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EAN : 9782956017301
340 pages
Editions Du Courroux (12/10/2017)
4.46/5   42 notes
Résumé :
“Je veux bien passer pour un salaud aux yeux des imbéciles, confie Desproges en juin 1986. Je pratique l'art du pamphlet, il faut le prendre pour ce qu'il est dans notre époque ramollie où tout le monde a peur, a honte, se censure.”

À travers une multitude d'archives inédites et nombre d'entretiens introuvables, Desproges se raconte. Manuscrits, correspondances, dessins et collages, articles de L'Aurore et d'ailleurs, réquisitoires inédits, photograph... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Finis le suspense et les citations émaillées au fil de ma lecture pour titiller vos papilles, public chéri, mon amour...

Finies les crampes aux avant-bras : 25x29 cm de gabarit et 340 pages, voilà un livre qui fait travailler biceps et triceps mieux qu'une paire d'haltères !

Finis les yeux qui larmoient - à cause du fou-rire, sûrement, mais aussi à cause des caractères microscopiques de certains articles, ou des élégantes pattes de mouche de nombre de fac-similé inédits !

Je viens de finir, après une lente et savoureuse dégustation, le livre édité par Perrine Desproges (fille de..) qui fait revivre, étape par étape, les quarante-huit années de vie de son père, quarante-huit années de flagrant délire -ça fait combien de minutes nécessaires, monsieur Cyclopède?

La vie libre et trop courte d'un provocateur qui etait aussi un forcené du mot, un adorateur du verbe, un maniaque de l'écriture-seules choses à lui inspirer un total respect...avec le porte-jarretellle et le Figeac!

De Pierre à Desproges, on découvre son enfance, ses débuts joyeusement foutraques comme chroniqueur à l'Aurore, on vibre à sa rencontre avec Hélène, la femme de sa vie ( qui a eu le bon goût de mourir du même cancer que lui, quelque vingt ans après) : des lettres d'amour comme ça, j'en voudrais tous les jours!

On se rappelle sa courte collaboration avec Jacques Martin, au Petit Rapporteur , aussi décisive que brève : "c'etait un tireur de couverture, et moi je suis un impulsif " dira Desproges!

On retrouve ses prestations inoubliables comme procureur au Tribunal des Flagrants Délires, sur France Inter, entre Claude Villers, le président du Tribunal ...et le producteur- susceptible - de l'émission, et Luis Rego, "l'avocat le plus bas d'Inter": le réquisitoire contre Jean-Marie le Pen est un morceau d'anthologie, mais on connaît moins ses petits mots échangés avec Luis Rego pendant l'émission..Savoureuse découverte!

On se régale des aphorismes acérés, des vannes vachardes, des jeux de mots brillants et des à-peu-près tordants de celui qui mettait un noeud pap' et un smoking pour pratiquer la dérision parce que le nez rouge des clowns - et même le costume de chansonnier- lui rebroussait le poil qu'il avait chatouilleux!

On hésite entre rire et larme -non, c'est faux: c'est toujours le rire, même douloureux, qui l'emporte,- quand il bouffe un tourteau pour faire la pige au crabe qui grignote son poumon. "(J'avais cru à) un point de côté. C'était un cancer de biais"!

On partage sa hargne contre les politiques -de Gaulle excepté ! - et sa détestation de Michel Droit et de Jacques Séguéla, sa colère contre ces grands professeurs en médecine qui font plus d'esbrouffe à la télé que de guérisons dans leur patientèle! Bitenberg et Schwarzenschtroumpf!!

On décrypte comme des trésors ses billets manuscrits, ses brouillons raturés, ses lettres d'amour féroce -l'amour, pas les lettres! - ses projets innombrables, confiés à ses femmes " en guise d'assurance-vie", disait-il (il avait une épouse, deux filles, une chatte, deux chiennes, bref la gent féminine était sur-représentée chez Desproges qui avait la virilité et ses valeurs en piètre estime et même en grande suspicion.)

Quand, les bras fourbus, les yeux châssieux, on referme ce bouquin d'anthologie, on a l'impression de quitter un frère qui aurait fait la sale blague de nous fausser compagnie - une pêche aux crabes qui aurait mal tourné?

