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EAN : 9782382923344
33 pages
Bouquins (12/10/2023)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Depuis les années 1990 s’opère un désengagement massif et mûrement calculé de l’État en France, au nom d’un gain d’efficacité et d’une réduction des dépenses publiques.

Trente ans plus tard, la France paie au prix fort ces prétendues politiques de modernisation. L’école et l’hôpital publics sont à bout de souffle. Les tribunaux et les forces de l’ordre croulent sous le poids d’une bureaucratie nouvelle. D’importants fleurons industriels ont été vendus... >Voir plus
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le secteur privé tout comme la concurrence ont une efficacité indéniable pour les secteurs touchant aux biens de consommation de masse. Ils sont beaucoup moins adaptés pour des secteurs comme l’énergie, les infrastructures lourdes, l’éducation ou la santé, pour diverses raisons autant économiques – une puissance publique est plus apte à réaliser certains investissements colossaux et rentables seulement sur le très long terme – que sociales – certains biens devant être accessibles à tous dans une logique de service public. L’énergie, en particulier la production et la distribution d’électricité, est l’un de ces secteurs où les deux arguments s’appliquent. « Le mal originel a été de faire de l’électricité un produit ordinaire, comme des chaussettes ou des yaourts, devant donc faire l’objet d’un marché ordinaire sans monopole d’aucune sorte. Une fois cette décision prise, il n’y a que de mauvaises manières d’en sortir », résume Jean-Marc Jancovici.

Cependant, Bruxelles voit les choses différemment. Baignant dans les sphères éthérées de la théorie économique, les hauts fonctionnaires européens semblent considérer que, lorsque l’expérience contredit le dogme, c’est l’expérience qui a tort.
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Qui aurait eu intérêt à une telle défaite collective ? Une chose est sûre : Emmanuel Macron, contrairement à ce que prétendent certains, ne représente pas « rien ou seulement lui-même ». Personne n’est élu deux fois président en ne représentant rien. Si le personnage est indéniablement singulier, il est aussi le représentant d’un certain mode de pensée, le produit d’un système précis, et incarne une vision de l’État partagée au moins par quelques groupes et intérêts. Quand bien même ils seraient minoritaires, ces derniers sont suffisamment puissants pour avoir réussi à propulser et maintenir l’un des leurs au sommet de l’État. Ce système mérite d’être étudié, analysé, pour en comprendre les rouages, en connaître les acteurs, mais aussi essayer de voir comment il est possible d’en sortir.
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La politique, c’est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde », écrivait Paul Valéry. À ce jeu, les consultants sont passés maîtres. Ils ne parlent pas de « restrictions budgétaires », mais d’« optimisation ». et d’« efficience ». Ils ne parlent pas de suppression des remboursements de la Sécurité sociale, mais de « conventionnement collectif », de suppression de lits d’hôpital, mais de « redimensionnement capacitaire », de gestion de projet, mais de « lean management ». Derrière cette nouvelle langue de bois, un triple mensonge : sur le niveau de compétence de ceux qui l’utilisent, sur les conséquences réelles des mesures préconisées et sur les possibilités d’une opposition, les acteurs de terrain s’enfermant dans un sentiment d’illégitimité faute de maîtriser le jargon de cette nouvelle élite.
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Ces opérations de « privatisations » n’ayant souvent d’autre but que de servir quelques intérêts privés, elles avancent généralement masquées. La privatisation partielle d’Engie et de Safran en 2014 ? Rien d’autre qu’un accelerated book building (ABB), ou livre d’ordre accéléré. Bien informé celui qui réussira à comprendre derrière ces mots la nature réelle de l’opération réalisée et qui en sont les principaux bénéficiaires. La vente de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à des intérêts chinois ? Une simple « ouverture au capital ». Les autoroutes ? Une « concession » de…trente-cinq ans.
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Jamais une politique supposée réaliser des économies ne s’est avérée aussi coûteuse. Comment expliquer que le niveau des services publics ne cesse de reculer alors que les dépenses continuent d’augmenter ? Si ce n’est ni pour réaliser des économies, ni pour gagner en efficacité, quelle motivation véritable se trouve derrière toutes ces réformes ?
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