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Hélène Dorion nous emmène avec elle dans une balade en forêts, ses forêts.
Véritable hymne à la nature, sa beauté pure, l'étendue de tout ce qui la compose (humus, écorce, arbre, vent, feuille, bêtes, etc.), les saisons qui défilent et qui changent son visage.
Ce voyage d'abord visuel, est également auditif grâce au bruit de la nature mais aussi à la musicalité de l'environnement, et avec la playlist musicale que la poétesse a utilisée tout au long de la phase créative, voyage que l'on peut également dire olfactif car l'on ressent cette nature, son emprise sur nos sens aux aguets.

J'ai lu ce recueil avant et après une rencontre virtuelle organisée par VLEEL (Varions Les Éditions En Live) le 31/10/21 avec Hélène Dorion, Bruno Doucey, Murielle Szac et Nathalie Novi, au sujet de ce recueil Mes forêts, mais aussi du recueil Immenses sont leurs ailes, également édité par les éditions Bruno Doucey.

Hélène Dorion y a évoqué son processus de création, la différence entre celui utilisé pour écrire un roman et celui pour écrire un recueil de poésie.
Elle a besoin de se "laisser imprégner du monde dans lequel [elle] vi[t]".
Elle a voulu parler de ce "monde de cassures, de déchirures".

Car effectivement, ce recueil est à la fois apaisant, mais aussi ombragé et orageux, il déchaîne volontairement les éléments et nous secoue.

Bruno Doucey a apporté des précisions sur la mise en page, les pages volontairement vierges, comme des "clairières" à l'intérieur du recueil ; et le choix des couleurs de la couverture, pour sortir des sentiers battus du vert de la forêt.

Ce recueil permet de prendre conscience si ce n'est pas déjà fait de l'importance de la nature dans nos vies, notre source d'oxygène au sens propre comme au sens figuré. Les forêts sont indispensables à notre survie physique et mentale : lieu de méditation, de réflexion loin du chahut des hommes, "qui donne sens à ce qu'on appelle humanité".
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Premier recueil lu de cette poétesse canadienne contemporaine qui semble être connue pour ses écrits introspectifs et évocateurs de la nature.

Tellement introspectif que je suis resté au bord du chemin (enfin de l'allée forestière).
" Poésie privée - Défense d'entrer" est un panneau qui aurait pu être accroché à l'entrée de sa forêt .

Heureusement, la dernière partie : "Le bruissement du temps" sauve le recueil en s'élargissant à la progression de l'Humanité, "de l'argile à l'or, de l'âge d'airain à l'âge de fer de la roue" jusqu'à l'avènement de l'ère numérique contemporaine en évoquant la fragilité et la vulnérabilité de nos existances.
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À l'heure où nos forêts brûlent et reculent, ce recueil est une trêve. Scrutée sous toutes ses écorces, la forêt est ce lieu d'incertitude et de beauté éternelle. le décor est fixe, mais la lutte des éléments transforme sans cesse le paysage. La lente variation des saisons enchaîne un ballet de couleurs et les déclinaisons de lumière donnent un spectacle différent à toute heure. J'imagine la poète assise sur un coussin de mousse en tête-à-tête avec un arbre centenaire. Je la vois ensuite descendre vers le nord sur une rivière de sève et se perdre dans l'enchevêtrement des racines. Écrire la forêt est un acte politique: c'est s'ancrer le regard vers un immobile à préserver. Il y a du Hartmut Rosa chez Hélène Dorion et elle concocte avec ses poèmes un véritable remède à l'accélération de nos sociétés.
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mes forêts sont un amas de branches à décoder
ronces prêtes
à piquer
je dois débroussailler
plonger dans les fougères
le chant des ailes au vent
comme salut

