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sur 581 notes
Depuis que j'ai découvert l'écriture et l'univers d'Echenoz, je pioche dans la longue liste de ses livres d'avant mon épiphanie pour meubler l'attente avant de me précipiter sur la toute nouvelle production du monsieur, à peine déballée. Un peu avant Noël, je m'étais régalée avec Les grandes blondes (1995) qui fut une bien agréable introduction à cette Vie de Gérard Fulmard que l'éditeur eut le bon goût de faire arriver en librairie une journée avant la date annoncée. Il y a une alchimie Echenoz. Un truc qui vous aimante par les mots, la musicalité des phrases, le ton, le goût de l'absurde. Et qui se suffit à lui-même. On sait qu'il y aura du mouvement, des itinéraires improbables, des anti-héros absolus, des situations rocambolesques. On sait surtout qu'il y aura du style, du plaisir dans les tournures de phrases, de l'élégance dans le schéma narratif. Et de l'humour, finement glissé entre les lignes et qui naît de ce que les britanniques appellent "non sense".

Nous voilà donc embarqués à la suite de Gérard Fulmard qui, nous allons vite nous en apercevoir est un personnage de looser, une véritable aubaine pour tous ceux qui sont à la recherche de pigeons pour leurs mauvais coups. Il faut dire que notre ami vit rue Erlanger dans le 16ème arrondissement de Paris, une artère qui cumule les catastrophes dans ce quartier plutôt réputé pour son calme mortel. C'est là que Mike Brant s'est suicidé en se jetant par la fenêtre et a failli atterrir aux pieds de Madame Fulmard mère qui rentrait du marché mais c'est une autre histoire. Plus tard, un étudiant cannibale dégustera une de ses camarades dans cette même rue. Pour l'heure, les débris d'un satellite se sont écrasés sur le centre commercial du bout de la rue et cela donne le coup d'envoi des aventures de Gérard Fulmard, ancien stewart de compagnie aérienne, licencié pour une faute grave dont nous ne connaitrons pas la teneur et qui décide de s'installer comme détective privé à force de passer devant la fameuse enseigne Duluc qui se trouve à deux pas de chez le psychologue qu'il a l'obligation de consulter suite à son licenciement. On sent déjà que Gérard Fulmard n'est pas tout à fait maître de son destin, mais qui l'est ?

Le mouvement est une caractéristique de l'oeuvre d'Echenoz. On fait souvent le tour de la terre avant de revenir au point de départ et les protagonistes de ce dernier opus vont également voir un peu de pays... ou tout simplement tourner en rond dans un périmètre parisien. Au passage, on en profite pour interroger les moeurs et méthodes d'un parti politique dont les rênes se transmettent de père en fille et de mari à femme (toute ressemblance...), mais également le paysage médiatique dominé par le buzz et le sensationnalisme (même si l'auteur explique à longueur d'interview être très en retrait de l'actualité, la porosité existe semble-t-il). Les personnages sont tous au bord du ridicule, suffisamment pour faire sourire, jamais trop car cela reviendrait à tomber dans la caricature et ça, chez Echenoz, ça n'existe pas. Parce qu'il ne les perd jamais de vue, au point d'intervenir régulièrement au fil de la narration pour recadrer le propos : "Voici donc qu'après le coup de l'arme à feu, figure imposée dans ce genre d'histoire comme l'a pertinemment fait observer Gérard Fulmard, voici qu'on va nous faire le coup de l'exotisme. Ne manquerait plus maintenant qu'une scène de sexe pour remplir tous les quotas - mais alors une vraie scène de sexe, bien sûr, savamment menée, moins déprimante et ratée que celle de Franck Terrail à Pigalle. Nous verrons cela plus tard. Gardons-là en réserve si l'occasion se présente". Je vous laisse lire et découvrir si l'occasion s'est présentée.

Comme à chaque fois chez Echenoz, on se demande quand et si le héros va finalement réussir à regagner son appartement de la rue Erlanger (qui au fait a bien failli être débaptisée par les nazis qui voulaient déjudaïser aussi les rues de Paris... on apprend tout plein de choses), on se doute bien que ça ne va pas être de tout repos et que le hasard ne fait pas toujours bien les choses. Mais en vrai, on n'a pas du tout envie que ça se termine.

