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EAN : 9782847203899
524 pages
Gaïa (02/04/2014)
4.21/5   12 notes
Résumé :
Les années 1930 s’achèvent, en pleine dépression, sur les prémices d’une guerre mondiale.
Le jeune Magnus Meyer quitte l’Amérique où il vivait depuis cinq ans et rentre dans son Danemark natal. Son petit frère Mads, sensible et idéaliste, s’est enrôlé dans les Brigades internationales pour lutter contre le franquisme. Sur l’insistance de leur sœur, Magnus part à sa recherche, dans un pays frappé par la guerre civile, une Espagne poussiéreuse, ensoleillée et m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Leif Davidsen nous a habitué à nous décrire les dessous, les petits arrangements, du grand frère russe.
Pour se faire présentement, il nous emmène dans les années 30 dans l'Espagne encore républicaine où la lutte armée fait rage contre les nationalistes.
Nous suivons les petites combines des staliniens pour éliminer dans ses propres rangs, l'opposition trotskiste, anarchiste ou anarcho-syndicaliste, pas vraiment élégantes !
Une drôle d'histoire qui sert de départ pour l'intrigue .... L'or de Moscou, expression utilisée pendant la guerre civile espagnole et les premières années du franquisme pour se référer au transfert de la plus grande partie des réserves en devises de la banque d'Espagne vers l'Union Soviétique.
Retrouver dans ces pages la description en 1938, de la visite au tombeau de Lénine avec son cérémonial,correspondant à ma propre visite des lieux dans les années 1975, rien n'avait changé même pantomime, glaçante.
Vérifier l'existence de deux personnages légendaires, les amants de Teruel, Diego de Marcilla et Isabel de Segura. Ils s'aiment, mais le père de la jeune fille préfère un jeune homme de meilleure famille.

Les récits de Leif Davidsen font toujours appel à des faits ayant existé même si la liaison entre les différents événements est laissée à la libre interprétation de l'auteur.
Il est passionnant de se replonger dans l'histoire de la guerre civile espagnole, ce drame qui a laissé se déchirer des gens bien intentionnés, ce qui a permis à une dictature fasciste de s'implanter durablement en Espagne.
Les combats dans lesquels nous sommes plongés, nous rendent terriblement vivante cette période de notre histoire.
La description de la politique du grand frère soviétique nous montre la naissance d'une autre monstruosité de ce siècle sanglant avec la folie de la persécution du grand maître.
Passionnant, instructif, émouvant et jamais ennuyeux bref un très bon livre.
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"Quand les idées prennent le pouvoir, les fusils parlent. D'abord, ils essaient de vaincre par la prière, mais si personne ne les écoute, ils sortent la baïonnette"
Magnus Bertil Johansson revient, après avoir vu du pays, dans la petite ville danoise qui l'a vu naître .
Cela fait 5 ans qu'il a quitté le Danemark. Il a bourlingué notamment aux États-Unis et revient après avoir fui l'Argentine qu'il a quittée rapidement parce qu'il "avait dû mettre fin à la vie de quelqu'un"
Il retrouve la maison familiale. Là les châtiments corporels lui reviennent à l'esprit. Celle-ci est un établissement thermal tenu par son père qui propose des cures combinant des courants électriques, des bains d'eau salée, des végétaux. Il rentre au pays car Marie, sa soeur, lui a transmis une lettre "appel au secours". Mads, leur frère est parti rejoindre les Brigades Internationales en Espagne...il a besoin d'eux.
Un frère dont les idées sont diamétralement opposées à celle du père raciste, attiré quant à lui, par les thèses nazies... un père violent qui n'hésitait pas à le battre et à l'enfermer...
Magnus part donc pour Paris . Il est accrédité comme journaliste...travaillant pour un journal franquiste. Il se rend au bureau de recrutement des Brigades Internationales où on refuse de lui dire où il est.
Alors il va partir vers l'Espagne et nous faire voyager dans les rangs franquistes et dans les rangs républicains .
Des rangs républicains où communistes et trotskistes ne sont pas si amis que ça, loin de là, ou règnent magouilles et règlements de compte.
Bataille des rangs rouges contre les thèses nationalistes et franquistes, certes, mais aussi, peut-être, pour l'or...Cet or espagnol fait de trésors bien mal acquis lors de la conquête de l'Amérique latine, or qui disparu, lorgné par le grand frère moustachu du Kremlin, celui pour lequel Mads se battait.
Roman d'une guerre qui déchira un peuple, mais s'appuyant sur des faits et hypothèses historiques, controversés certes, qui par la suite furent sources de multiples débats et affirmations...
Et si ceux qui se battaient pour des idées, avaient été pris pour des couillons, et instrumentalisés par d'autres se battant pour de l'or? Instrumentalisés par cette ...Russie par ce grand-frère ? « ....pays étonnant qui n'a pas son pareil, où la brutalité et une grande culture vont main dans la main, un pays où l'on se sent vivre, tant qu'on vous le permet."
