La révolte continue chez les animaux du château dans ce tome 3 de cette toujours superbe série. Les illustrations, toujours magnifiques, subliment cette BD. Quel talent il faut pour donner cette expression très juste à chaque personnage/animal ! La couverture avec Miss Bengalore est juste splendide.
Dans ce tome, on passe de l'hiver au printemps. Après avoir gagné un peu de terrain dans leur combat contre le dictateur Silvio, les animaux sont toujours menés par Miss B, conseillée par le sage rat Azelar. Mais la courageuse Miss B se pose quand-même des questions, leur début de révolte pacifique a fini dans la violence, ce qu'elle ne cautionne pas.
Ce 3ème tome est un peu différent des autres, peut-être un peu moins violent, ce qui n'est pas pour me déplaire et malgré la situation et les difficultés auxquelles font face les protagonistes face à l'oppresseur, les auteurs ont rajouté quelques touches d'humour, cela met un peu de légèreté et permet une respiration bienvenue.
Les 1ères pages nous font découvrir Silvio dans sa jeunesse et même si ceci n'excuse pas cela, il est intéressant de le voir dans une autre situation. La compagne du dictateur est davantage présente aussi, on la découvre usant de son influence pour garder ses privilèges.
D'ailleurs, les compagnes, compagnons et enfants des personnages du début occupent une place plus importante ici, dans ce tome où la solidarité face au dictateur va s'organiser.
On en apprend un peu plus sur le passé de Miss Bengalore qui explique son engagement dans cette révolte ainsi qu'un sentiment de culpabilité, mais je n'en dirai pas plus...
Dans ce nouveau combat, les animaux se battent pour obtenir la possibilité de voter "Tant que Silvio n'aura pas accepté un vote, nous ne vous obéirons plus. Vous pourrez nous mordre, avoir nos carcasses...mais pas notre soumission." La garde canine rapprochée de Silvio va avoir du fil à retordre, ce qui n'empêche pas Silvio d'user de brimades et de continuer à faire régner la peur afin d'essayer de contenir cette juste rébellion.
A l'heure où les dictatures sont malheureusement toujours bien présentes et proches de nous, cette superbe BD a une résonance particulière et ce que subissent ces animaux ne peut que nous toucher intensément.
Je crois que ce tome est mon préféré pour le moment, j'ai hâte de découvrir le 4ème et dernier de cette série.
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Des animaux ont décidé de mettre fin à la tyrannie de Silvio le taureau dictateur en imposant le vote d'un chef. le mot d'ordre est de ne pas céder à la violence façon Gandhi. Il est vrai que parfois, il faut en user car ils ne peuvent comprendre que de cette façon. Mais ceci est un autre débat...
La ruse et la solidarité auront-ils raison des manoeuvres politiques visant pour le dictateur à conserver coûte que coûte le pouvoir ? La révolte sans violence à savoir la désobéissance peut-elle vraiment mettre un terme à l'inacceptable ? Même si la lutte est non-violente, elle génère une grande violence à laquelle il faut faire face.
En Russie, le dictateur Poutine a fait emprisonner ses opposants après avoir tenté de les assassiner par empoisonnement. Silvio va lui aussi arrêter et emprisonner grâce à sa brigade canine les oppositions aussi pacifiques soit-elles. On voit bien que la métaphore de la Ferme des animaux est à un niveau plus universel, la fable pouvant s'appliquer à bien des régimes politiques de tous bords !
A noter que 4 tomes ont été prévu au départ. On est à la moitié et le récit a déjà bien avancé dans sa progression dramatique et ses nombreux rebondissements. Par ailleurs, le graphisme ainsi que la colorisation sont toujours aussi bien réussis. Ce trait est vraiment magnifique. Je suis toujours subjugué par ces magnifiques couvertures.
Pour ma part, je considère que « la nuit des justes » est une lecture nécessaire pour comprendre le mécanisme des dictatures qui pullulent à travers le monde et qui sont la cause majeure de toutes les guerres et les tensions.