Et rien que pour ce petit rappel, à tous ceux qui se croient à l'abri au sommet, le voyage vaut le détour : "Arrive un temps où tout s'érode un peu plus chaque jour, là encore est l'usure du pouvoir : du royaume digestif à l'empire uro-génital, de la principauté cardiaque au grand-duché pulmonaire, sous protection de plus en plus fragile du limes fortifié de l'épiderme et sous contrôle bon an mal an de l'épiscopat cérébral, ces potentats finissent par s'essouffler. Il faut alors courir sans cesse de contrôle en examen, d'analyse en prélèvement, de laboratoire en officine, toujours en retard d'un expert en attendant le gériatre et, à plus ou moins long terme, le médecin légiste et son certificat."

A mon avis, lire régulièrement Echenoz doit contribuer à se maintenir en bonne santé et à éloigner le médecin, aussi efficacement que de manger une pomme par jour. Au cas où vous hésiteriez encore.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Gilbert Fulmard est un type ordinaire, banal, sans envergure et, disons-le, plutôt bêta. S'il passe un jour à la postérité ce ne sera que grâce à Jean Echenoz.
Il décide de refaire sa vie en devenant détective privé, ou homme de main, c'est selon. Funeste erreur ! le voilà embarqué à ses dépends dans les affaires sordides ( et souvent sous la ceinture) d'un parti politique marginal.
L'intrigue a peu d'importance, même si ce petit voyage en politique politicienne vaut son pesant de cacahuètes. Non, l'intérêt du livre n'est pas là.
Voilà un livre noir, grinçant, burlesque où l'auteur, qui a le sens de la formule et sait trouver le mot qui fait mouche, joue avec le lecteur, le manipule, le titille, l'amuse. Voilà un livre gourmandise. Après trop de pavés indigestes, il purge, il fait du bien. A lire donc dans cet esprit.
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Écrire, juste le plaisir - ou le besoin - d' écrire. Tel est le projet de Jean Echenoz. Il y prend visiblement une forme de jouissance. Il s'autorise tout comme les gens trop doués et sûrs de leur savoir-faire dès qu'ils s'emparent d'une plume. On sent l'esprit vibrionnant livré à lui même, en freestyle. Foin du vraisemblable, l'histoire n'est qu'un prétexte. Comment s' intéresser à ce steward dépressif devenu détective en galère sorte de pied nickelé ou à ce groupuscule politique en proie aux basses manoeuvres? Là n'est pas l'intérêt. Les mésaventures des uns et des autres glissent sur nous comme l'eau sur le dos d'un canard. On barbote de la rue Erlanger, à la piscine de Louise Tourneur ou dans les meetings politiques. Echenoz en profite pour nous glisser quelques épisodes hors propos qui sont le sel du roman : du débris astronautique à la défenestration de Mike Brant, du Japonais anthropophage au plaisir de se perdre dans l'observation - technique et poétique à la fois - d'un dos crawlé ou du non moins important dilemme sur le réassortiment des vieilles chaussettes en passant par le CV de Dorothée Lopez ou un article façon Wikipédia sur l'agave. Nul doute que l'on trouve ici des analyses pertinentes trouvant leur place dans Trucs et astuces ou tout autre site spécialisé et que la palette de l' écrivain est éclectique.
Un fourre-tout où Jean Echenoz, un peu à bout, n'hésite plus à donner les clés et avouer sans scrupule la parodie " Voici donc qu'après le coup de l'arme à feu, figure imposée dans
ce genre d'histoire... voilà qu'on va nous faire le coup de l'exotisme. Ne manquerait plus qu'une scène de sexe pour remplir les quotas..."
J'ai eu l'impression d'un livre écrit sans plan, guidé par l'humeur du jour et les fulgurances du moment.
Suis-je sévère ? Non l'auteur ne se prend pas au sérieux.
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Polar, roman social ou politique, psychologique peut-être, pourquoi pas thriller, mais comment définir ce petit bijou de littérature qu'est La vie de Gérard Fulmard? Je n'en sais toujours rien après avoir terminé le parcours insolite de Gérard, un célibataire à l'aube de la cinquantaine habitant rue Erlanger, Paris, ancien steward licencié pour d'obscures raisons et maintenant demandeur d'emploi. Des banales séances de consultation qui lui sont astreintes avec un psychologue sortiront un embrouillamini d'événements déterminants pour la suite de son existence.
Jean Echenoz raconte formidablement cette histoire d'un homme ordinaire aux prises avec une réalité complètement foldingue, à mille lieues de son quotidien et de sa solitude. Une spirale infernale dans laquelle évoluent des personnages sculptés au couteau carburant aux complots et aux trahisons. L'écriture superbe fait parfois penser à Houellebecq, les scènes de cul en moins.
Jean Echenoz confirme son immense virtuosité et s'installe confortablement dans mon panthéon d'écrivains admirés.
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J'aime beaucoup Jean Echenoz surtout quand son roman est lu par Dominique Pinon qui sait mettre parfaitement le ton. Pour autant, et une fois n'est pas coutume, j'ai moyennement apprécié l'histoire de cet antihéros entré en politique contre son gré.
Avec "Vie de Gérard Fulmard" Echenoz est drôle parce que Gérard, le narrateur, ancien steward licencié pour faute, ne contrôle pas grand-chose de sa vie. Il voudrait se prendre au sérieux mais on ne le prend pas au sérieux. Il décide d'ouvrir le CFA pour Cabinet Fulmard Assistance qui propose de nombreux services, de la plomberie à la comptabilité. Comme les clients se font rares, il va devoir accepter de devenir l'homme de main d'un parti politique, la FPI pour Fédération Populaire Indépendante. Il s'agit d'un petit parti extrémiste donc j'ai eu du mal à comprendre la stratégie et qui fait quoi, d'autant plus que les dirigeants et proches semblent être aussi nombreux que leurs électeurs.
Et puis j'aurais aimé que Gérard soit un peu plus intelligent.
Ce que j'ai bien aimé par contre ce sont ses références aux faits divers réels, comme la mort de Mike Brant qui arrive comme un cheveu sur la soupe et ça passe parce que c'est écrit avec beaucoup d'humour de façon remarquable.
Après, je trouve que dans le même registre, on est loin de l'excellent "Envoyée spéciale" sortie en 2016 aux éditions de minuit, comme tous les livres de Jean Echenoz, et c'est une référence.


