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3,08

sur 1128 notes
L'histoire d'une métamorphose d'une jeune femme en truie. (Si, si). Ce roman largement encensé lors de sa sortie n'a cessé de m'irriter, temps par sa forme narrative que par le fond.
Conte cruel, farce absurde ? je n'y ai lu qu'ennui. Et qu'est ce que c'est long un livre auquel au n'adhère à aucun moment. Grosse déception.
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Nos ADN sont à 95 % identique. Cette thérianthropie humaine/porcine n'a donc rien d'incroyable.
Peut être celle-ci était-elle inimaginable ? Marie Darrieussecq l'a imaginée en fouillant et retournant le corps des mots enfouis dans tous nos lieux communs... Femme/ truie. Qui de la bête, que de la femme ? qui du porc ou de l'humain? Qui transforme quoi, en qui , en quoi ? Société, famille, soi même ? Où commence le dégoût, le rejet, où s'arrête la comédie, où la vérité va t elle se loger ? Métamorphose..dissimulation..cannibalisme ? Jeu de rôles ? Jeu de cochons ou de massacres ? C'est déjanté, drôle, et sur bien des aspects pas si fictionnel que cela.
Astrid Shriqui Garain
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Avec Truismes, Marie Darrieussecq n'est pas entrée en littérature par la petite porte. C'est plutôt à grands coups de canif dans la littérature du réel, si chère au théoricien littéraire Jacques Dubois, qu'elle débarque.

Une femme, la narratrice, se métamorphose petit à petit en truie. La pauvre finira par perdre son travail, son amoureux et connaîtra une série d'épisodes incongrus. Puis, une rencontre favorable avec Yvan, le loup-garou, apaisera notre héroïne qui désormais passe de femme à truie et vice versa par la simple volonté.

Les vieux de la vieille y verront un conte ou une longue métaphore filée sur la différence ou encore sur la condition de la femme. Mais Darrieussecq est maligne et voit la littérature avec un grand L, une littérature qui transgresse les genres et leur rend hommage. Un joli clin d'oeil à la littérature fantastique.
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J'avais déjà entendu parler de ce roman célèbre et j'en connaissais déjà la prémisse improbable : l'histoire d'une femme qui se transforme en truie! Mais j'ai été étonnée de découvrir qu'il s'agit en fait d'une dystopie, et donc d'une critique sociale, à saveur politique et féministe. On se retrouve donc quelque part à la confluence de "La métamorphose" de Kafka, de "La ferme des animaux" de Georges Orwell et de "La servante écarlate" de Margaret Atwood.

C'est un roman qui a marqué la littérature française, et j'ai pu aisément comprendre pourquoi. Dès le départ, j'ai vraiment été captivée par la voix de la narratrice. le décalage entre sa naïveté et les abus qu'elle subit pourrait être drôle s'il n'était pas aussi malaisant. Il faut le dire : l'intérêt que ce livre suscite a quelque chose de la fascination morbide et du voyeurisme malsain. le sexe et le racisme sont racontés sans fard, dans cet univers qui dépeint de façon presque parodique les inégalités sociales et les privilèges des hommes blancs – et ce, en 1998!

Toute l'histoire et sa violence peuvent sembler complètement absurdes et gratuites au premier abord, mais lorsqu'on s'y attarde, on découvre qu'elles sont en fait lourdes de sens... À force de se faire traiter comme de la viande, la protagoniste en devient! Mais ironiquement, c'est ce qui l'éloigne du rôle féminin de beauté et de soumission que la société a voulu lui attribuer : elle prend du poids, des poils lui poussent sur le corps et, surtout, elle devient "cochonne", c'est-à-dire qu'elle commence à exprimer ses propres désirs au lieu de se contenter de satisfaire ceux des autres. Et sortir du moule imposé n'est jamais sans conséquences...