Étonnant, non?


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Imposant ouvrage qui tend à l'exhaustivité sur la vie , le carrière et le caractère de l'un de mes humoristes préférés.Une première partie « Pierre 1939-1975 » est plus purement biographique illustré de photos de famille et commentée par des textes de Desproges lui-même (sketches , écrits autobiographiques, correspondance) . Enfance , adolescence , guerre d'Algérie , galères , mariage) .La deuxième partie intitulée « Desproges 1975-1988 » illustre et commente la période de la « célébrité » : télévision (Petit rapporteur,Cyclopède ), radio (le mythique Tribunal des Flagrants délires qui me valut tant de fou-rires) ,presse ( Pilote, Charlie Hebdo , Cuisine et vins de France !!!) livres,scène. Bref jubilatoire et incontournable.
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Que dire de ce superbe, exhaustif, tendre, drôle, et magnifiquement illustré premier pas des éditions du courroux qu'est « Desproges par Desproges » ?

D'abord que je ne sais pas où le ranger, j'hésite à le mettre dans la bibliothèque, auprès de Cavanna et Daudet ou simplement toujours à portée de main pour le rouvrir en cas d'attaque de médiocrité des turpitudes de la vie.

Perrine, sa fille et la « polisitesse » de la Merveille nous livre avec un impudeur complète la jeunesse, les joies, les doutes de Pierre Desproges ainsi que son amour total pour sa belle Hélène.

Ce ne sont pas des photos et autres anecdotes choisies façon « point du vue-images du monde », mais l'intimité réelle du trublion que nous pouvons découvrir et partager.

Tout ce qui concourt à la construction de Desproges : ses espoirs ; ses peurs ; ses détestations ; son cheminement d'auteur se trouvent réuni dans un magnifique album de famille.

C'est le cadeau incontournable pour votre belle-mère qui ne rie qu'au blagues de toto pour qu'elle s'interroge enfin, pour votre neveu boutonneux qui croit être le premier à critiquer le monde, ou pour votre amour tant les lettres de Pierrot à Hélène font passer « Roméo et Juliette » pour le bal des imbéciles, pour vous même afin de reprendre une sucée d'auto-dérision et de sourire en reculant la fin.

Ce livre est plus de 339 pages de sincérité à partager sans modération.
( 39€ soit 11 centimes la page, donc enfin au même prix que la plupart des livres de Bedos)

Lien : http://blog.lhorizonetlinfin..
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A la lecture de l'ouvrage, au travers de son sentiment d'isolement, de sa détestation de la médiocrité humaine fusse la sienne, du mépris pour la masse, de la passion pour Brassens...Je me suis dit :"Mais Desproges, c'est moi ?!"
Finalement, à part le talent, j'ai tout comme lui. Dieu me tripote, quelle révélation !
Dire que je l'ai vu en spectacle au Théâtre Grévin et que je suis resté un triste sire...

Indispensable pour aller au delà de l'humoriste et comprendre ce qui le nourrissait depuis l'enfance et mettre fin au nouveau poncif qui veut que si Desproges revenait aujourd'hui...
S'il revenait aujourd'hui, il se dirait qu'il avait eu raison.
Sa "différence" apparait dès l'enfance, son humour et sa lucidité se retrouvent dans ces lettres adressées à ses parents ou ses amis, ses premiers écrits. La période du service militaire (2 ans) est particulièrement fondatrice avec ses règles absurdes (il faut lire la lettre de son père lui expliquant avec amour, pourquoi il est utile malgré tout, de prendre des tours de garde inutiles), sa promiscuité, sa bêtise amplifiée par le nombre.

