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EAN : 9782073045683
256 pages
Gallimard (18/01/2024)
3.23/5   193 notes
Résumé :
« J’attends que quelque chose se passe. Je crains, à tout moment, que ça ne fonctionne pas, qu’il y ait un problème, un chaînon manquant. Je ne vois pas comment cette opération pourrait se dérouler sans encombre. J’ai pris un numéro à l’entrée du service état civil, j’ai pris aussi mon air le plus désinvolte, comme si cela m’arrivait tous les mardis, d’aller me faire faire une identité. »

Avant d’être enceinte, Pauline ne s’était jamais posé la questi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
3,23

sur 193 notes
°°° Rentrée littéraire 2022 #1 °°°

Pauline, 30 ans, n'avait jamais prêté attention à la trilogie onomastique qui suit son premier prénom : Jeanne, Jérôme, Ysé, posés là dans son état civil sans aucune explication donnée par ses parents. Mais après une tragédie qui la fait basculer dans un « monde blanc » et perdre totalement pied, elle ressent le besoin de percer le mystère de ses trois mystérieux prénoms afin de creuser la couche épaisse de son identité :

« J'écris pour ne pas faire autre chose. J'écris pour donner une contenance à l'existence. J'écris pour me dire que ça ira. J'écris pour me dire que ce n'est pas si moche. J'écris pour attendre que les jours passent, que la vie passe. J'écris pour occuper mes mains. Mes mains écrivent. Elles ne peuvent pas toucher la main sur la paroi de la grotte. Elles ne peuvent pas caresser le petit crane duveteux. Elles ne peuvent pas communier avec la femme d'avant, ni avec l'enfant d'après. Alors elles grattent, elles grattent le papier. Elles s'agitent. Au bout de moi, loin de moi. Elles grattent le parchemin de cette identité à moitié effacée pour écrire une autre vie. Elles creusent les idées qu'il y a sous mon crâne, elles les repèrent et puis elles déterrent. Mes mains creusent comme elles creusent sans fin le sable sur les plages, sans l'idée même d'une fin, dans ce geste répété à l'infini. »

Les mots sont forts pour dire l'impériosité de cette quête d'identité et de vérité sur fond de résilience atypique. Pauline se cherche, se perd, se retrouve en même temps qu'elle prospecte, fouille, explire pour débusquer la vérité de Jeanne, Jérôme et Ysé. Trois chapitres, un pour chaque prénom, un par quête, autant de déambulations modianesques qui éveillent des sensations et des sentiments comme dans la grotte du Pech Merle dans le Lot sur les traces de Jeanne l'arrière-grand-mère considérée comme folle qu'elle imagine être l'aïeule préhistorique, auteure de ses mains pariétales :

« Toucher permet qu'il se passe quelque chose, que quelque chose passe, que quelque chose vienne, que quelqu'un arrive. Nos deux paumes réunies ouvrent un passage secret, une partie de la paroi rocheuse se décale et laisse entrevoir un tunnel qui mène à un trésor. La communion de nos mains de femmes génère une force tellurique plus forte que toutes les autres forces, et, là, sous terre, ensemble, nous ouvrons une trouée. La paroi se lézarde, la vie aussi. »
Puis sur les traces de Jérôme, ami homosexuel de sa mère, emporté dans les années 1980 par le sida, qui la mène dans les rues de Sousse en Tunisie ou les allées du cimetière Montparnasse. Et enfin, un voyage imaginaire dans la peau d'Ysé, le personnage féminin du Partage de midi de Claudel.

Au-delà de l'écriture incroyablement fine et vivante de Pauline Delabroy-Allard, ce que je retiens de ce roman foisonnant, c'est la sincérité de l'auteure qui avance avec une détermination touchante pour se reconstruire et imposer un univers très singulier. Certaines pages sont d'une exceptionnelle beauté et font naître une émotion intense comme les passages sur les mains et la grotte, et surtout toute la deuxième partie consacrée à Jérôme, éblouissante de fantaisie, de drôlerie.

Pour autant, je n'ai pas adhéré à tout. La partie « Ysé » m'a semblé bien longue, j'ai peiné à la finir. Si le jeu- dialogue avec ce personnage fictif a quelque chose de virtuose, n'ayant pas lu l'oeuvre de Claudel, j'ai l'impression d'être passée complètement à côté de références importantes pour l'appréhension de l'évolution psychologique de Pauline. de même, les trois parties sont nommées selon les trois questions fondamentales de la pensée de Kant, inspirées de sa théorie de la connaissance : « que puis-je savoir ? », « que dois-je faire ? », « que m'est-il permis d'espérer ? » ... sans que je n'en saisisse la portée ou la pertinence.

