Quel grand moment de lecture et quel grand personnage que cette Petite Dorrit! le second tome se révèle encore plus prenant que le premier, du fait de tous les changements survenus pour la famille Dorrit.
J'y ai retrouvé le mordant de Dickens, avec même une pointe accrue. La haute société, l'Église, le Barreau et la haute administration via le Ministère des Circonlocutions en prennent pour leur grade avec l'humour cinglant de l'auteur. Il n'hésite pas à tourner nombre de ses personnages en ridicule.
Une mention spéciale pour Flora, l'ancien amour d'Arthur Clennam qui mêle à la fois le pire des êtres dickensiens dans l'absurde, avec sa logorrhée inepte, et le meilleur car au fond c'est une bonne personne. Elle est aussi envahissante et fatigante qu'attachante.
Autre protagoniste marquant, Mme Clennam, la mère d'Arthur, une femme retorse, terrible et terrifiante avec son dogmatisme religieux. Il est intéressant de découvrir son histoire qui, à défaut d'effacer ses torts, permet de mieux appréhender sa personnalité.
Et Amy, bien sûr, douce et patiente petite Dorrit dont le courage est mis à l'épreuve en ce second tome d'une manière toute différente du précédent.
Lire et relire Dickens reste un plaisir de lecteur/lectrice ineffable à mes yeux. On n'en a jamais fini de découvrir son oeuvre. Déjà parce qu'elle fut prolifique. Mais aussi par ses richesses intrinsèques. Je suis désormais tentée par
Nicholas Nickleby et Les aventures de Mr Pickwick. Deux bons gros volumes chacun pour tenir chaud mon coeur de lectrice.