Clifford Simak, cet auteur à l'odeur de terre, la terre fraîche qu'on retourne, l'homme de la campagne profonde qui pense nature, petite ville, ou extra-terrestre, qui rêve du premier contact entre les hommes et ceux de l'espace. J'ai défini
Simak en utilisant le mot nature, campagne profonde. Ça fait vieillot, vieille France, arriéré. A l'heure de l'urbanisation, la campagne ne fait plus recette. Je compare souvent
Clifford Simak et
Marcel Aymé, deux écrivains d'un autre temps, qui sentent bon le recueillement loin des villes, près des champs, dans les champs, deux auteurs qu'on oublie peu à peu… mais que moi j'adore.
Dans le livre,
Simak dresse le portrait assez réaliste de l'humanité, de ces hommes sans destin. Il narre avec justesse les émois d'une humanité qui se cherche, ou qui cherche une fin en soi. Je considère l'auteur comme un humaniste. Et à mon avis,
Simak espère une issue de l'humanité par la rencontre d'une l'intelligence autre qu'humaine. Sans ce contact, l'humanité pourrait périr, et même, périr par sa faute. L'homme est ainsi fait. Je parle au conditionnel car
Simak n'est pas non plus un pessimiste. Il espère. Un sursaut de l'homme s'il déployait intelligemment son savoir, sa condition, son bon sens (arrêtant ainsi guerre et autres déboires mesquins) ou à défaut un sursaut de l'homme apporté, donné, exigé par une vie extra-terrestre.
Vous remarquerez que je parle assez peu du livre finalement. Inutile de le résumer. Et puis, bannissez ami lecteur, les résumés fastidieux. Pour preuve, l'édition du livre que j'ai en main (imprimé en 1996), au dos, le texte qui résume tout le livre !! Affligeant. Laissez une part de liberté à l'écrivain, qu'il vous emmène par surprise.
Bref, le livre n'offre cependant pas un dépaysement à vous couper le souffle, ni un space-opéra des 4 coins de la galaxie ni un super héros, ou d'inventions à vous retourner tripes et boyaux. Les extra-terrestres sont des fleurs pourpres… qui veulent partager la connaissance d'univers multiples. C'est tout. On y parlera d'humanité, de bons sentiments, beaucoup de dialogues, de mauvais garçons…un brin dépassé je l'avoue volontiers, un peu vieillot mais
Simak, je le redis, c'est un auteur qui sent la bonne terre, la bonne Terre, un retour aux sources…
Moi, j'ai bien aimé. C'est pas un chef d'oeuvre mais sa lecture est très plaisante. Alors pourquoi s'en priver ?