Enlivrée

PREFACE
rédigée par Joseph Giudicianni
Président du cercle des Ecrivains de la Côte d'Azur
Ecrivain et conférencier


A l'heure où la rationalité l'emporte sur le rêve, les cris de haine sur l'amour, le calcul sur la quête d'idéal dans un monde qui ne veut plus sourire, il existe des îlots d'espoirs où la créativité l'emporte sur les égoïsmes. J'ai lu passionnément Enlivrée ! Enlivrée, autrement dit enceinte d'un livre. Attendre un livre, quel beau bébé va naître de cette merveilleuse espérance. Si le sens de la vie est inscrit dans la magie des mots, il faut aussi reconnaître qu'il n'y a rien de plus vrai que ce qui l'emporte pendant plusieurs mois, l'existence métaphysique. Celle-ci fait jaillir du plus profond de l'âme, une trame narrative intense, imaginée certes, mais par la plus vibrante sensation de vivre ce que l'on écrit. Cette alchimie des sens fait émerger de nos consciences la métamorphose d'un désir en une réalité palpable. Ici, l'auteure nous conduit tout au long d'une intrigue de laquelle « l'absurdisme » n'est pas absent vers des sommets de l'expression humaine. Cette naissance n'est pas exempte de ce qui caractérise le « doute » en écriture : angoisse de la page blanche, panne d'inspiration. Les symptômes constituent autant de mystères dans lesquels l'Enlivrée doit se débattre. Comment les surmonter : lecture intense des grands auteurs, immersion dans cet océan inexploré que l'on nomme « l'inspiration ». Ce sont là quelques ingrédients qui donnent naissance à ce livre. Il se nomme talent, car c'est avec un talent somptueux que Laurence Dionigi nous dévoile son univers et à l'instar de Katherine Mansfield, elle est « un des êtres le plus passionnément épris de vérité intérieure. »

Laissez-vous emporter par ce vertige sémantique dont la finalité n'appartient qu'à ceux qui s'identifient à leurs rêves. Surtout lorsque l'imaginaire épouse à merveille la dimension d'un vécu, au travers d'une expression majeure que l'on nomme poésie. Dans Enlivrée, la prosodie devient un chant ininterrompu de la plus pure beauté dont l'écho s'inscrit dans la plus profonde émotion, autant que dans l'humour le plus captivant.

Comment ne pas s'inquiéter pour la santé mentale et physique de Romane, jeune fille sans histoire, qui souffre d'un mal étrange et inexpliqué puisqu'elle attend un drôle d'heureux événement. En effet, Romane est enlivrée autrement dit enceinte d'un livre. Les fréquentations de la future « maman » sont bien particulières: Jean-Paul Tresar, Aurore Pindu, Simone de Voirbeau et bien d'autres encore se retrouvent mêlés sans que l'on sache vraiment pourquoi. Un jeu de pistes teinté d'absurdisme s'amorce alors.

Le style est relevé et les métaphores ludiques. On ne peut qu'aimer ce drôle de conte qui nous replonge dans nos classiques de la littérature française.

A recommander !

Une femme enceinte d'un livre !
Voici une très jolie métaphore que Laurence Dionigi nous décrit à travers ce singulier roman au propre comme au figuré. On plonge facilement dans le journal intime de Romane qui nous narre ses mésaventures et ses drôles de rencontres.

L'écriture est fluide, l'intrigue bien menée. Cet ouvrage original se veut sans prétention.
A lire impérativement !

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