Sommaire :
- Desproges en herbe
- Desproges enkakifié
- Parfait jouisseur
- Perturbé congénital
- Desproges et la féminité
- "La nouvelle vedette"
- Bonjour ma colère
- Mon lieu commun avec moi-même, c'est l'écriture
- Artiste dégagé
- Voyage en absurdie
- le goût du bide,
- Déboulonner les statues
- Epicurien exalté

Petit détail : son 1er mariage avec Mab est à peine évoqué. Ceci dit, on s'en fout.
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Quel beau document ! Indispensable pour tout adpete de la pensée desprogienne. On y trouve sa vie, son oeuvre, illustrées par de magnifiques documents et photographies. Un ouvrage à lire et relire, à consulter entre deux bouquins ou lorsqu'on a juste quelques minutes de battement. Superbe !
Lien : https://www.facebook.com/pro..
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critiques presse (4)
Lexpress
31 janvier 2018
Le livre hommage que vient de publier sa fille est un grand succès. Du Premier ministre aux jeunes pousses du stand-up, l'auteur des Chroniques de la haine ordinaire rallie tous les suffrages.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
27 octobre 2017
Photos, manuscrits, dessins… Voici ouvertes les archives du caustique humoriste, mort il y a près de trente ans, ce dont on ne se remet pas.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
16 octobre 2017
Près de trente ans après sa mort, il grince encore : un beau-livre nous ouvre l'intimité de l'auteur des “Chroniques de la haine ordinaire".
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Liberation
12 octobre 2017
La fille de l’humoriste s’occupe désormais de l’œuvre de son père et publie une biographie de lui truffée de documents inédits.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Je ne courbe pas l'échine aux abattoirs promis. Quelle que soit la tuile et qu'elle qu'en soit l'ardoise, je dis merde à la brèche qui me veut fissurer.
Ainsi caracolais- je de radioscope ordinaire en médecin communal, par un matin d'automne époustouflant d'insignifiance où m'agaçait un point de côté. Pas plus angoissé que d'habitude, c'est-à-dire inextricablement noué de l'œsophage au côlon par la certitude de mon trépas prochain dans des souffrances torquémadesques, j'ennuyais mes docteurs au récit d'intérêt vicinal de mes chatouilles et gratouilles à la Knock-moi-le-noeud.
Bitenberg et Schwartzenschtroumpf!
C'était pas un point de côté, c'était un cancer de biais.
Y avait à mon insu, sous-jacent à mon flanc, squattérisant mes bronches, comme un crabe affamé qui me broutait le poumon.
Le soir même, chez l'ecailler du coin, j'ai bouffé un tourteau. Ça nous fait un partout.
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Le français se gave autant qu’il gave ses oies. Il ne mange pas, il bâfre. J’étais invité à dîner l’autre soir chez le coureur à cheval Yves Saint-Martin, qui est un excellent cuisinier. Au menu, un cheval melba, et pas n’importe quelle cheval melba, puisqu’il s’agissait de Chouquetta II, la récente gagnante à Longchamp du prix Albert de l’Hippophage. Par chance, Chouquetta II venait, trois jours plus tôt, de se briser l’antérieur droit en manquant une haie à Auteuil, grâce à quoi on avait pu l’abattre sans protestation de la SPA, aux termes d’une charmante coutume qui fait fureur dans le monde si distingué des courses à chapeau claque.
Or, tous les turfistes français ne le savent peut-être pas, c’est toujours au jockey grâce auquel le cheval a pu être abattu que revient le corps de l’animal. C’est pourquoi tous les jockeys ont chez eux des congélateurs trois fois plus hauts qu’eux. (Les jockeys sont en effet extrêmement petits : Yves Saint-Martin, par exemple, est tellement petit que, quand il pète, ça lui ébouriffe les cheveux dans le cou. Ce n’est pas moi qui suis scatologique, c’est lui qui est pétomane.)
Mais ce soir là, il n’était pas question de mettre Chouquetta II au congélateur. Notre hôte avait convié tout le gotha des hippodromes à partager son cheval melba. Il y avait là le colonel Le Boucher, président de la Société pour l’amélioration de la race chevaline, la vicomtesse de Quisse-moqueton, présidente de l’association des Feignasses emperlouzées, une poignée de Rothschild, les obstinés hippophiles du troisième âge, représentés par Eddie Constantine, Jacqueline Huet et Michel d’Ornano, sans oublier, venus du fond des bois, le baron Duconneau-Saint-Hubert, professeur de cor et fier de l’être, et sa femme, professeur de lettres et fière de son corps.
Or, moins de quinze personnes pour un cheval melba, c’est du gâchis ! Comme je le disais d’ailleurs à Yves Saint-Martin : une biche milanaise ou un doberman bolognaise eussent largement suffi apaiser nos estomacs déjà surentraînés, dont les parois boursouflées hésitent encore entre l’ulcère bénin et la tumeur néoplasmique à métastases galopantes, cette dernière expression métaphoroïde était utilisée ici à dessein, dans le but d’éviter toute publicité clandestine pour le cancer du pylore.
Je ne divulguerai pas ici la recette du cheval melba, par coquetterie d’abord, mais aussi parce que je ne voudrais pas choquer davantage les vrais amis des chevaux, c’est-à-dire ceux qui leur grimpent dessus pour gagner de l’argent, qui les cravachent jusqu’au sang et qui les remercient en leur tirant une balle dans la tête quand ils se foulent une patte.