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J'admire beaucoup Jean Echenoz , surtout les biographies romancées, mais ici j'ai moins retrouvé ce qui m'avait passionné, seul le style est drôle, hilarant parfois. le début augurait bien, une idée géniale avec ce débris d'engin spatial qui détruit le supermarché du quartier parisien, mais ensuite je me suis enlisée dans cette foule de personnages caricaturaux et ce scénario loufoque. Une bande de pieds-nickelés politicards en mal de buzz, un loser bizarre comme héros, certes, mais mon attention s'est lassée. Un genre de thriller burlesque comme l'a défini un de nos critiques, c'est original et courageux mais il faut que le lecteur suive ce qui reste un aimable amusement.
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Qu'il est reposant et réjouissant de lire un roman d'Echenoz dans sa veine fantaisiste !
L'histoire, comme souvent, n'a que peu d'importance, voire d'intérêt.
Ici un Gérard plus que banal, devenu homme de main malgré lui, est embarqué dans une histoire hallucinante de kidnapping et de vendetta à la croisée des mondes politiques et du crime. Ses aventures sont plus rocambolesques les unes que les autres. Cela n'est pas bien grave.
On s'amuse de la naïveté du candide balloté par des évènements plus grands que lui. On prend surtout plaisir à retrouver la plume d'Echenoz, pince sans rire, maître de l'écriture blanche distanciée qui peut parfois se perdre dans un simili script cinématographique.
C'est drôle, léger et sans prétention.
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Et une 96ème critique ! Celle d'un lecteur qui découvre Echenoz pour la première fois., dont j'ai apprécié le style, la qualité d'écriture, l'humour, l'univers personnel qu'il incarne.
Pour faire bref, ma critique est celle-ci : les tribulations d'un anti-héros qui s'improvise détective privé et finit par accepter une mission de tueur à gages pour un petit parti politique. Toutes ses initiatives et expériences tournent à l'échec. le roman vaut moins par l'histoire que par le style de l'auteur, décalé, imprégné d'un humour au second degré, cynique, proche de « Un Privé à Babylone » de Richard BRAUTIGAN. On ne rit pas aux éclats mais on sourit souvent intérieurement. Pour moi un roman « drôlement réussi ».

