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EAN : 9782374180403
280 pages
Des Ronds dans l'O (20/02/2019)
3.7/5   15 notes
Résumé :
Des témoignages de femmes migrantes membres de l'association Femmes en Luth située à Valence. Elles abordent les raisons qui les ont poussées à quitter leurs pays, laissant derrière elles proches et biens. V. Djinda les accompagne une année durant entre peines et joie.
Que lire après Et pourtant elles dansent...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Qu'est-ce que j'aime le trait de Vincent Djinda !
Il m'avait déjà séduit pour son roman graphique Zia Flora avec Fred Paronuzzi au scénario.
Et il revient cette fois-ci, seul aux manettes, avec une BD reportage des plus poignantes et touchantes.

Le scénario :


Cette oeuvre est une succession de témoignages des femmes de l'association "Femme en Luth" de Valence.
Chaque histoire narrée par ces héroïnes du quotidien est des plus dures et des plus inimaginables pour nous, petits caucasiens privilégiés assis au fond de notre fauteuil.
Nous sommes vraiment loin d'imaginer et de connaître toutes les atrocités vécues par ces courageuses dames...
Et elles nous livrent cela, simplement, comme ça, avec leurs mots, souvent difficiles à trouver à cause d'une différence de culture et/ou d'ethnie, mais surtout très difficiles à entendre.
A la lecture de ce livre, nous ne pouvons pas rester insensibles à l'histoire de chacune de ses guerrières de la vie, et l'on s'interroge fortement aussi sur les émotions que le jeune auteur qu'est Vincent Djinda a pu rencontrer au cours de ses nombreux échanges.
D'ailleurs, ce n'est pas innocent si le système de narration est tel que l'on ne voit jamais les questions posées par l'auteur !
Cette technique de narration est intrigante au départ, puis au fil du récit, nous l'occultons totalement et nous nous passons, sans aucun problème de compréhension, des questions.
Seules les réponses apportées comptent, et aux échos des paroles de ces dames, on comprend parfaitement qu'elles étaient les interrogations.

Les âmes sensibles n'arriveront probablement pas au bout de l'ouvrage, car plus on avance, plus les expériences contées sont dramatiques, catastrophiques, inconcevables... mais elles sont réelles.

Le dessin :

Je trouve dans le dessin de Vincent Djinda énormément de similarité avec celui Jérémie Moreau (fauve d'or d'Angoulême 2018).
Et ces deux auteurs se connaissent d'ailleurs très bien, car il me semble qu'ils ont travaillé ensemble à l'école de cinéma "la poudrière" de Valence.
Le trait de Vincent Djinda est vif et épais, simple, mais tellement expressif et élégant.
Il y a quelque chose d'indéfinissable et d'intangible dans ces lignes, ces courbures etc..., mais c'est tellement beau, et cela révèle d'autant plus la beauté du coeur de ces dames.
Les tons gris sépia permettent un certain recul sur le récit, illustrant inconsciemment le passé et le fait que l'on ne peut pas revenir en arrière.
La technique du lavis est superbement maîtrisée apportant de belles nuances de teintes pour jouer sur les ombres et lumières.
L'auteur a aussi la délicatesse, ou le génie selon le point de vue, d'égailler les scènes par les turbulences enfantines des garnements de ces mamans à l'image de Gift, ce petit bout toujours curieux, joueur et débordant de vie et d'énergie.
Les mises en scènes sont simples, avec des alternances de plans, essentiellement entre gros plan et plan taille apportant ainsi un beau réconfort visuel lorsqu'une vue d'ensemble ou un effet de perspective est pratiqué.
Ce jeu de plans rapprochés est évidemment des plus logiques pour illustrer des entretiens dans un lieu unique, une sorte de huis clos. Et Vincent Djinda le réalise à merveille avec un oeil de réalisateur cinématographique.

Vraiment, ce livre est exceptionnel.
Le travail de l'auteur est juste remarquable et admirable.
Il s'est lui aussi illustré par son courage à écouter avant tout, et puis retranscrire ces histoires folles et cruelles de ces réfugiées.
Et elles se sont confiées simplement, sans même se plaindre un seul instant, sur leurs difficultés, leurs sévices, leurs expériences, leurs espoirs...
Et elles continuent de vivre, de danser...