C'est un roman très dur, mais en même temps tellement fantaisiste qu'il est difficile d'être réellement choqué. C'est plutôt une fable, une fable très tordue mais fascinante. J'en ressors avec l'impression diffuse et quelque peu troublante d'avoir été roulée dans la boue... et d'avoir aimé ça!
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Chômeuse depuis un certain temps, la narratrice estime qu'elle a décroché un emploi dans une parfumerie grâce à son physique avantageux. En effet, elle est une belle femme qui respire la santé et dont le corps attire les convoitises. Mais sans comprendre pourquoi, elle est prise de désirs qui la laissent honteuse et perplexe. « J'étais de plus en plus persuadée que j'avais quelque chose au cerveau, une tumeur, je ne sais pas, quelque chose qui m'aurait à la fois paralysé l'arrière-train, troublé la vue, et un peu dérangé le système digestif. » (p. 75) Qu'il s'agisse de sexe ou de nourriture, elle ne se contrôle plus. En un mot, elle devient une cochonne, une vraie, avec des soies sur le dos et des tétines sur le ventre. Et autour d'elle, tout change avec l'élection d'Edgar, un homme politique aux idées subversives. « Edgar a dit que ce serait tout de même marrant si on pouvait transformer les prisons en porcheries, qu'au moins ça fournirait des protéines pas chères. » (p. 109)

En littérature, le truisme est une figure de style qui désigne une vérité manifeste, une évidence inutile à démontrer, voire à énoncer. Dans le roman de Marie Darrieussecq, le jeu de mots porte sur la transformation subie par l'héroïne. Rien d'évident là-dedans, rien de manifeste. Pourquoi ? Comment ? On ne le sait pas. Sans être une totale déception, ce roman ne m'a pas enthousiasmée. Après avoir découvert l'auteure avec Il faut beaucoup aimer les hommes, j'avais envie de lire d'autres textes de Marie Darrieussecq. Mauvaise pioche…
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Lu dans le cadre du "club lecture" auquel j'appartiens et qui a pour thème cette fois-ci les Correspondances de Manosque. C'est un genre de salon du livre qui se déroule à Manosque dans le 04 chaque année et où différents auteurs sont invités et il faut savoir que c'est une rencontre littéraire très réputée dans le département. Cette année donc, Marie Darrieussecq fait parti des auteurs invités et moi qui n'avais jamais rien lu d'elle, j'avoue que j'ai été un peu intriguée par la découverte de cette auteure.

Je n'aurais peut-être pas du commencer par ce livre là car j'avoue que j'ai été assez déçue par les thèmes traités qui m'ont mis mal à l'aise et m'ont même parfois donné la nausée. Je reconnais que je suis quelqu'un de très sensible (peut-être trop) et même si les tours de "passe" qu'elle fait dans la célèbre "parfumerie" et qui ne sont pas entièrement décrits mais plutôt suggérés-et c'est peut-être d'ailleurs bien pire- m'ont assez indisposée. Toujours est-il que si cette écriture a eu cette influence sur moi, c'est très probablement parce que c'est extrêmement bien écrit et je ne peux donc que vanter les mérites d'écriture de l'auteure pour cela. La métamorphose de la narratrice en truie est décrite avec brio, je dois l'admettre, mais de manière générale, j'ai trouvé ce livre extrêmement dur puisque la narratrice se fait sans cesse manipuler puis rejeter, que ce soit par les hommes, par Edgar, le directeur de campagne électorale ou encore par sa propre mère.
Le seul véritable bonheur qu'elle a connus dans sa vie était lorsqu'elle vivait une folle passion avec Yvan, le directeur de chez "Loup-Y-Es-Tu", une célèbre marque de cosmétiques, et qui se révèle en fait être un loup-garou mais même cette joie là lui a été arraché lorsqu'Yvan fut tué par des agents de la S.P.A.