Parmi toutes les critiques lues, deux d'entre elles, particulièrement dures et injustes me font réagir.

ODP-31 conclut de façon irrévérencieuse avec cette belle formule : « Pour ce roman, difficile de compter les étoiles quand on observe une comète. »
Ce faisant, il rejoint assez ce que Echenoz, déjà, écrivait page 27 : « Louise Tourneur connaît un peu ce type, Guillaume Flax, on le lui a présenté lorsqu'il était une jeune étoile montante au sein de la FPI. Mais tout stellaire qu'il paraissait, Flax n'a vite fait que seulement le paraître : son étoile s'est avérée filante avant de s'éteindre et se muer en simple satellite de Joël Chanelle, soleil du parti dont Flax n'est plus qu'un second rayon, confiné à la coordination entre sections sous le contrôle de Cédric Ballester qui est, lui, comme nous le verrons, un astre autrement prometteur dans l'organigramme du parti. »
Rendons donc à César ce qui appartient à César. Ou alors ODP-31 fait du Echenoz comme M. Jourdain faisait de la prose.

Si les livres que j'ai lu forment un tapis d'étoiles dans mon ciel littéraire, une comète ou une étoile filante aura moins le mérite de faire grosse impression. Qui dit étoile filante dit voeu, et mon premier voeu est de relire du Echenoz. Pari gagné pour un auteur.
Rien que le titre du roman est une réussite. Jamais je n'oublierai Gérard FULMARD. Même si j'oublie les détails de l'intrigue et de certaines scènes, jamais je n'oublierai l'humour et le style de l'auteur. Telle la moustache de l'homme politique Franck Terrail décrite de façon savoureuse : « Rassurante autant que majestueuse, non moins autoritaire que bienveillante, la moustache de Franck Terrail ne relève pas de l'assertorique mais de l'apodictique », la critique par ailleurs excellente de ODP-31 relève plus de l'assertorique que de l'apodictique. Merci à Echenoz de m'avoir fait découvrir ces deux mots dans le dictionnaire.


L'autre critique qui me fait réagir est celle de Lucia-Lilas, qui, à la fin, écrit : « Sans rire, ces procédés, vus et revus, sont éculés depuis un bon bout de temps et ce qui pouvait surprendre, amuser, déranger même il y a soixante ans ne produit plus vraiment l'effet escompté et tombe un peu à plat. Tout ça sent le vieux et le réchauffé. »
De même que Jean-Paul dubois fait du Jean-Paul Dubois, avec du bon et du moins bon, ce qui ne l'a pas empêché d'obtenir le Goncourt, de même Paasilinna fait du Paasilinna avec du médiocre et du très drôle, de même sans doute Echenoz fait du Echenoz, oui, mais quand même dans la qualité. On peut le regretter mais il me semble que justement Echenoz a su se renouveler si j'en crois l'avis donné par Dominique Viart dans son « Anthologie de la littérature contemporaine française depuis 1980 » qui écrit : « Car c'est bien à cela que Jean Echenoz consacre ensuite son talent : jouer avec les formes romanesques. .. Mais ce parcours n'épuise pas l'oeuvre, qui sait être attentive au monde. Derrière la détachement qu'il affecte, Echenoz porte sur ce qui l'entoure un regard de sociologue et d'anthropologue amusé, de moraliste contemporain aussi, à la manière d'un La Bruyère qui verrait le monde actuel avec les lunettes des Lettres persanes. Mais il le fait sur le mode glissando, sans appuyer. »

Comme pour ODP-31, quand on aime la bonne littérature, il faut rendre à César ce qui appartient à César, reconnaître la qualité, et faire chapeau bas devant ceux qui ont réussi, dans la masse des livres médiocres qui sortent à la pelle, à construire, embellir, faire durer une oeuvre esthétique apparemment unique.