Réquisitoire contre Robert Courtine, 30 décembre 1980
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Ivre du courroux qui me noue, je vais dès cet instant
commencer ma grève de la faim, que je ne terminerai pas,
quoiqu'il m'en coûte, avant l'heure du déjeuner.


p.329
(réquisitoire contre Marthe Mercadier, 6 janvier 1981.)
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Il y a plus d'humanité dans l'oeil d'un chien quand il remue la queue que dans la queue de Le Pen quand il remue son oeil.
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Impression d’un profane.
Quiconque n’a jamais connu l’hippodrome de Vincennes un jour de Prix d’Amérique ignore ce qu’est un bain de foule.
Égaré dans cette cohue bariolée, bruissantes de mille froissements de journaux, pataugeant gaiement sous le crachin, guettant les augures électriques des tableaux d’affichage dans l’attente dont ne sais quel messie, on se prend à envier les paisibles pantouflards « télévisionnaires » ! Et pourtant… Pourtant, que le moins turfiste des non-turfistes nous pardonne, on ne peut pas ne pas vibrer avec les « fans » de la chose épique, quand, quelques secondes avant le départ à l’auto-start, un recueillement de cathédrale envahit les tribunes.
On ne peut pas se retenir de joindre aux milliers d’autres cris de déception un « Ha! » désolé quand le favori des favoris est soudain mis hors de course.
On ne peut pas s’empêcher de se hausser désespérément sur la pointe des pieds pour entrevoir » la Reine » Une de Mai.
On ne peut plus dévisser son regard des jumelles trop lourdes quand la petite troupe élégante des plus beaux trotteurs du monde devient soudain, à l’entrée de la ligne droite, meute puissante et soufflante, belle d’efforts contenus. Et Toscam le magnifique l’emporte avec brio sous les hurlements et des chapeaux s’envolent, et les applaudissements couvrent les annonces des haut-parleurs, et « Minou » Gougeon pleure de joie dans les bras de son frère dans les vestiaires surchauffés, et…C’est déjà fini.
Déjà !
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Vidéo de Pierre Desproges
Pierre Desproges : La seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute (France Culture / Samedi noir). Photographie : Pierre Desproges • Crédits : Archives du 7eme Art - AFP. Diffusion sur France Culture le 9 mars 2010. Cela fait 30 que Pierre Desproges nous a quitté, c'était l'occasion de réécouter ses textes. Réalisation : Myron Meerson. Mise en scène d’Alain Lenglet de la Comédie-Française et de Marc Fayet. Avec Christian Gonon de la Comédie-Française. Musique de Jérôme Destours. Reprise en studio du spectacle joué en mai 2010 au Théâtre du Vieux-Colombier. « De vrais sketches avec des vrais morceaux de bravoure entiers reliés entre eux par une bassesse d’inspiration qui volera au-dessous de la ceinture du moindre nain […] » annonçait Desproges en 1986. Avec ce spectacle, Christian Gonon prolonge les salves tirées par Desproges contre la médiocrité humaine. Extraits des “Chroniques de la haine ordinaire” sur France Inter, de “La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède” sur France 3 et de son livre “Vivons heureux en attendant la mort”, aucun des textes choisis ne fut conçu pour la scène. Sauf un, resté inédit, la mort l’ayant finalement pris par surprise.
Prise de son / montage / mixage : Julien Doumenc et Antoine Viossat. Mise en onde : Maya Boquet
Source : France Culture
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