Quatrième de couverture (abrégée) : Rio de Janeiro, 1821. Vaincu par les manigances de Cour de la noblesse portugaise et des Cortes, Dom João VI, roi du Brésil, se voit dans l'obligation de rejoindre Lisbonne et la vieille Europe. Derrière lui, il abandonne une colonie sur le point de conquérir son indépendance et qui sera désormais dirigée par son fils, Dom Pedro I, un être infâme et tyrannique qui s'autoproclamera bientôt premier empereur du Brésil. Irrésistiblement attirée par les fastes du pouvoir et du palais impérial, la jeune Madalena, fille de la très estimée Dona Josefina, gardienne d'un culte spirite, va tout quitter pour cet empereur de pacotille.
Mon avis : mitigé.
Je ne vais pas vous le cacher, j'ai été happée par le début par ce roman. Tous les ingrédients étaient là : la trame historique, l'exotisme, les descriptions qui vous donnent l'impression d'être aux côtés des personnages, et l'écriture romanesque de
Jean-Paul Delfino.
Voici l'histoire : nous suivons d'une part le prince du Brésil, c'est-à-dire le fils du roi Dom João VI, à la tête de la colonie du Brésil. C'est un homme égoïste, odieux, qui traite les femmes comme de la chair fraîche et ne pense qu'à son bon plaisir. Il est heureusement conseillé par Chalaça, qui ne vaut pas mieux, mais a plus d'intelligence politique. Nous suivons d'autre part Chico, le compagnon de Madalena et père son enfant. Tous deux sont noirs (cela mérite d'être précisé dans ce contexte). Ils s'aiment comme un frère et une soeur, rien de plus. Madalena a des ambitions plus grandes. Elle sait que Dom Pedro l'a repérée et va se jeter dans ses bras. Pour son plus grand malheur. Chico va réussir à se sauver avec sa fille et la servante de la maison.
J'ai pris un grand plaisir à me transporter dans cette époque. A découvrir les enjeux politiques de cette période, le traitement du Portugal à l'égard du Brésil qu'il considérait comme une colonie qu'il n'était pas nécessaire de développer autrement que pour son rendement économique. J'ai aimé lire l'attachement de Dom João VI pour son pays, le Brésil, le lien charnel qui le retenait à cette terre.
Jean-Paul Delfino a très bien su exprimer ce que nous appelons la
saudade, cette nostalgie mélancolique du pays et des gens.
J'ai aimé retrouver des expressions brésiliennes, les noms chantants des quartiers. L'auteur s'est aussi bien renseigné sur les croyances à cet endroit et à cette période, un mélange de pratiques païennes héritées de l'Afrique, la terre des esclaves qui se sont retrouvés en Amérique.
Le contexte géopolitique est intéressant, l'écriture très belle, mais au fur et à mesure que je progressais dans l'histoire, j'étais de moins en moins charmée. C'est allé trop vite. Et je ne vous parle pas de ces romans qu'on a avalé et qu'on quitte à regret. Non, l'histoire elle-même est allée trop vite. On suit les personnages, et tout à coup on se retrouve six ans après. Puis encore quelques années après. Et pendant ce temps là on ne sait pas trop ce qui s'est passé, rien ne semble avoir changé. le roi meurt et cela apparaît comme un entrefilet, alors que c'était le personnage le plus charismatique d'entre tous. Alors que j'appréciais la densité du début, j'ai eu de plus en plus l'impression de survoler l'histoire.
Et pourtant, on ne peut pas dire que je n'ai pas aimé ce livre. Il m'a laissé beaucoup d'impressions, des couleurs, de la chaleur, des sentiments. Mais j'aurais aimé coller davantage à l'histoire des personnages en ne les quittant pas pendant de nombreuses années.
A noter : ce roman est le septième volume de la Suite brésilienne de
Jean-Paul Delfino. Je n'ai pas lu les six volumes précédents, et ça ne m'a pas manqué du tout, il se lit très bien tout seul.
Remerciements : Un grand merci à Babelio pour m'avoir permis de lire ce roman dans lequel j'avais très envie de me plonger !!
Lien :
http://lejardindenatiora.wor..