Je terminerai par un extrait que je n'ai pas lu parmi les 47 citations, pour illustrer le style et l'humour de l'auteur. J'ai l'embarras du choix. Lecture fluide, rythmée, ça glisse comme la peau d'un requin.

« Louise chausse ses palmes, règle la courroie du masque, embouche le tuba puis s'immerge : silence vibrant, à peine troublé par l'écho des bulles, soleil réfracté sur une vallée de sable et bientôt se présentent les poissons, solitaires ou par bancs, de toutes couleurs et de toutes formes, crêtés ou barbichus, porteurs d'antennes ou traîneurs de voilages, ornés de festons et de galons, décorés de rayures en tous genres, d'étoiles polymorphes, de carreaux, de pois. Autant la jungle était décevante, autant la mer abonde et Louise Tourneur est enfin seule et tranquille, protégée, calme et loin de tout, mais alors apparaît un monstre.
Il s'agit d'un monstre âgé de trente-sept ans, long de cinq mètres quarante, pesant une tonne et demie, se présentant sous la forme d'une large masse oblongue, musculaire et nerveuse, carrossée de gris clair et de blanc. Sans cesse affamé de chair, indifféremment animale ou humaine et morte ou vive, le monstre est en mesure de situer celle-ci plus d'un kilomètre grâce aux récepteurs sensoriels dont son crâne est truffé : il réagit alors au quart de tour et son fuselage aigûment profilé, son carénage hydrodynamique, sa cuirasse d'écailles à pointes alignées lui autorisent une progression rapide, avec des accélérations instantanées.
Ce nouveau personnage traînait dans le coin, vaquant à ses occupations, quand un signal d'alarme interne l'a mobilisé, déclenchant une recherche précise et il s'est mis en chasse. Ses paupières fixes ne cillent jamais, ses yeux vides et froids, fixes et butés de psychopathe possèdent une acuité visuelle fort supérieure à celle de l'humain, tout comme son ouïe et son odorat capable de repérer sans hésitation la moindre goutte de sang dans cinq millions de litres d'eau.
C'est ainsi qu'armé d'une denture démesurée, indéfiniment renouvelée par effet de tapis roulant, le monstre est en train de se ruer vers Louise Tourneur. Il se trouve à dix mètres d'elle et très vite à cinq mètres, à moins d'un mètre : ses mâchoires s'ouvrent alors sur deux sextuples rangs de quatre cent incisives triangulaires, plates, acérées, crénelées, puis elles se referment. »
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écouté trois fois et endormie chaque fois...au vu des chroniques positives, je me dis que je n'ai pas vraiment fait attention au style; c'est l'histoire qui m'a ennuyée: tout m'a paru artificiel; c'est une parodie...
Ce n'est pas la première fois que les prestigieuses éditions de Minuit me déçoivent; c'est la première fois que j'apprécie si peu
20/03: 4e lecture et enfin, je perçois la malice de l'auteur, son clin d'oeil au lecteur , j'ajoute une étoile mais ce livre ne se hisse par dans mon top.
enfin,je voulais...mais n'y arrive pas!
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Faut-il que j'apprécie la prose d'Echenoz pour enfreindre un de mes interdits majeurs : achat de livres à l'hypermarché. Mais Covid oblige et Fulmard tardait. Gérard me taraudait. Sa médiocrité nous rehausse. Ses turpitudes redorent notre vertu. Et les allitérations sifflantes, chuintantes et tonitruantes de ce poème à l'humour féroce et tendre nous consolent de n'avoir pas vu Gérard s'envoyant la veuve au vol.
Sous le pont Mirabeau coule la seine,
Et Fulmard sur le départ, s'égare
Lui qu'un Uber hagard malmène
Mérite qu'on s'en souvienne
Adieu Gérard
Vienne la nuit, sonne l'heure
Notre héros se meurt.

Jean vite un autre !
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