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Lucile Arnoux-Farnoux (Traducteur)
EAN : 9782330176419
208 pages
Actes Sud (01/03/2023)
3.39/5   65 notes
Résumé :
Chris Papas, détective privé à Hambourg, de père grec et de mère allemande, est chargé d’une enquête qui va le ramener au village de son enfance, dans le golfe de Corinthe. Ce polar met en scène deux pays européens amis/ennemis et rouvre des plaies suppurant depuis la Seconde Guerre mondiale.
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Ça commence doucement. Mollement, même, serais-je tentée de dire.
Pourtant, il n'est pas bien épais ce polar.
Mais l'auteur ne se presse pas. Il pose petit à petit les pièces de son édifice. Et si, à l'image de son héros, nous sommes un peu déconcertés, lui sait où il nous emmène. Il sait que l'effroi nous saisira. Il sait aussi qu'il n'est nul besoin d'en dire trop : la suggestion est d'une puissance inégalable. Il sait enfin que les histoires les plus cruelles ont été racontées il y a bien longtemps, par Eschyle ou par Sophocle, et que toutes les autres n'en sont que de lointains échos.

Lorsqu'un vieillard frappe à la porte du privé Chris Papas, installé en Allemagne, pour lui demander de filer une quadragénaire dénommée Eva Döbling à travers les rues de Hambourg, celui-ci reste très évasif sur l'objet de la mission qu'il lui confie. Une classique affaire d'adultère ? La différence d'âge entre les protagonistes et les conditions très énigmatiques du contrat laissent penser qu'il pourrait s'agir d'autre chose. Une impression très vite confirmée lorsque le vieil homme est retrouvé pendu dans l'une des chambres de l'hôtel où Eva Döbling avait entraîné Papas.

Interrogé par la police, qui a découvert l'une de ses cartes de visite dans la poche du défunt, le détective se trouve dans une fâcheuse posture. Lorsqu'il apprend qu'Eva Döbling s'est quant à elle envolée pour la Grèce, afin de rejoindre la région du Péloponnèse dont il est lui-même natif, son trouble ne cesse de croître, et il n'hésite pas à marcher sur ses pas. Mais d'autres mystérieux décès l'attendent à son arrivée…

Comment les expliquer ? S'agirait-il d'une affaire de vengeance ? Les relations pour le moins tendues entre La Grèce et l'Allemagne en seraient-elles à l'origine ?

Pour répondre à ces questions, Papas devra remonter aux sombres années de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'un massacre fut perpétré par l'occupant allemand dans le village de Kalavryta. Et faire face aux douloureuses traces que laissa ce conflit sur le peuple grec.

En convoquant les tourments de l'Histoire et les mythes antiques pour tisser les fils de sa troublante intrigue, Minos Efstathiadis dresse un saisissant tableau de la Grèce contemporaine, dont on perçoit à quel point elle reste imprégnée de son passé et de ses racines. Et en jouant très habilement sur les silences, l'auteur parvient à faire monter peu à peu la tension jusqu'à un final glaçant qui m'a, au sens littéral du terme, coupé le souffle. Rarement un livre aura semé en moi un tel trouble !

Efstathiadis porte haut les couleurs du polar grec. du polar tout court.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Après avoir lu le très bon billet de Delphine-Olympe sur ce roman, je savais qu'il fallait que je lise ce polar grec.

Le récit est au départ plutôt sur le ton de l'humour : un détective privé grec qui travaille à Hambourg ; pas beaucoup de client sauf ce mystérieux vieux monsieur à qui on donnerai 100 ans d'âge. Il doit suivre Eva Döbling pendant 48 heures, mais s'endort dans la chambre d'à côté.

Bien évidemment, quelques jours plus tard, le vieux monsieur est découvert pendu chez lui, et la jeune femme, qui s'est rendu dans le Péloponnèse, est retrouvée noyée dans le golfe de Corinthe.

Chris Papas retourne donc sur les terres de son enfance pour éclaircir ce mystère, la police allemande à ses trousses.

Ne vous y trompez pas, au fur et à mesure de l'enquête de Chris, se fait jour un terrible épisode de l'invasion allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale : la maison de la Vérité.

J'ai aimé Chris Papas, alias Christos Papadimitrakopoulos, personnage qui est le jouet de volontés plus anciennes et plus fortes que lui.

J'ai aimé Stelios le pêcheur grec dont le fils, Adonis âgé de 14 ans, n'a plus de poumons. Un fils qui aime qu'on lui lise le petit Prince. J'ai aimé le sacrifice du père, si beau.

Je me suis demandée pourquoi le vieux monsieur avait écrit un roman lui-même nommé le plongeur, mais qui ne parle pas de plongée.

Et pourquoi cette phrase d'Eschyle en grec ancien : Hélas ! Un coup mortel a déchiré ma chair !

Quand tout est mis bout à bout et que l'on a l'explication historique qui clôt le récit, on en vient à douter du genre humain. L'auteur se paie même le luxe de nous fournir la notice explicative.

Un polar glaçant qui met à jour la terrible Maison de la Vérité.