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Extrait du prologue

Ils sont tous là, réunis en mon honneur. Le Premier ministre, l'ambassadeur des États-Unis, le nouveau conseil d'administration au complet, les journalistes triés sur le volet, et toute ma famille. Ma femme actuelle aussi, un exemplaire plus récent, qui affiche quarante-huit ans alors qu'elle en a cinquante-huit, mes deux ex-femmes, toujours en vie et aussi âgées que moi maintenant, bien que je les aie choisies jeunes, ceux de mes enfants qui sont toujours vivants et beaucoup de petits-enfants et d'arrière-petits-enfants ; je les salue tous aimablement, tous autant qu'ils sont, depuis mon fauteuil roulant, mais je pense à Irina, mon seul véritable amour. Je la revois comme si notre première rencontre datait d'hier, alors qu'elle remonte loin jusqu'en 1937.
En haussant la voix, comme lorsqu'on s'adresse à des vieux, ils m'ont annoncé que la reine serait bientôt là et qu'elle me décernerait la croix de Dannebrog, une distinction qui m'a déjà été remise une fois, naturellement, mais qui aujourd'hui s'accompagnera de toutes les palmes imaginables. Du reste, il se peut qu'il s'agisse d'une autre distinction. Je ne les ai pas écoutés. J'ai acquiescé du chef en exprimant ma reconnaissance de ce que Sa Majesté veuille se déplacer en personne. C'est un geste tout à fait inhabituel et extraprotocolaire. Je dois à ma position particulière sa venue ici, dans mon grand jardin qui embaume, en été. Ma chorale, célèbre dans le monde entier : la Chorale Mads Meyer, dont je suis le mécène depuis plus de trente ans, se produira devant la reine, qui sera peut-être surprise de l'entendre chanter trois vieilles chansons datant de la guerre civile espagnole, ainsi qu'un tango de Buenos Aires. J'ai imposé ce programme qui a stupéfait le chef de la chorale - où trouverait-il les partitions de ces morceaux et pourquoi cette idée ? Mais puisque c'est moi qui paie, c'est moi qui décide du répertoire. J'ai fait partie d'une chorale pendant de très nombreuses années, mais j'ai cessé de chanter le jour où j'ai perdu confiance en ma voix.
Je suis très âgé et j'ai surtout envie de mourir, mais je suis toujours là, je branle du chef avec bienveillance en écoutant les discours qui glorifient mes hauts faits, d'abord dans la lutte contre les Allemands, puis au service du Danemark, en faveur de l'industrie et du commerce danois, et je me dis qu'ils ignorent que tous ces exploits sont fondés sur un crime, dont j'ai toujours eu envie de raconter l'histoire avant de mourir.
Le moment est venu de le faire.
J'ai tué des hommes en Argentine, en Espagne et dans la Russie de Staline. En Argentine, c'était pour sauver ma peau, parce qu'une fois de plus, ma queue avait fait mon malheur. En Espagne, c'était sans doute pour servir mes intérêts, et en Russie, c'était pour Irina. Ce ne sont pas ces exploits qui me valent des galons et des décorations. On me les décerne pour mes activités pendant la guerre, cette période où l'on prenait pour du courage la furie qui me poussait à me battre contre l'injustice de la vie. Pour servir mon pays, j'ai éliminé plusieurs Danois traîtres à la patrie ainsi que deux Allemands. La Résistance faisait appel à moi pour liquider les délateurs parce que j'avais le plus de sang-froid. Ils m'avaient surnommé Sans Peur, ignorant que je ne craignais pas la mort parce que le souvenir de mon frère me faisait souffrir le martyre, comme il le fait encore dans mes rêves. Je bravais aussi la mort parce que je voulais m'unir à Irina dans l'au-delà, comme les Amants de Teruel.
Mes mérites pendant la guerre font de moi un héros pour la bonne raison qu'à la guerre, le crime n'en est pas un, contrairement à ce que professent la Bible et l'école.
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(Les paysans) Je suis persuadé que cette destruction massive de toute une classe sociale et de toute une profession aura des conséquences graves et profondes pour l'Union Soviétique pendant des décennies. Jamais elle ne s'en remettra. Le paysan russe est le symbole de l'âme russe, de la Russie éternelle, de l'église orthodoxe. Il représente tout ce qui est russe et authentique. Staline savait que s'il brisait les moujiks, il écraserait l'histoire de la Russie, la tradition et les coutumes russes et que, par conséquent, il frayerait la voie à un homme neuf : l'homo sovieticus. Il n'avait donc pas à se soucier des morts innombrables causées par cette expérience.
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Je suis très âgé et j'ai surtout envie de mourir, mais je suis toujours là, je branle du chef avec bienveillance en écoutant les discours qui glorifient mes hauts faits, d'abord dans la lutte contre les Allemands, puis au service du Danemark en faveur de l'industrie et du commerce danois, et je me dis qu'ils ignorent que tous ces exploits sont fondés sur un crime, dont j'ai toujours eu envie de raconter l'histoire avant de mourir. Le moment est venu de le faire.
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Les hommes sont comme les animaux, le pire, c'est d'être isolé du troupeau.
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Toutes les religions sont ainsi, inventées par les détenteurs du pouvoir pour que les autres restent dans l'ignorance. L'église est le symbole classique de cette oppression séculaire.
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