C'est toute la singularité de ce récit, à la fois très intellectuel et très intuitive, sa limite aussi à mon sens car les clés de lecture peuvent manquer pour apprécier certains passages exigeants qui, du coup, bascule dans une opacité qui met à distance, là où d'autres passages, plus immédiatement accessibles, touchent et enthousiasment avec leur élégance à laisser le lecteur avoir sa place.

Ce qui est sûr, c'est que la réflexion sur le pouvoir de l'écriture et de l'imagination est puissante. L'auteure le dit bien dans le premier chapitre, si elle n'obtient pas les réponses voulues sur Jeanne, Jérôme et Ysé, elle inventera, suggérant que c'est dans la littérature qu'on trouve sa véritable identité et dans les ivres qu'on peut être soi-même, dans une sorte de transfiguration qui accueille et apaise comme un refuge.

Lu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée
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Dans l'indifférence et la routine du bureau de la mairie où Pauline fait faire sa carte d'identité, on apprend que celle-ci, déjà dotée de 2 noms de famille est aussi pourvue de 3 prénoms secondaires. 3 prénoms dont elle avait pris conscience sur la liste des admis au baccalauréat. 3 prénoms dont elle ne sait rien, ni de qui ils sont issus ni ce qu'ils représentent pour sa famille. Une famille qui ne parle pas, qui ne lui dit rien sur son passé, sur ses origines.
Pauline est enceinte et avant de donner un prénom à son futur bébé, elle décide qu'il est temps pour elle de découvrir qui sont Jeanne, Jérôme et Ysé.

Ses parents ne parlent jamais de Jeanne, Jérôme apparaît parfois dans leurs conversations, Ysé est l'héroïne d'une pièce de Paul Claudel "Partage de midi". Mais que représentent t-ils pour ses parents ?

Pauline est en vacances avec "elle", elle vit avec "elle", "elle" ne sera jamais nommée. Peut-être parce que ce n'est pas tellement de leur histoire que l'autrice va parler mais de la quête de ses origines à travers ses 3 prénoms.

Elles visitent la grotte du Pech Merle, une envie irrépressible de Pauline, pourtant claustrophobe, de plonger dans le passé, elle qui ne sait rien de sa famille.
Et puis, c'est la maison des grands-parents, les souvenirs d'enfance qui remontent, on évoque Jeanne mais Pauline n'obtient pas beaucoup de réponses. En remontant vers Paris, Pauline sait qu'elle n'oubliera pas le regard de Jeanne aperçu sur une photo.

Après Noël, alors que la neige recouvre Paris, arrive un événement traumatisant, un jour blanc qui va changer la vie de Pauline.
Jeanne, Jerôme, Ysé deviendront son point d'ancrage.

Avec l'alternance de phrases courtes et longues, Pauline Delabroy-Allard donne du rythme à son roman. Son écriture originale, à la fois simple et poétique fait de cette quête d'identité un roman fort en partie autobiographique. L'autrice effectue une enquête familiale, elle cherche la vérité qui entoure le mystère de ses prénoms surtout le prénom masculin de Jérôme. Elle ne trouvera pas toutes les réponses se heurtant aux secrets de famille, elle en inventera donc.

L'autrice aborde aussi la solitude parfois nécessaire pour panser ses plaies et accepter le destin, pour comprendre également comment le passé fait de nous ce que nous sommes.
Et avec Ysé, c'est la Litttérature qui est mise en avant.

Je trouve ce roman, très riche, émouvant et virtuose, très prometteur pour la rentrée littéraire prochaine.

