![]() |
Une guimbarde abandonnée dans un chantier lui-même abandonné… C'est ce que va trouver San-Antonio sur les indications de son tailleur chez lequel il a traîné Pinaud pour relooking. Jusqu'ici, rien que de très banal, me direz-vous. Sauf que le chantier est à l'abandon depuis que son propriétaire s'est enroulé autour d'un pylône Haute Tension avec sa voiture… Oui ! Et alors ? Un examen de ladite guimbarde nous amène à savoir qu'elle est la propriété d'un dénommé Auguste Viaud, et que le susnommé Auguste Viaud est dans le coffre de sa propre voiture, le corps percé de huit balles de fusil, plus une de pistolet dans la tête… Ca c'est moins banal ! On pense tout de suite à un fusillé… peut-être… Pire, le médecin légiste annonce une mort remontant… à quinze ans… Difficile de se tenir à une discipline de lecture du genre un par mois, quand il y a tellement de choses à lire par ailleurs. le San-Antonio prévu en février a glissé en mars. Un bon « petit » San-Antonio de la première époque que ce « Les doigts dans le nez » ; et un retour du célèbre commissaire à ses premières amours de l'espionnage plus ou moins lié à la seconde guerre mondiale. On croise Pinaud chez le tailleur en essayage de costard et Bérurier en train de se mettre un petit gorgeon dans le sifflet, convalescent après sa malheureuse aventure de l'épisode précédent , « Ca tourne au vinaigre » où il avait mal bloqué une praline et s'était retrouvé à l'article de la mort. Un bon « petit » San-Antonio, dans la mesure où l'enquête est menée en quasi solo par S.A. lui-même. Un scénario complexe comme on en voyait dans les premiers de la série… Rapport à la construction, une nouveauté que Frédéric Dard systématisera par la suite : le calembour sur le nom des personnages : telle l'entreprise de maçonnerie Maideux et Fils… Enfin, il faut noter un personnage intéressant : le brigadier Bazin qui est à ma connaissance le premier à utiliser en quantité les tournures de phrases qu'on trouvera plus tard dans la bouche de Bérurier : « J'ai z'une mémoire en faillite », pour j'ai une mémoire infaillible ; le mot incendie utilisé à la place d'incident, etc. Bref, tout se met en place, petit à petit… le meilleur est à venir. + Lire la suite |
« Cette compilation qui se voudrait anthologie complète […] a pour but de proposer aux lecteurs de revisiter l'oeuvre de l'auteur par la lorgnette des aphorismes, des fragments, des éblouissantes et percutantes réflexions qui ont traversé son esprit entre 1943 et 1987 […]. » (Préalable & remerciements)
« […] La meilleure histoire belge, je vais te la dire, c'est la plus terrifiante de toutes : « Il est une fois Scutenaire et les Belges n'en savent rien ». Et les Français non plus. (...) Il dit tout, mais par brèves giclées, Scut. Il sait la vie, la mort, l'avant, l'après (...), l'amère patrie, le surréalisme, les frites, les cons, les moeurs, les larmes et la façon dont, chez lui, il doit éteindre au rez-de-chaussée avant d'éclairer au premier pour ne pas faire sauter le compteur électrique. » (Frédéric Dard)
« Le texte lapidaire est une spécialité belge. […]
[…] cet orpailleur de l'apophtegme reste merveilleusement méconnu […]. « J'écris, dit Scutenaire, pour des raisons qui poussent les autres à dévaliser un bureau de poste, abattre un gendarme ou son maître, détruire un ordre social. Parce que me gêne quelque chose : un dégoût ou un désir. » […] Scut le météorite a tout lu, tout vu, tout englouti et tout restitué dans un habit neuf.
« J'ai quelque chose à dire et c'est très court. » Maximes en percussions et sentences en saccades sont étrillées, débarbouillés au gant de crin. Sa façon de dire merde alentour est à nulle autre pareille. […]
[…] Réfractaire, récalcitrant, insoumis sous toutes les latitudes, Scutenaire n'est point de ceux qu'on puisse congédier en ambassade. Dans les poussées d'angoisse, il usait, comme d'un remède à toute épreuve, des aspirines de l'humour. Elles ne le guérissaient pas mais l'apaisaient.
[…] » (Patrice Delbourg, les désemparés, Éditions le Castor Astral, 1996)
« Mes inscriptions sont une rivière de Californie, il faut tamiser des tonnes de sable et de gravier pour trouver quelques pépites, voire des paillettes. Remarquez, sable et
gravier ne sont pas matières inutiles. » (Louis Scutenaire)
0:00 - 1ère inscription
0:09 - 2e inscription
0:18 - 3e inscription
0:28 - 4e inscription
0:37 - 5e inscription
0:51 -6e inscription
1:00 -7e inscription
1:08 - 8e inscription
1:20 - 9e inscription
1:36 - 10e inscription
1:49 - 11e inscription
2:05 - 12e inscription
2:23 - 13e inscription
2:40 - 14e inscription
2:51 - 15e inscription
3:10 - 16e inscription
3:39 - 17e inscription
3:48 -18e inscription
4:06 - 19e inscription
4:26 - 20e inscription
4:39 - Générique
Référence bibliographique : Louis Scutenaire, J'ai quelque chose à dire. Et c'est très court., Collection d'Inscriptions, évocations et autres textes rassemblés par Jean-Philippe Querton, Cactus Inébranlable éditions, 2021.
https://cactusinebranlableeditions.com/produit/jai-quelque-chose-a-dire-et-cest-tres-court/
Image d'illustration :
https://www.kobo.com/us/en/ebook/louis-scutenaire-1
Bande sonore originale : Crowander - Don't You Leave
Don't You Leave by Crowander is licensed under an Attribution-NonCommercial 4.0 International License.
Site :
https://freemusicarchive.org/music/crowander/from-the-piano-solo-piano/dont-you-leave
#LouisScutenaire #JAiQuelqueChoseÀDireEtCEstTrèsCourt #LittératureBelge