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Ah qu'il a emprunté de registres différents pour composer ce livre ! le quatrième de couverture m'annonçait un roman sur une folie obsessionnelle où tomberait un éditorialiste, je m'attendais à un enfermement dans la suspicion pour découvrir le voleur d'une paire de boucles d'oreilles, les premières pages semblaient d'ailleurs aller dans ce sens : ce serait un peu comme La Moustache d'Emmanuel Carrère, pensais-je. Mais Pierre Drieu La Rochelle utilise ce procédé pour mieux jouer avec les genres. Ainsi, le roman psychiatrique devient un roman psychologique puis un roman sentimental, après avoir emprunté la voie du romantisme. Certaines pages sont merveilleuses, bouleversantes d'humanité et de désespoir. On retrouve là l'identité profonde de la plume de l'écrivain : il décrit des hommes veules, des femmes jouées, des bonnes dépitées, des bourgeois interlopes et des journalistes sans idéaux. On y retrouve aussi, bien sûr et d'une façon plus détaillée qu'ailleurs, une réflexion sur le suicide qui ne lasse pas de laisser songeur quand on évoque la fin tragique de l'auteur. Ce roman, moins connu que d'autres comme Gilles, le Feu-follet ou Rêveuse bourgeoisie, donne un éclairage pourtant décisif sur l'oeuvre de Drieu La Rochelle, tout en étant une histoire profonde et terrible. + Lire la suite |
C'est une histoire française.
Elle se passe à Paris pendant l'Occupation, puis dans le maquis du Vercors où les résistants se battent dans la neige, jusqu'au dernier. C'est une histoire qui oppose deux France. Celle des Cossé-Brissac, le côté maternel de l'auteure, dont la grand-mère May, aussi libre de son corps en privé qu'attentive aux conventions en public, reçoit le Tout-Paris de l'Occupation, de Paul Morand à Pierre Drieu La Rochelle, de Josée Laval à Coco Chanel. Une jeune fille grandit là, promise à un mariage de l'entre-soi, bientôt elle sera rebelle. Elle se nomme Marie-Pierre de Cossé-Brissac.
L'autre France, c'est celle de la résistance par les idées et par les armes. Un grand médecin juif parisien envoie son fils en province. L'intellectuel rompu aux joutes de l'esprit rejoint le maquis. Il se nomme Simon Nora, rebaptisé « Kim » dans son réseau.
À la fin de la guerre, le survivant du Vercors rencontre l'aristocrate en rupture avec sa famille.
Les héritiers des deux France s'aiment comme s'ils n'en formaient qu'une. Mais auront-ils le droit à la liberté ?
Ce roman haletant est une fresque guerrière, un amour
impossible, une brève libération.
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