Le premier roman de Pauline Delabroy-Allard "Ca raconte Sarah" a été couronné de plusieurs prix en 2018, il a même fait partie des premières sélections pour le prix Goncourt cette année là.
Je ne serais pas étonnée que ce roman soit aussi récompensé... qui sait ? ;-) En tout cas, je le souhaite, j'ai beaucoup aimé le lire avant sa sortie.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditons Gallimard pour leur confiance lors de l'envoi d'une masse critique privilégiée.
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Pauline, 30 ans est enceinte et se questionne sur ses origines suite à la carte d'identité qu'elle doit faire pour la première fois. Ses autres prénoms : Jeanne, Jérôme, Ysé l'intriguent. Pourquoi le choix de ces prénoms ? le prénom masculin est une surprise encore plus grande. Ses parents restent de marbre lorsque Pauline les interrogent, surtout sa mère qui change de conversation. Peu importe, elle décide de demander à sa famille élargie pour avoir des pistes. Les trois chapitres de ce roman sont consacrés à chacun de ses trois prénoms. Mais un drame au cours de l'histoire va être nommé "Le jour blanc". Je ne vous en dirait pas plus pour ne rien dévoiler.
C'est un roman très intimiste, qui m'a bien plu sauf peut-être la troisième partie où je me suis sentie perdu car elle mêlait l'oeuvre de Paul Claudel "Le partage de midi" que je n'ai pas lu.
L'écriture est dynamique, franche, dépaysante, mais aussi virtuose et brillante, pour un second roman. Un beau récit émouvant, drôle parfois, et atypique. Dommage pour la troisième partie qui m'a paru longue, ennuyeuse et un peu inaccessible.
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J'avais vu défiler de nombreuses critiques ( souvent élogieuses) de son premier roman " Ça raconte Sarah", mais n'avais pas franchi le pas pour le lire. Merci à Babelio et aux éditions Gallimard de m'avoir donné l'occasion de la découvrir à travers son deuxième livre.

Un titre énigmatique car contrairement à la première de couverture présentée sur le site, aucun point d'interrogation n'est mis après " Qui sait".

Les trois parties qui composent ce roman sont liées à ce titre car elles reprennent les trois interrogations kantiennes: Que puis-je savoir? Que dois-je faire? Que m'est-il permis d'espérer?

le lecteur est tout de suite captif de l'écriture introspective dense, presque hypnotique. L'utilisation fréquente de l'anaphore mime l'obsession de la narratrice , Pauline ( tiens donc...) , une jeune femme de trente ans, quant à son identité, ou plutôt quant aux trois prénoms curieux, car elle n'en connait pas l'origine, qui suivent le sien: Jeanne, Jérôme, Ysé.

C'est comme une sorte d'enquête, difficile, étant donné que dans sa famille, on n'évoque pas le passé. On comprend assez vite que cette recherche désespérée est une façon pour elle de conjurer cette béance dans son corps, qu'elle n'arrive pas à exprimer. Je n'en dirai pas plus...

La fin est ouverte mais un peu frustrante. Néanmoins, elle ressemble bien aux errances intimes du personnage. Une plume vraiment attractive, qui m'a quand même lassée dans la dernière partie, et un sujet qui ne peut laisser le lecteur indifférent. Une auteure à suivre.
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Deuxième roman de Pauline Delabroy-Allard, dont le premier ouvrage publié Ça raconte Sarah avait été un succès d'éditions, y compris au-delà de nos frontières, Qui sait donne la parole à une femme beaucoup plus modérée que ne l'était la narratrice du précédent ouvrage. le point de départ de l'intrigue repose sur les prénoms que ses parents lui ont attribués à sa naissance, ceux qui n'apparaissent que sur les papiers officiels, que l'on découvre parfois tardivement chez nos proches. Ceux de Pauline, -Jérôme, Jeanne et Ysé- ont de quoi faire surgir de nombreuses questions. Pourquoi un prénom de garçon ? Qui est Jeanne et que représente Ysé dans l'imaginaire familial ?

Ce serait trop simple si la mère de Pauline pouvait simplement répondre à la question. le sujet à à chaque fois esquivé, ignoré, chassé du discours comme on chasse une mouche taquine dans la chaleur de l'été.
C'est donc à Pauline de faire ce travail de recherche.

On découvrira peu à peu quel fragment de l'histoire familiale se cache derrière ces prénoms.


Cette enquête d'identité est une sorte de bilan personnel, à un moment des vie où la jeune femme vit des heures difficiles, dans son couple et dans on corps, des épreuves qui risquent de modifier le cours de son destin.

