Justan Lockholmes (!) de son véritable nom, Jérôme Petlan, est-il toujours le "Golden Boy" du crime comme s'interroge le Daily Express dans son article relatif à la disparition d'Elizabeth Smith dont le nom ressurgit à l'occasion du cambriolage de la maison du milliardaire Edward de Rockfield domicilié 221 B Baker Street. (ça ne s'invente pas !)
En lecteur facétieux et irrespectueux, Justan m'est apparu, pour reprendre une phrase de la page 13, que l'auteur ne lui applique pas, "(...) plaisant sans être déduisant, agréable sans être charmeur et poli sans être hypocrite."
Certes, il plait aux femmes pour, "laisser filtrer quelques révélations (...) en échange de certaines satisfactions buccales dont ses admiratrices avaient le secret." (SIC) ...."Car oui, passer la nuit avec ce cher Justan Lockholmes avait ses avantages (RE-SIC) et "Quelquefois même (...) de jeunes hommes l'avaient attendu en bas de chez lui, empreints des mêmes idées que ses jeunes admiratrices."
Mix improbable de
Sherlock Holmes et de James Bond, Justan est autocentré et rappelle par ses comportements erratiques et irrationnels le détective autiste de
Eduardo Mendoza dans le Labyritnhe aux Olives ou encore
le Mystère de la crypte ensorcelée.
Côté Holmes, on obtient des raisonnements souvent iconoclastes prenant son auditoire de court, et côté Bond, on retrouve une Miss MiniPoney répondant au prénom de Gabrielle eperdumement amoureuse du jeune détective...
Pour compléter le tableau ajouter le Commissaire André Vacherin Tabloïde qui lui est un mix du commissaire Faroux (L'ennemi intime de Nestor Burma) et de l'inspecteur Lestrade de Scotland Yard, toujours aux prises avec les méthodes de Sherlock.
Yvan Beaufort Tabloïde, le rejeton du commissaire, une force de la nature, admirateur transi de Justan, qui le suit comme le stagaire fidèle que son père a imposé à Justan.
Cette fois-ci, il semble que Justan se soit planté dans les grandes largeurs en présentant la disparition d'Elizabeth Smith qui, "(...) n'avait rien de remarquable, si ce n'est une vie des plus banales et des plus ennuyeuses.", durant son voyage de noces, comme une fugue tragiquement terminée en suicide.
Le lecteur est entraîné sur la dangereuse pente que suit Justan, s'ingéniant à le prévenir d'événements dont le détective ne se soucie guère. Quel rôle joue Samantha Roth "(...) cette jeune brunette au regard incendiaire (...)" qui est la dernière personne à avoir vue Elizabeth encore en vie ?
Que lui veut Messalia Grimm en l'entraînant sur la piste d'une soit disant secte maléfique ?
Le lecteur, cahoté par l'intellect tortueux du détective, n'est pas ua bout de ses peines. Mais il adore se faire balader.
Le roman est à la hauteur de ce qu'en dit l'auteur (Ah ! Ah ! Ah !). Il promet dans son avertissement, "(...) une lecture (...) récréative, agréable, intellectuellement intéressante, mais surtout lisible."
Je signe des deux mains.
Rire assuré et rire garanti !
A mettre au crédit de
Beta Publisher, la présentation graphique de l'ouvrage et les variations pertinentes de la typographie.
Justan pense en italique, le journal de Madame de Saint-Maure est d'une belle cursive, et le récit est émaillé de fac-similé des articles de presse, de cartes de visite, de notes griffonées et décodées par Justan, capable de craquer plus d'un langage crypté.
Le récit s'achève trop vite et déjà, il prend au lecteur l'irrepressible envie de se jeter sur le tome 2 des aventures de Justan.
Affaire à suivre...disent les derniers mots de l'ouvrage en italiques...
Assuremment, le lecteur affuté et avisé suivra...et survivra !
Merci CD Darlington, qui que vous soyez, y compris la réincarnation de Cyril Dean Darlington (1903-1981) le biologiste et généticien anglais prosélyte de l'eugénisme.
PS : Roman reçu dans le cadre d'une masse critique en prévison de la rencontre avec
Beta Publisher, l'éditeur, le 30 septembre 2021 dans les locaux de Babelio.
Merci pour ce cadeau !
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