Lien : http://www.7bd.fr/2019/04/et..
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Des témoignages forts de femmes immigrées, venant pour la plupart de pays en guerre sont présentées dans cette BD bouleversante de Vincent Djinda.
Elles parlent simplement, on devine qu'elles répondent aux questions de l'auteur mais sans que ces questions soient écrites. Cette présentation surprend au début mais on arrive vite à suivre ces divers récits.
Ce qu'ont vécu ces personnes est vraiment très dur. Elles ont dû quitter leur pays, leur famille, jusqu'à leurs enfants pour fuir l'horreur de la guerre, des viols, des meurtres pour se retrouver dans un pays, ici la France, où elles connaissent d'autres difficultés. Sans papiers, elles n'ont pas de travail donc pas de logement, pas de possibilité de faire venir leur famille et font face à beaucoup de complications administratives.
Il faut beaucoup de courage pour arriver à survivre et à faire les démarches nécessaires à une vie un peu meilleure.
Du courage, elles n'en manquent pas.
Dans ce roman graphique, on les retrouve à Valence, dans une association Femmes en Luth, où malgré toute la violence de leur situation, elles se soutiennent, s'aident, trouvent quelques contacts bienveillants et gardent l'espoir.
Et pourtant, elle dansent, elles chantent, elles rient, restent positives et solidaires, nous transmettant un grand message de courage et de paix.
Vincent Djinda les a accompagnées pendant un an et mérite ainsi que toutes les personnes qui les aident toute notre admiration.
Merci à lui pour ces écrits, certes très durs à lire mais qui représentent une réalité que l'on n'imagine pas vraiment à notre porte.
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BD empruntée complètement au hasard à la bibliothèque, sans même en connaître le sujet, car après feuilletage rapide le dessin m'a totalement séduite.


Vincent Djinda a donc passé une année auprès des femmes de l'association "Femme en luth" située à Valence. Entre les "retranscriptions" de réunions hebdomadaires, il livre les témoignages personnels de plusieurs d'entre elles.


On entre directement dans le sujet mais en même temps il y a une certaine distance qui s'installe avec le lecteur qui fait qu'il m'a fallu un bon moment avant de rentrer pleinement dedans.
En fait on devine aisément que le dessinateur (ou quelqu'un avec lui ?) interroge ces femmes mais on n'a pas les questions, juste les réponses. Difficile au début donc de suivre le fil de la pensée de l'interlocutrice quand on ne sait pas de quoi elle parle. Mais au fur et à mesure de la lecture ce fossé s'atténue et donne plus de profondeur au récit. le fait "d'entendre uniquement la voix" de ces femmes, leurs hésitations, les non-dits, les moments douloureux qu'elles révèlent difficilement, ... nous rapproche en quelque sorte un peu plus d'elles car ils nous font ressentir leur tristesse, leur détresse, leur douleur.


Des histoires difficiles à lire parfois, mais des femmes toujours vaillantes et courageuses qui méritent qu'on prenne le temps de s'intéresser à leurs histoires. le plus triste je pense c'est de se rendre compte à quel point fuir la guerre et la violence n'est qu'une première étape. Après il faut se confronter à l'administration française, aux regards et aux préjugés...
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Le "pourtant" du titre laisse entrevoir un passé difficile, douloureux. Celui de ces "Femmes en luth" à Valence, demandeuses d'asile, c'est la guerre, les violences sexuelles, la prostitution..., c'est le déracinement, les enfants restés au pays..., c'est la désillusion d'une France pas accueillante du tout, la galère pour se loger, la galère financière, l'interdiction, la peur d'être renvoyée au pays et les longues années d'attente avant d'avoir des papiers.
C'est l'espoir et la vie malgré tout, parce que tant qu'on est pas mort, la vie continue. Alors on danse.

Ce one shot est le recueil dessiné du témoignage de femmes demandeuses d'asile, que l'auteur a rencontrées au local de l'association de Valence. Il les représente face à lui, qu'on devine, répondant à ses questions.
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critiques presse (1)
BDGest
22 mars 2019
Mise en scène sobre, dessins au lavis appliqués et attention toute particulière pour laisser ses actrices s’exprimer dans leurs mots, le rôle de Djinda se limite quasiment à celui de passeur. Le résultat est poignant, sincère et, la résilience humaine étant insondable, gai et plein d’espoir. Et pourtant elles dansent… est un album d’une sensibilité immense à ranger à côté de Retour au Kosovo de Jakupi/González ou de Deogratias de Stassen.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
— Je suis originaire de Grozny, la capitale la plus bombardée depuis la seconde guerre mondiale...

... Nombreux sont ceux qui ne connaissent pas les vraies circonstances de la guerre en Tchétchénie... ni ce qui s'y passe encore aujourd'hui. Ni la presse, ni aucune autre source d'information ne peut rendre compte de ce qui se passe dans mon pays...

... Isolement, silence total, comme la neige qui a recouvert les cadavres et les rues de ma ville après ses bombardements au cours de l'hiver 1999-2000...

On dirait que le monde nous a oubliés.
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— Que je suis en France ?

Ça va faire 6 ans et quelques mois.

Mais au fond... S'il fallait refaire ce chemin... Je ne le referais pas.
Parce que ce déracinement total avec mon pays, ma langue, ma culture, ma religion...

Et mon fils surtout...

... Pour moi c'est trop pénible.
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MAIS EN FRANCE QUAND IL Y A DES ELECTIONS, IL N Y A PAS UNE GOUTTE DE SANG QUI COULE... ET EN AFRIQUE, IL FAUT QU'IL Y AIT DES MORTS ?...
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SURTOUT FAUT PAS SE LAISSER FAIRE. PARCE QUE TANT Qu'ON N'EST PAS MORT IL FAUT SE DIRE Qu'IL Y A ENCORE UNE CHANCE
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Ici ce n'est pas qu'une histoire de papiers. C'est aussi une histoire de cœur.
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Videos de Vincent Djinda (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent Djinda
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