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EAN : 9782759234387
78 pages
Quae (28/10/2021)
4/5   6 notes
Résumé :
Pourquoi réussissons-nous à échouer avec autant de brio en matière de politique écologique et comment sortir de cette spirale mortifère ? Cet ouvrage éclaire les conditions d‘impossibilités de la gouvernance de la biodiversité conçue comme un enjeu politique global. Il retrace le rôle de la notion de biodiversité et des sciences de la conservation dans l’affrontement idéologique des années 1980. Il expose comment la gestion de la biodiversité est privée de sa dimens... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ancienne étudiante en droit de l'environnement le titre m'a tout de suite attirée lors de la sélection et j'ai été ravie de le recevoir ! Au premier abord j'ai eu un peu de mal avec le style puisqu'il s'agit de la retranscription d'une intervention orale.

Le postulat de départ se base sur la manière de réussir à échouer en matière de protection de la biodiversité c'est à dire non seulement faire disparaître le problème mais le reste aussi. Il développe donc une réflexion sur une politique de la biodiversité sans politique et sans biodiversité.

Ce postulat mène à des développements riches sur les causes de l'inaction en matière de climat et sur l'incapacité à respecter les engagements pris en raison du transfert de la responsabilité de protection de la biodiversité des pouvoirs publics vers les individus.

Il intègre la notion de biodiversité dans les théories économiques et notamment l'application d'un principe "coût-bénéfice" inopérable puisqu'on ne peut pas gérer le vivant comme un bien quelconque.

Il développe ensuite des réflexions sur 3 processus utilisés pour gérer la biodiversité: trier, fonctionnaliser, substituer. Pour ces 3 processus il arrive à nous montrer à la fois pourquoi l'utilisation du processus peut faire sens et à la fois pourquoi utiliser ces processus de gestion ne peut que échouer car ne sont pas adaptables à des choses vivantes.

On en revient à un problème classique en matière environnementale qui est l'anthropocentrisme. Inapplicable puisque la biodiversité ne l'est pas ou n'est pas censé l'être.

Enfin l'intervention est conclue par une série de propositions, de "points à défendre" pour dépasser cette "réification dépolitisée" et agir concrètement et efficacement pour la biodiversité.

Il peut être intéressant de lire le Nouvel Ordre Écologique de Luc Ferry en complément.

En conclusion même si l'ouvrage n'est pas très positif pour l'avenir, il est nécessaire en ce qu'il interroge vraiment nos actions, notre rapport à la biodiversité et met en lumière nos contradictions pour pousser à la réflexion et à la recherche de solutions.
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Merci à l'éditeur de ce petit texte, une conférence à l'origine, qui a eu la bonté de me l'envoyer dans le cadre de Masse Critique, car sans cette opération je n'en aurais jamais entendu parler et cela aurait été dommage. Vincent Devictor nous propose ici une réflexion sur la biodiversité et sa "gouvernance" par les sphères politiques, une réflexion qu'il articule à partir des évolutions du sujet depuis les années 70. le vivant n'est pas une matière première quelconque, et en escamotant cette notion par un tour de passe-passe, on détourne la question.
Alors, évidemment, ceci n'est pas vraiment une lecture réjouissante, mais il y a quelque chose de régénérant de voir aussi clairement démontré les raisons de l'échec. L'adjonction d'une bonne bibliographie ouvre la réflexion vers son approfondissement.
Très intéressant, très instructif, à envoyer à nos députés!
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Pour commencer, je remercie Babelio et les éditions Quae de m'avoir fait parvenir ce livre dans le cadre de la Masse Critique.
Je ne m'attendais pas à un contenu si ardu et donc je reconnais humblement que je n'ai pas tout compris du message de l'auteur.
Un texte compact et continue d'une soixantaine de pages, probablement dû au fait que c'est la retranscription d'une conférence donné par l'auteur.
Cependant je ne sais pas déçu de l'avoir lu.
L'auteur met d'autres raisons que le biais cognitif, qui expliquant les raisons de l'échec de la lutte pour la biodiversité.
Si j'ai bien compris, l'auteur met en évidence que la "politique" utilise des argumentaires des défenseurs de la nature afin d'en faire le moins possible au coût le plus bas. Ce que l'auteur appelle une politique pour la biodiversité sans politique ni biodiversité.
L'auteur ne s'arrête pas qu'à ce point de vue négatif. J'ai aussi ressenti de l'espoir.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi ce gouffre entre, d'une part, le savoir scientifique qui alerte et quantifie depuis près d'un siècle les causes et les conséquences de la dégradation de l'état écologique de la planète et, d'autre part, l'action politique qui semble seulement capable de multiplier des sommets, de constater, de promettre, mais ne rien pouvoir infléchir? Quel modèle politique peut-il aujourd'hui prétendre enrayer la perte de la biodiversité? Pourquoi tant de rapports sur l'état dégradé de la biodiversité et tant de reports des politiques ambitieuses de sa protection? Pourquoi la transition écologique semble-t-elle être conçue pour durer éternellement?
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Cette politique ne se soucie absolument pas de l'écologie des espèces et écarte le questionnement sur les causes de destruction. C'est une "écologie du minimum" qui oriente les questions de gestion de la biodiversité en fonction d'une règle de tri la moins coûteuse qui permet de poursuivre les activités humaines ayant un impact négatif. L'autre voie d'optimisation, c'est-à-dire celle de l'expression des dynamiques naturelles, de l'abondance des corps, non de leur survie dans un espace minimum n'est pas envisagée. Le modèle paradigmatique de cette conservation est celui de la gestion du stock de pêche, à la fois ressource et ensemble d'individus dont la bonne gestion s'évalue à l'aune de sa durabilité. La question est ici directement formulée en termes de destruction optimisée: combien peut-on prélever au maximum sans compromettre la viabilité de la ressource?
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De plus, l'idée de prise de conscience s'accorde avec une vision bien troublante de la démocratie. Vision que le néolibéralisme a embrassée en considérant que la société représente essentiellement une masse à conduire dans un monde dont la complexité lui échappe.
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Le problème n'est pas, je pense, de nier les dangers de la nature mais de reconnaître l'extraordinaire rapidité et ampleur de sa destruction par certains groupes humains dans un but discutable. Et ce que cela pose comme problème sur le plan scientifique, éthique, politique , démocratique.
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Il y a un lien physique, irréductible entre une proie et un prédateur, entre la lumière et les plantes, les arbres et les champignons. cette vision est pour moi assez profonde : en détruisant un individu, une population, un habitat, je détruis des liens. Cette destruction ne me laisse pas indifférent peut-être précisément parce que j'ignore la nature et le nombre des liens détruits. Ce qui me lie à cette biodiversité, c'est la reconnaissance que je ne suis pas le seul à être lié au monde biologique.
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Video de Vincent Devictor (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent Devictor
Avec Benoît Fontaine et Vincent Devictor, biologistes de la conservation, et Joëlle Zask, philosophe.
Changement climatique, menaces sur la biodiversité, mutation des systèmes agroalimentaires, transition énergétique – autant de sujets abordés par un nouveau cycle de conférences qui fait dialoguer des spécialistes issus de différentes disciplines. La première saison du cycle est intitulée « Demain, la vie ? ».
En savoir plus sur le cycle Débats au coeur de la science : https://www.bnf.fr/fr/agenda/debats-au-coeur-de-la-science
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