AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Cacha


Cacha
21 février 2020
Allez, je m'arme de courage pour critiquer cet important recueil de poésies !
Tout d'abord, je remercie énormément Babelio et les Editions Bruno Doucey de m'avoir offert en avant-première cet ouvrage nécessaire.
J'avoue ne pas être une fervente lectrice de poésies, mais, en l'inscrivant sur ma liste de demande à l'avant-dernière masse critique, je me suis dit : "pourquoi pas ?"
Et j'ai bien fait, car tout au long de ma lecture (en grande partie à voix haute, cela va sans dire) j'ai rencontré de véritables pépites littéraires, des poèmes plus obscurs, aussi, hélas.
Du point de vue pratique, la division en chapitres sur les différentes raisons d'être courageux (ou courageuse) m'a semblée intéressante, la biographie de chaque auteur à la fin du livre m'a été bien utile et la quatrième de couverture sous forme d'acrostiche réalisé à partir de fragments de poèmes est originale.
Ce livre m'a permit d'affiner mes goûts en la matière : ainsi, je préfère nettement les poèmes courts (les haïkus m'attirent depuis longtemps) et ceux en prose qui racontent une histoire. Heureusement, il y en a beaucoup ici. Et je n'ai pas forcément apprécié les poèmes de romanciers célèbres et que je connaissais, peut-être en attendais-je trop (cf. Paola Pigani, Margaret Atwood ; exception : Cécile Coulon).
Je rajoute que beaucoup de ces oeuvres sont inédites, merci là encore aux Editions Bruno Doucey.
Si je n'ai pas su apprécier certains poèmes d'un auteur étranger à leur juste valeur, est-ce à cause de la traduction ? il aurait été parfois agréable d'avoir la langue originale à côté de sa traduction, à mon avis.
Ces poèmes sont très divers, il y a même un chant navajo et une chanson de la Grande Sophie !
Voici quelques unes de mes notes précisant brièvement pourquoi j'ai aimé les oeuvres de ces poètes - ou pas éventuellement - :
- Marie-José Marçal : émouvant quand on connait sa fin ;
- Matsuo Atsuyuki : parce que Hiroshima et Nagasaki, parce que haïku rénové et libéré des codes ;
- Emmanuel Merle : le courage de marcher le soir, vraiment poétique ;
- Marie-Hélène Voyer : incitation à surmonter sa peur du noir ;
- Geneviève Metge : court, mais beau, tout est dit en peu de mots ;
- Edwin Madrid : aux femmes pauvres et fortes ;
- Joël Vernet : récit en prose poétique de sa dernière visite à sa mère, magnifique ;
- Samantha Barendson : son poème en prose dit bien l'absence de l'être aimé ;
- Nizim Hikmet : narre en termes simples la dureté de l'exil ;
- Caroline Boidé : authentique poétesse ;
- Yvon le Men : heurs et malheurs des chômeurs bretons ;
- Katerine Apostolopoulos : à chanter !
- Herman Hesse : admirable écrivain pacifiste ;
- Florentine Rey : féministe, court et percutant ;
- Fabienne Swiatly ; merci pour elles. L'avant-dernier paragraphe me fait penser à une scène vécue dans une petite bibliothèque où j'allais assister à une conférence alors qu'une femme de ménage en foulard passait le balai - Louis-Philippe Dalembert : merci pour lui (Cédric Herrou)
- Andrée Chedid : grande poétesse, court et prenant ;
- Virginie Favier : bien dit , mots simples mais justes ;
- Stephen Bertrand : recherché, intellectuel, chantant ;
- Jacques Darras : aie ! j'ai eu du mal !
- Luis Mizon : fruit magnifique d'une expérience vécue (l'exil) ;
- Hélène Dorion : me fait penser à l'hiver québécois, beauté et originalité ( de l'espace entre les lignes en particulier) ;
- Bruno Doucey : original, bien vu, stances, respirations ;
- Michel Baglin : coup de coeur, très émouvant, à relire, ode à la vie mais...
- Ceija Stojka : magnifique chant tzigane ;
- Marianne Cohn : poème écrit sous la torture par une femme qui a refusé de trahir ;
- Pierre Kobel : merci pour elle : Razan Zaitouneh, avocate et militante syrienne des droits humains portée disparue ;
- Thierry Renard : merci pour lui : Massoud ;
- Nolwenn Korbell : merci pour elle : Anna Politivskaïa ;
- Pierre Seghers : à la résistance des grecs, jamais le courage n'a si bien porté son nom ;
- Edith Thomas : lève-toi et marche, beau poème parmi tous ;
- Michel Ménaché : merci pour elle : Louise Michel de tout coeur ;
- Maram Al-Masri : merci pour eux : les réfugiés syriens, poème extrêmement émouvant et - hélas ! - réaliste ;
- Serge Pey : pour les Kurdes, merci pour eux ;
- Victor Jara : poème inachevé, hélas mais qui donne de la force aux chiliens ;
- Et l'ouvrage se termine par un très long écrit d'un poète brésilien, Alexei Bruno, "Les Résistants" : à tous ceux qui résistent à la modernité, à l'horrible obsolescence programmée, aux peuples autochtones, aux sauvages, aux non civilisés. Il s'agit d'un hommage aux peuples primitifs qui nous aident à réfléchir au sens de la vie et à conserver un peu de notre humanité. C'est aussi un méli-mélo de critique contre notre société trop policée.

En conclusion, je ne peux que recommander cet ouvrage fort complet à tous les lecteurs adultes ou adolescents, amateurs de poésie ou pas, achetez-le afin de pouvoir relire vos poèmes préférés lors des moments difficiles que nous réserve le monde actuel et la vie en général.
Commenter  J’apprécie          180



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}