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EAN : 9782753536371
202 pages
PUR, Presses universitaires de Rennes (18/09/2014)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Le refus d'entrer en parentalité doit être lu en interaction étroite avec les normes conjugales et professionnelles qui se reconfigurent depuis les avancées sociales, féministes et juridiques des années 1970. à partir de données statistiques récentes et de récits de vie denses et régulièrement convoqués au fil du texte, l'ouvrage s'intéresse aux motivations des personnes volontairement sans-enfant qui ont accepté de témoigner. à la croisée de la sociologie de la fam... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Depuis la légalisation de la contraception et de l'avortement, avoir ou pas un enfant est un choix. Mais le choix de ne pas avoir d'enfant reste très marginal. Qui décide de ne pas avoir d'enfant ? Pour quelles raisons ? Est-ce un choix féministe, égoïste, carriériste ?

Cet ouvrage est la publication d'une thèse de sociologie qui s'appuie sur une trentaine d'entretiens avec des personnes de 30 à 60 ans ayant choisi de ne pas avoir d'enfant. L'auteure explore raisons et conséquences de ce choix. Elle révèle par exemple la violence de la pression sociale qui s'exerce sur les personnes qui affirment ne pas vouloir d'enfant, notamment sur les femmes, à qui l'on demande souvent, quand un enfant naît dans l'entourage : « Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ? ». Elle décortique aussi les stratégies adoptées pour y faire face, comme dire : « Un enfant ? Pas pour le moment. » jusqu'à ce que cela ne soit plus physiquement possible.

L'ouvrage, très intéressant et étayé par de nombreux exemples, extraits des entretiens menés par l'auteure, nous donne un nouveau regard sur ce sujet peu étudié, d'autant qu'elle a interrogé aussi bien des hommes que des femmes. Cependant, il aurait peut-être dû être un peu plus détaillé, notamment à propos de la manière dont les personnes interrogées vivent leur choix au quotidien, quelle contraception elles utilisent, si cette volonté est en contradiction ou pas avec leur éventuelle religion…

