Obstaculaire

à d’autres



extrait 2

Étant d’une geste tue
le principe actif et la gangrène,

Étant le résidu
calciné d’un conte
antédiluvien,

par ablation de l’homme dans l’homme
et par exérèse de l’arbitral
dans l’esprit

par le retrait d’ici
du crachin géométrique de ses troupes

je déconnecte la canule de l’obnubilé,

j’envenime la loi des rapports : adosse
les amants, renoue
les vieilles inimitiés, marie
les pôles ennemis,

d’un geste mal conscient je
libère une province intoxiquée

-je rince le poison du neutre et nul
ici n’éjacule plus sa guerre.


/à Jacques Dupin

à d’autres



extrait 3

Il y a le veau creux – l’adorable et beau
veau toqué – le veau de verre parce que
transparence est exigée
par tous et traçabilité comme hölderlin
allait laper amont quelque laitage intact –

il y a le petit de sa mère et le fils
de la morte et le savon des deux
faces donc adossées parce qu’il y a l’art
incorruptible de la cosmétique
et du contreplaqué de l’être :

il y a le nerf de la filière
inlassablement bovine de cela
dit âme au point précis d’équarrissage.


/pour Jean-Louis Giovannoni

à d’autres



extrait 1

Indévis-
sable douleur vissée
-pieu, meute indivise-

en l’habitude blanche sans former
caravane à mes pieds

                  : chien dormi
comme un mort qui rêve
ayant dos noir.


/pour Patrick Watteau