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Comme il est difficile de continuer le combat ! Surtout si celui-ci demeure sans violence, comme le voudrait Miss Bengalore. C'est que certains de ses comparses sont déterminés à en user et même en abuser jusqu'à la mort. Pauvre Miss Bengalore qui doute alors de son pouvoir de persuasion et de sa place parmi les animaux. Mais aidée de César, le vieux rat philosophe, elle continue sa route vers plus de justice et de liberté... La ruse et la solidarité sont bons conseillers.
La détermination de Miss Bengalore anime toujours son combat, sans violence, pour la reconnaissance de leurs droits à tous et du vivre-ensemble sans discrimination.
C'est une belle philosophie et un bel exemple de révolution. Dans notre monde actuel où les dictatures fleurissent sous d'autres noms, il n'est pas inutile de conserver un esprit critique pour dénoncer certains régimes. Et ici pas question d'édulcorer le contexte même si ce sont des animaux humanisés qui prennent la parole : les sacrifices et les douleurs existent dans tout combat. La liberté n'a pas de prix.
Et le dictateur a plus d'un tour dans son sac pour déjouer le « complot » : incitation à la faute, déclaration de propagande illégale, enfermement, brimades et quolibets, coups et violence, semer la peur et la zizanie... Tous les coups sont permis pour asservir le peuple.
Heureusement les dessins, très harmonieux et doux quand la nature se fait sage et amie (la page 19 est une pure merveille), effacent parfois la barbarie et plongent le lecteur dans un état de grâce : petit flottement dans un paysage apaisant.
Un album qui prend aux tripes tant on voudrait voir Miss Bengalore et les siens sortir victorieux de cette grande quête.
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Ce troisième tome du château des animaux m'a paru un peu moins passionnant que les deux premiers.
J'ai trouvé le scénario un peu répétitif et sans réelle surprise.
Pour autant, les personnages de Miss B et de César le lapin tombeur de lapinettes restent tous les deux très attachants.
Ce tome ci c'est celui de la préparation. On attend la chute du Président Silvio et l'instauration d'une vraie république avec impatience !
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La puissance des textes et leur justesse demande au lecteur une attention toute particulière, accentuant ainsi encore la qualité de l'ouvrage. Nos yeux s'arrêtent sur les illustrations qui sont d'une réussite parfaite. Les animaux tous extrêmements réalistes, ajoutant une crédibilité supplémentaire à l'histoire. De page en page, nous sommes captivés, ayant toujours envie d'en savoir plus sur la suite et retenant notre souffle, tellement nous nous attachons aux personnages.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Ce troisième tome rajoute très intelligemment une couche complémentaire à la construction du récit, en dotant les deux protagonistes principaux d’un véritable passé. D’un côté Miss B, l’héroïne et ce qu’elle a traversé, ce qui permet de comprendre pourquoi cette mère seule avec enfants s’engage aussi résolument dans le combat.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
On est charmé par ce Château superbe et généreux.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
- Je sais... Je vous ai déçu.
- "Déçu" ?!!!! Pourquoi ? Parce que vous avez fait des erreurs ? Pfff ! Vous en ferez d'autres ! Il n'y a que ceux qui ne tentent rien qui ne se trompent pas ! Mais, au moins, chez eux, l'échec est une certitude !
Éduquer, ce n’est pas éviter de faire mal, c’est donner un exemple qu’un jour vos petits pourront suivre. Et quand vous aurez compris que la première non-violence est celle que l’on se doit à soi-même… Vous n’aurez non seulement trahi personne, mais vous aurez même « réussi » avec vos chatons, comme avec tous les animaux.
Il n'y a que ceux qui ne tentent rien qui ne se trompent pas ! Mais au moins, chez eux, l'échec est une certitude !
Il n'y a que ceux qui ne tentent rien qui ne se trompent pas ! Mais, au moins, chez eux, l'échec est une certitude !
Ce fut peut-être un signe du destin, mais lorsque vint le jour où l'on se mit enfin d'accord sur le qui, le quand et le comment de cette nouvelle vie au chateau que chacun appelait de ses vœux, on réalisa qu'elle n'était plus simplement un "rêve", mais bel et bien un "projet", et qu'il venait d'éclore en même temps... que le printemps.