Livre qui se lit très vite , aux phrases très bien tournées mais ont je ne garderai pas un très bon souvenir, plus en raison des sujets abordés qu'en raison de la qualité d'écrivain de Marie Darrieussecq. Je retenterai probablement l'expérience mais avec un livre plus soft la prochaine fois !
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Ce livre est très particulier.
Une histoire fantastique mais qui se passe dans un monde auquel on s'identifie rapidement.
Par le truchement du fantastique, cette femme qui se transforme petit à petit en cochon, l'auteur nous livre une critique acerbe de notre société matérialiste, des rapports hiérarchiques et sociaux à travers le regard naïf de son personnage.
C'est très drôle et ironique, même un peu cynique et j'aime la façon dont l'auteur enrobe tout ça de douceur et d'angélisme pour faire passer la pilule.
Très bon moment de lecture surtout parce que l'auteur dont c'est le premier roman se permet toutes les fantaisies.
Ce n'est peut-être pas son roman le mieux écrit mais c'est le plus jouissif et n'est-ce pas le plus important,
l'impertinence et le plaisir?
En tout cas le plaisir fut partagé.
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On peut se poser la question, une fois le bouquin refermé : "Mais qu'est-ce que j'viens d'lire là ?"
_un p'tit roman provoc ?
_une fable philosophique ? Féministe ?
_un voyage de Madame Darrieussecq sous champi ?
_un porno animalier ou une histoire d'amour ?
Eh bien Truisme, c'est un petit mix de tout ça, c'est un peu ce que j'ai ressenti.
Une petite critique sociale, licencieuse, trash mais propre, pleine de sexe et de drames, dégoulinante d'humour, peuplée de salauds et de gros porcs, de mère maquerelle, de patron parfumeur empestant le proxo, de clients se métamorphosant eux-même en des sortes de "DSK" grognants et bramants, tout ça dans un pays au relents politico-nauséeux (ce monde plus sain), peuplé de bêtes imaginaires (son p'tit loulou)... on peut donc maintenant y rajouter une bonne dose d'amour.
Et tout ça en 150 pages...c'est du compressé chez Marie Darrieussecq.
Alors... d'actualité ou loufoque ? marrant ou écoeurant ? léger ou social ? jambon ou poulet ?
Je me suis fait un plaisir d'accompagner cette petite vendeuse tout au long de sa métamorphose en petite truie, je m'y suis même un peu attaché. Gentille..(trop), rien ne lui aura été épargné, et jusqu'au final, madame Darrieussecq, avec votre marabout, vous m'avez hypnotisé.
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Je pensais lire l'histoire de Marguerite Steinheil la femme ayant eu une relation avec le président Edgar Faure..puis je tombe sur le mot Polaroid, ah tiens un anachronisme, bon, je vérifie la date de la présidence de Mr Faure il s'agit de Félix Faure (1895-1899) lui été bien président, et Edgar Faure bien un homme politique mais des années 50-80..Donc déçu, je persévère tout de même dans ma lecture ont "verrat" bien (jeux de mots concernant l'héroïne de l'histoire).
Et là pense à "La Métamorphose" de Kafka, bah oui quand même..
Je continue et là me viens à l'esprit "l'écume des jours" de Boris Vian, le surréalisme..
Des passages sont assez cru, le stupre bien présent par moment.
Lecture étrange, qui a un bref moment m'a aussi fait penser à "la Ferme des animaux" de George Orwell..
À découvrir..
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Je crois que je suis passée à côté.
J'ai eu beau me plonger dedans, je voyais des mots, des tonnes de mots, j'entendais les grognes, parfois ça sentait même le cochon tout rose, j'ai continué, l'odeur devenait insoutenable, et toujours ces mots les uns derrière les autres, et le sens que j'ai cherché sans jamais le trouver.

Truismes, donc.

Des truismes sur les truies ? Avons-nous toutes une petite truie qui sommeille en nous, façonnée par le monde insensé dans lequel on vit ou tout simplement inhérente aux femmes ?

Je ne sais pas, et après cette lecture, je n'en sais pas plus !

Certains lecteurs compatissant à la peine que je m'infligeais m'avaient prévenue : ce livre este bizarre, il s'agirait d'un questionnement, de la condition de la femme, la marchandisation de son corps, son animalité, sa politisation.

Tantôt truie, tantôt humaine, la narratrice nous raconte son histoire. Vendeuse en parfumerie, masseuse, elle reçoit ses clients, s'en occupe bien, très bien même, trop bien peut-être, les clients aiment son corps, elle est bien moulée c'est vrai, et puis comme elle travaille bien, on lui donne des produits de beauté gratuits, youpi ! Voilà un motif qui vaut toutes les peines du monde, et elle donne de sa personne, il faut dire qu'ils sentent bons ces parfums, dommage de s'en priver ! Mais il faut dire qu'à force d'être traitée comme la cochonne qu'elle devient, eh bien notre petite vendeuse devient une véritable truie.

Bon...
Homo homini porcus est ? Manifestement, oui...



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