LES FLOTS BLEUS BLUES
On me dit
Que sept ans
Est l’âge de raison
L’âge de raison
L’âge de comprendre
Comprendre que
Ce sera fini
Entre la voie ferrée
Et la rue Barbusse
La rue du Viaduc
Et l’allée de la Voûte
1973
J’ai sept ans
Pourquoi vivre
De l’autre côté
De la voie ferrée
Dans le confort
Et la modernité
Ça dépasse
Mes compétences
Je préfère
Les chats errants
Et les habitués
Des Flots Bleus
C’est mon terrain de jeux
Alger Tunis Nouakchott
Des chants kabyles
Des chants habiles
Des jardinets
Des mélopées
Des transistors
Qui criaillent
Des grincements
De Teppaz
Et faire pipi
Au fond de la cour
Et le brouhaha
Des poules
Et le cri fat
Du coq
J’ai sept ans
Pourquoi vivre
De l’autre côté
ECRIS POUR OUBLIER
A Paul Cash, Jules Dard
La conscience
Se fait
Vœu
Et pénètre
Les miroirs
Branche le micro
Si tu t’ensables
Bonnes vibrations
Interrogent
Les zombies
Et les filles sans visage
Répondent par des cendres
La conscience
Se fait vœu
Et confond
Les plaies
Oublie ton médiator
Si ton masque
Tombe
Et invoque le Marquis
Apprends à
Te perdre
A flotter
Dans l’absolu
Mets ton loup
Et conspire
Avec le vide
Prends un acide
Et arrache tes pansements
Ecris pour
Les orages
Ecris pour
Les symboles
Ecris pour
Transcender
Ecris pour
Lutter
Ecris pour
Trembler
Ecris pour
Etonner
Ecris pour
Oublier
LA VIE EST LUMINEUSE
Vanité
Vanité
Que frémir
Du même possible
La vie est lumineuse
La vie est belle
Rebelle
J’attends le printemps
Aurai-je le temps ?
A la sortie du garage
La rebouteuse fait l’aumône
De quelques viscères
Et tumeurs oniriques
Hier soir une fille sans visage
M’a dit que j’étais malade
A propos
Et vous ?
La vie est lumineuse
La vie est belle
Rebelle
Où est passée mon ordonnance ?
Vanité
Vanité
Que frémir
Du même possible