Je continue mon exploration corps foret. J'aime l'exploration de l'autrice par les petits bouts de nature
J'aime moins la scission de ces poèmes dans son premier chapitre, les retours à la ligne m'écorchent un peu la langue. J'ai envie de les déplacer, de les lire autrement, les autres m'apparaissent plus fluides avec de très beaux passages en bouche. le décalage est étonnant.
Je comprends l'idée de célébrer ce recueil au programme du bac il possède de grandes qualités à décortiquer en apprentissage.
Un plus : On redemande les petits prix de la nouvelle collection poche chez Bruno Doucey avec les entretiens auteurs. Plus de contemporains please !
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•ÉCORCE VIVE•

Lire Hélène Dorion est tout aussi délicieux qu'une approche amoureuse. Tout débute par un regard, une phrase, puis une étincelle qui se termine en feu d'artifice. Si la nature occupe la majeure partie de son recueil, c'est à travers l'Homme qu'elle s'épanouit ou se délite. Vous entendez ce silence ? Sourd et brumeux, parfois bruyant ou délictueux, la nature tente de reprendre ses droits. Hélène Dorion s'engage avec subtilité dans l'implacable réalité d'une faune qui n'ose plus respirer. Mes forêts. Ses forêts. Sont-elles similaires ou contradictoires ? Et les vôtres ? Où se trouve votre refuge ? Chez l'autrice elles sont une fuite temporelle, un espace silencieux qui remue et qui s'agrège de nouveaux coeurs.

Avec ce recueil vous économiserez de nombreux cours de yoga ou de méditation, il vous apaisera. Pourtant il demeure vif, électrique de manière sous-jacente, le feu obole et n'attend qu'un signal pour s'embraser. Dans une bulle, la lenteur devient une vertu, le décroissement s'ouvre pour repenser notre monde. A t-on appris de nos erreurs passées ? L'essoufflement de la société depuis deux ans a t-il été compris ? le bruit du monde comme l'appelle Hélène Dorion, les écrans qui ne dorment jamais s'installent tel un venin aux yeux déchirés.

Une fois de plus les éditions Bruno Doucey dénichent des grands textes poétiques, celui-ci de manière crescendo finira en beauté sous le bruissement du temps. En quelques pages, le commencement du monde prendra forme pour raconter l'Histoire en version accélérée de manière magistrale. En citant Ann Lauterbach, Baron Supervielle, Kathleen Raine ou Annie Dillard, j'ai marché pas à pas près de ces autrices sous la cime des arbres. Moi aussi, « mes forêts sont des greniers peuplés de fantômes » mais aussi « mes espoirs debout ». Avec un sens du rythme, du phrasé, du mot qui accroche l'humus de notre esprit, Hélène Dorion m'a donné envie de me plonger à coeur perdu dans l'ensemble de son oeuvre.

Ps. La playlist en fin d'ouvrage sur laquelle la poétesse a écrit avec douceur, permet une immersion forestière comme aucune autre.

Lien : https://www.instagram.com/se..
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Alors que nos forêts disparaissent – par l'exploitation, par les feux, par notre voracité – nous n'avons jamais autant eu besoin d'eux pour faire face à l'onde du chaos, à la chute de galets sur nos vies.

La poésie permet de faire pousser nos forêts intérieures. Elle permet de rendre visible les cicatrices, les coupes franches, l'écorce incertaine. Elle permet aussi le bruissement du temps. L'unité qui est la nôtre. L'humanité forgée par l'Histoire, les croyances, la science. Jusqu'au déraisonnable. Que valent le pib, les algorithmes, les guerres et les famines quand on a la terre, le ciel, la mer et les vents ?

Et si les forêts intérieures et si les poèmes qui leur donnent naissance permettent la réparation ? Les forêts d'Hélène Dorion comme une nouvelle mythologie, une nouvelle Création d'un monde où le temps arrêterait d'accélérer, où le bruit se ferait silence. Où nous pourrions enfin déployer les feuilles de nos branches aux quatre vents. Où nous pourrions écouter notre sève, ce temps qui coule en nous, parfois crue, parfois ru. Où nous serions profondément nous, ancrés dans le monde.

À travers la nature, à travers son histoire, la poétesse nous invite à faire germer les fleurs de notre être.
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Une belle découverte que ce recueil et cette poétesse dont j'ignorais tout avant qu'elle soit inscrite au programme du bac.

