de groupes de personnes tentant de redonner de l'humanité et de l'entraide à ce monde devenu fou et égocentrique. Ces communautés cherchent à redonner du sens à la vie dans le respect le plus total du vivant. Je ne peux pas et je ne veux pas aller plus avant dans l'histoire. C'est à vous de le découvrir en lisant ce très beau livre plein d'humanisme, d'amour et d'amitié. Et d'utopie aussi, un peu… mais ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ? J'adhère à cette utopie bienveillante. J'ai été particulièrement touchée voire bouleversée par l'amour que Lorca porte à sa fille Tishka (une sacrée petite bonne femme pleine de vie, d'amour et d'humour très attachante elle-aussi). Amour inconditionnel. Sa mère Sahar aussi bien sûr aime Tishka, mais j'ai eu plus de mal avec ce personnage que j'ai tout de même fini par apprécier à la fin du livre. Mais Lorca est vraiment le personnage le plus émouvant. J'ai bien aimé aussi Saskia et Agüero, un duo fort sympathique. En parlant de Saskia (musicienne et spécialiste des sons), il est à noter que la musique a une très grande importance dans le récit ainsi que le dessin avec les céliglyphes des fifs. Ce roman est dense, complexe, intelligent et forme un tout incroyable ! Je ne suis pas prête d'oublier ce roman qui me tourne dans la tête depuis que je l'ai terminé. Cela me donne évidemment envie de découvrir « La Horde du Contrevent »… Mais laissons passer un peu de temps, le temps de digérer celui-ci ! Un petit conseil : Osez vous plonger dans ce pavé étonnant !
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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