Un essai passionnant mais un peu court.
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Enfin un ouvrage sur le sujet des personnes ne désirant pas d'enfant écrit par une sociologue, avec la rigueur que cela induit ! (Même si attention, je tiens à dire que l'auteur à oublier quelques retours réflexifs sur son corpus d'entretiens et sur son travail de sociologue ; seulement, personne n'est parfait...).
Après, je trouve que l'auteur a bien réussi à trouver les différentes raisons qui poussent ces hommes, ces femmes et ces couples (hétéro ou homo) à ne pas vouloir d'enfants, même si Debest n'a pas traité toutes les raisons avec la même rigueur scientifique : rapport au corps, sexualité, injonction à la maternité, féminisme, inégalités entre les hommes et les femmes, etc.
De plus, elle n'a pas oublié de faire mention des pressions sociales que subissent ces personnes ; en effet, elle le fait parfaitement bien en mobilisant la sociologie de Becker et Goffman avec des notions telles que la stigmatisation ou l'outsiders.
En bref, un très bon ouvrage que je conseille autant aux parents (qui pourront peut-être se mettre à réfléchir, et qui sait comprendre...) et bien entendu, aux childfree comme les nomme la littérature anglo-saxonne.
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De mon point de vue un excellent ouvrage, très accessible bien que tiré d'une thèse. Il a le grand mérite de remettre en question l'évidence de la parentalité dans la recherche de l'accomplissement individuel. Charlotte Debest dresse un portrait fin des personnes volontairement sans enfant et place leur discours dans une perspective socio-historique pour tenter de comprendre comment ces prises de position répondent aux évolutions sociétales. Cet ouvrage datant de 2014, je me demande comment a depuis évolué (ou pas) le discours des SEnVol, notamment au regard des enjeux écologiques, argument qui n'a pas du tout été évoqué par les personnes enquêtées à l'époque.
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Ouvrage très intéressant et riche. Seul bémol, il est parsemé de points de vue et autres niaiseries psychanalytiques dont on se passerait volontiers. La pseudoscience n'a pas plus sa place en sociologie qu'en psychologie... Arrêtez de nous bassiner avec ces inepties.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Mais, du côté des normes et de leur diffusion, il apparaît que les exigences pour être un "bon parent" sont contradictoires avec celles pour être "un bon conjoint", comme l'expriment les personnes volontairement sans-enfant. D'un côté, le "métier de parent" suppose disponibilité, relation inaliénable et restriction de sa liberté et de son autonomie, de l'autre le "métier de conjoint" suppose épanouissement personnel, relation sécable, autonomie des deux partenaires. Les individus sont appelés à répondre aux attentes d'un lien inaliénable au travers de la filiation tout en devant répondre à l'injonction du couple "moderne", qui suppose la possibilité de rompre, alors même que le couple stable est posé comme un prérequis, une condition normative, à l'entrée en parentalité. C'est bien l'articulation entre le "métier de parent" et celui d'amant.e qu'il s'agit aussi de penser (Debest, 2012) et les normes contradictoires qui sont véhiculées et qui rythment la vie d'un individu en au moins trois facettes : la vie professionnelle, la vie parentale (plus que familiale) et la vie conjugale. En ce sens les femmes, mères et en couple, ne vivent pas une double journée mais bien une triple journée et, pour les femmes à capital économique élevé, une situation de "monoparentalité" pourrait s'avérer plus satisfaisante et moins harassante qu'une situation de famille classique (Murard, 2004)
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Le fait d'avoir des enfants, et d'en être responsable, conduit à ne pas pouvoir partir du domicile conjugal avec pour seul compagnon son baluchon.
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Enfin, d'autres [hommes du corpus] évoquent, d'une manière ou d'une autre, dans l'entretien le fait d'avoir privilégié leur relation conjugale au détriment d'une potentielle vie de famille. Ils ont, soit explicitement déclaré qu'avant la rencontre avec leur compagne actuelle ils pouvaient se projeter dans une paternité mais que leur partenaire ne souhaitait pas devenir mère, soit que la femme avec qui ils ont été en couple durant une vingtaine d'années n'a pas été "moteur" du projet d'enfant et qu'ils n'ont pas souhaité être à l'initiative d'un projet d'enfant qu'ils auraient eu à assumer. Ces deux types d'explications renvoient bien au fait que même pour ces hommes qui sont volontaires pour parler de leur souhait de ne pas être père, ce sont les femmes qui sont responsables des enfants. Elles deviennent ici presque responsables du (non) désir d'enfant des hommes, ce que l'on peut retrouver au travers des études portant sur les couples infertiles.
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Or, il apparaît au regard des discours des SEnVol, mais également des questions posées habituellement au sujet des personnes volontairement sans-enfant, que certains qualificatifs péjoratifs leurs sont renvoyés à l'annonce de leur souhait de rester sans enfant [...]. Ce que l'on renvoie en premier aux SEnVOL est l'égoïsme [...]. La deuxième caractéristique accolée au fait de ne pas vouloir d'enfant est le fait de ne pas aimer les enfants [...]. La troisième caractéristique, ressortie mois fréquemment que les précédentes, accolée au fait de ne pas vouloir d'enfant est le reproche d'une sexualité diverse, non conjugale, non reproductive, potentiellement dangereuse, notamment lorsque l'on est femme [...]. Ce qui est renvoyé aux femmes SEnVol, et de manière générale, aux femmes sans enfant, c'est de ne pas être des femmes accomplies.
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En 2005 [...], seuls 10% des individus interrogés pensent qu'il est tout à fait possible, pour un homme ou pour une femme, de s'épanouir sans enfant.
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Video de Charlotte Debest (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charlotte Debest
Dans cet épisode d'Effractions : le podcast, la sociologue Charlotte Debest évoque les thématiques abordées dans Boulder, d'Eva Baltasar. Dans ce récit, la narratrice voit son couple péricliter après que sa compagne lui ai fait part de son désir d'enfant.
Cet épisode a été préparé par Bernadette Vincent Réalisation : Michel Bourzeix et Gilles D'eggis Lecture : Caroline Girard Extrait lu : Boulder © Editions Verdier, 2022 Musique : Thomas Boulard Ce podcast a été enregistré dans les studios du Centre Pompidou
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