Les forêts d'Hélène Dorion sont avant tout intérieures. Contemplant les paysages boisés du Québec, elle s'interroge sur elle même mais aussi sur le monde, sur les hommes, sur l'époque.
Les poèmes sont brefs, en vers libres, portés par une langue riche, parfois évocatrice, parfois mystérieuse et fréquemment percutée par des mots issus de notre monde moderne, avec ses écrans et ses sigles barbares. Une poésie intime mais imprégnée des sujets du temps.
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Un chant du monde

Entrer dans une forêt c'est comme entrer en poésie. C'est y découvrir progressivement le monde autrement. Attentif à chaque élément, chaque mot, chaque son, chaque sensation. C'est laisser pénétrer en soi une atmosphère, des images, des couleurs… C'est percevoir plus que voir, c'est ressentir plus que toucher, c'est laisser s'infuser en soi les mots et leur musicalité comme on pourrait vibrer aux appels multi sensoriels de la forêt.
Hélène Dorion nous accompagne dans se forêts- pas à pas- d'abord par de courts poèmes visitant chaque éléments qui la peuple, puis laissant place à de plus longues et plus intenses compositions.

Les forêts d'Hélène Dorion, ce sont ses mondes mais c'est aussi le Monde. Tout à la fois cycle de la vie, siège de la solitude et de la souffrance, gardienne du temps qui passe et des souvenirs, marquée par les empreintes laissées par la main de l'homme, certaines inexorables, d'autres encore réparables, abris des rêves portés par le vent dans les feuilles et les herbes, et bien sûr berceau de l'Humanité…

La forêt c'est tout un monde, c'est tout le Monde. Miroir de l'âme humaine où les corps des arbres s'emmêlent comme ceux des hommes, tissant de l'un à l'autre les liens du Monde, les liens entre les hommes.
Les chaos naturels sot la métaphore des chaos humains et parfois l'insensible monde détruit peu à peu les trésors enfouis dans la forêt, fragilisant à son tour l'Humanité.

La poésie d'Hélène Dorion est sonore, elle verbalise la nature avec douceur dans des vers courts parfois épars mais toujours maîtrisés pour mieux se faire échos du monde à travers le prisme poétique de la rêverie. En s'attachant à l'observation de chaque élément de ses forêts pour mieux en cerner les contours et les menus détails, elle aboutit enfin à un texte à la portée universelle, parfois engagé, souvent intense et vibrant, atteignant son paroxysme dans le récit poétique du commencement du Monde, l'une des parties les plus puissantes et les plus émouvantes, après le déferlement du chaos humain.


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[...] Hélène Dorion tisse dans ses forêts l'espace intérieur d'une existence par définition fragile, tourmentée, incertaine. Des récits du monde que l'on se raconte, de bouche en bouche, de feuilles en feuilles, la poétesse québécoise en fait d'immenses troncs qui portent la promesse d'une lumineuse et haute verdure de feuilles. Les immenses forêts du Canada côtoient naturellement celles de France, du Liban, de l'Amazonie. Elles portent en elles la promesse du monde mais aussi la douce mélancolie d'un temps ancestral passé – et quoi de mieux que les mots du μῦθος, du mythe-récit pour renouer avec un monde qui petit-à-petit nous semble de plus en plus étranger à nous même. A la crise d'un récit universel, le recueil de Hélène Dorion apporte une douce réponse. [...]

Retrouvez l'intégralité de notre chronique entre les pages numériques de notre bimestriel littéraire et culturel en ligne le dernier dimanche tous les deux mois
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Lu pour préparer le nouveau programme imposé en poésie aux élèves de Première. Quelle platitude, quelle pauvreté de langue, que de poncifs! Termes qui s'enchaînent sans logique, groupes nominaux jetés à la suite pour imiter la rupture poétique …. N'est pas Baudelaire qui veut ou même Prévert! …. Ce recueil est la honte de la poésie ! Faut il ne rien connaître à l'art poétique pour être sensible à tant de poncifs éculés sur les forêts et les fougères et autre mousse des bois……
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