Roman intimiste, explorant la force des non-dits, ainsi que la frontière ténue entre les souffrances du corps et de l'esprit.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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critiques presse (1)
LeFigaro
22 septembre 2022
La plume de la romancière française veut épouser le mouvement impérieux d'une conscience qui parle.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Je bouillais d'impatience. Aller sous terre était devenu vital, une obsession. Je la faisais rire, en faisant mon auto-analyse à haute voix. Creuser la surface à défaut de creuser les mystères. Descendre sous terre pour descendre en moi-même. Aller dans le sombre, là où la lumière ne perce pas, pour mieux déterrer les ombres. Pour les mettre au jour, peut-être, en ressortant de là ; si jamais j'en ressortais, j'ai précisé. Bla, bla, bla. Je plaisantais, mais j'avais envie de ça, très fort. D'y aller franco, comme on dit. Peut-être même de faire l'expérience d'un enfouissement. D'une inhumation.
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Pas de questions alors, pas de vagues. J’écris parce que le regard de ma mère s’évapore, parce que son silence m’enveloppe. J’écris pour remplir les vides. J’écris pour voir après. J’écris pour plaire. J’écris pour passer la nuit. J’écris pour triturer du bout du doigt les blessures de l’existence. J’écris pour déplaire. J’écris pour ne plus avoir peur. J’écris pour sauver ce qui peut l’être. J’écris pour savoir qui je suis. Si je n’obtiens pas de réponses, alors j’inventerai.
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Je guette mon numéro sur le grand tableau électronique au-dessus de ma tête, ça tinte et quand ça tinte, les chiffres lumineux changent, ça dure un millième de seconde mais quand même, ça fait comme un dessin mouvant, on ne voit pas tout de suite quel chiffre va être dessiné sur l'écran, le temps d'un tout petit suspens, de contenir un instant son souffle avant de savoir si c'est enfin son tour, oui ou non.
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Oui, je comprends, mademoiselle, c'est incompréhensible, la mort, je dis c'est pas la mort qui est incompréhensible, c'est la vie, c'est donner la vie à quelqu'un, c'est ça qui est incompréhensible, c'est être responsable de ça, capitaine du navire de quelqu'un qui n'a rien demandé, pilote d'un autre avion que le sien, je me perds dans mes explications, il murmure il est tard, mademoiselle, vous devriez dormir, je dis oui, vous savez, j'ai vu que j'étais un maillon de la chaîne des femmes qui vont finir allongées dans un gouffre quand j'ai dû dire, pour la première fois, je suis la mère de, avec le prénom de ma fille ensuite, je suis la mère de, un jour, oui, je me suis présenté comme ça, c'était pour l'administration, pour les papiers à faire après le drame, les innombrables papiers qu'il faut remplir, j'ai dit bonjour, je suis la mère de, je suis la merde, vous entendez, je suis la merde, je suis la merde ! Il a répété, le fossoyeur, avec son accent du Sud, je suis la merdeuh, on a ri dans la nuit, j'ai répété encore une fois, je suis la merdeuh, je suis la tonne de terre merdeuse sur les dépouilles de mes ancêtres femmes qui reposent au fond des gouffres, je suis la couche le gadoue par-dessus elles, je suis la mouscaille épaisse dans laquelle essaie d'avancer ma lignée, tant bien que mal, à l'aveuglette. Et vous savez, je dis au fossoyeur, j'écrit pour creuser ma tombe.
p. 65.
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Pas de questions alors, pas de vagues. J'écris parce que le regard de ma mère s'évapore, parce que son silence m'enveloppe. J'écris pour remplir les vides. J'écris pour voir après. J'écris pour plaire. J'écris pour passer la nuit. J'écris pour triturer du bout du doigt les blessures de l'existence. J'écris pour déplaire. J'écris pour ne plus avoir peur. J'écris pour sauver ce qui peut l'être. J'écris pour savoir qui je suis. Si je n'obtiens pas de réponses, alors j'inventerai.
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Vidéo de Pauline Delabroy-Allard
La philosophe Claire Marin est la marraine de la 8e édition des Nuits de la lecture sur le thème du corps. Pour cette occasion, elle nous lit un extrait de son choix sur le pouvoir de l'écriture. Pauline Delabroy-Allard "Qui sait" aux Editions Gallimard (2022).
Claire Marin développe une pensée du sensible et interroge la notion d'identité à travers les épreuves existentielles que nous traversons au cours d'une vie : naissance et deuil, maladie et accident, rencontre et séparation amoureuse, rupture et découverte… qu'elle analyse comme les moments-clés de transformation de soi. Elle est notamment l'auteure de « Hors de moi » (Allia, 2018), « Rupture(s) » (L'Observatoire, 2019), « Mon corps est-il bien à moi ? » (Gallimard Jeunesse, 2020) ou encore « Être à sa place » (L'Observatoire, 2022).
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