L'image que je retiendrai :

Omniprésent dans tout le roman ce bout de cordelette.
Lien : https://alexmotamots.fr/le-p..
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"Le plongeur" de Minos Efstahiadis rentre, en 200 pages, dans la catégorie polar qui vous promène de Hambourg au golfe de Corinthe et se dévore. Dépaysement garanti dans un village grec un peu paumé grâce à Chris Papas, le détective privé certainement pas le plus en vue de Hambourg pour mener à bien cette aventure pleine de mystère et de tragédie grecque. Je me suis régalée avec ce deuxième ouvrage d'Efstahiadis, pour son style peu ordinaire et parce qu'il m'a fait voyager. J'espère que son premier livre sera traduit et j'attends avec impatience qu'il y en ait d'autres aussi surprenants.
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Attirée par cette nouveauté d'Actes Sud / Collection Actes Noirs, je me suis lancée dans ce thriller grec – il faut, tout de même reconnaître, qu'il est suffisamment rare de croiser la route de romans noirs grecs… et j'en sors ravie!
Le romancier nous plante le décor: à Hambourg, un détective privé – de mère allemande mais de père grec – se voit confier, par un vieil homme la mission de surveiller une jeune femme pendant 48 heures. Bien évidemment, il ne s'agit pas d'un simple adultère mais d'une véritable machine de guerre dans laquelle le détective Chris(tos) vient de mettre les pieds. le lendemain du début de sa mission, Chris(tos) retrouve son client mort et la belle… envolée pour le Péloponnèse, région dont est il est lui-même originaire.
Ce livre est purement addictif! le ton est à la fois caustique, vraiment drôle par moments alors qu'il sait également se faire sombre et tragique (telle la tragédie antique d'Eschyle qui vient, à plusieurs reprises, jalonner le récit). le désir de mêler le destin de l'Allemagne à celui de la Grèce n'est pas anodin, l'auteur mentionne, d'une part, les exactions allemandes durant l'Occupation et, d'autre part, la situation économique actuelle déplorable en Grèce peu ou prou aidée par l'Union (Angela Merkel y étant pour beaucoup).
Les rebondissements sont nombreux, souvent complexes et pas toujours crédibles et le final particulièrement perturbant… disons, qu'à partir de maintenant, je n'écouterai plus « du riechst so gut » de Rammstein de la même façon!
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Un détective impuissant,
une tragédie à tiroirs,
des questions existentielles
au détour d'une phrase,
réglées d'une courte réponse,
voilà un roman déroutant,
palpitant, dépaysant,
entre l'Allemagne et la Grèce,
entre seconde guerre mondiale et maintenant.
Minos Efstathiadis joue du contrepied et de la digression avec un art consommé.
Son personnage principal, détective impuissant et aventurier malgré lui,
ne cesse de creuser les mystères insondables de l'âme humaine,
à commencer par la sienne.
Le lecteur s'habitue au style singulier, rythmé d'une prose faussement bancale,
de réflexions saugrenues
de perches saisissables à condition d'être patient.
J'ai appris l'origine du mot taupe pour désigner un agent double.
J'ai eu un cours de théâtre ancien.
J'ai compris le tiraillement de la double appartenance nationale.
J'ai sursauté à chaque rebondissement habilement distillé.
J'ai savouré plusieurs passages littéraires.
En fieffé coquin, l'auteur, l'air de rien, brasse mille sujets,
anodins et graves, conférant à cette affaire un tour singulier
dont je ne suis pas encore revenu.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mardi 18 janvier. En cette saison, une filature dans les rues de Hambourg a autant d’attrait qu’une réunion de nudistes au pôle Nord. J’enfile tout ce qui me tombe sous la main et j’ajoute encore un pull-over.
Dans le métro, je repense à l’affaire. Presque tous les maris trompés et les amants jaloux demandent la même surveillance étroite. Leur soif de preuves photographiques ou sonores demeure inextinguible, bien qu’ils sachent parfaitement qu’elles ne feront que les blesser davantage. La nature humaine recèlerait-elle quelque chose de résolument masochiste ? Ou bien le désir d’acquérir une certitude, si torturante soit-elle, est-il plus fort que le réflexe d’éviter la douleur ?
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Georg Weber travaille à Friedrichstadt, une petite ville à cent cinquante kilomètres de Hambourg. Son ventre impressionnant résulte de sa faiblesse pour la bière et les saucisses. Son extraordinaire collection d’oiseaux chanteurs résulte de sa solitude de célibataire. Son accès aux archives centrales de la police résulte de son poste d’inspecteur dans la police municipale.
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Des dessins animés traversent l’écran de la télévision qui scintille, allumée depuis la veille. Le bruit de la sonnette me réveille une deuxième fois à dix heures vingt du matin.
Un homme se tient immobile sur le seuil et me regarde.
— Monsieur Chris Papas ?
— Lui-même.
— Pardon de vous avoir réveillé.
— Non, je…
Je ne parviens pas à finir ma phrase. Si j’avais du talent pour les excuses,
je serais devenu avocat plutôt que détective.
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- Moi aussi je fume. Simplement, je voulais savoir si c'était permis.
- D'où tu viens?
- J'habite en Allemagne.
- On se fait de la thune, là-bas, hein? Écoute, en Grèce, nous venons juste d'accomplir notre révolution. Mais c'est du pipeau.
- Du pipeau? Qu'est-ce que tu veux dire?
- Économie, justice, éducation, c'est tout pour de faux, du bidon. Nous fumons évidemment partout où ça nous plaît. C'est comme ça que nous avons réussi la grandiose mutation dont avaient tellement besoin notre pays, l'Europe et la planète toute entière. Toujours précurseurs.
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Le bruit de la chute parvient à ses oreilles, démultiplié
par l’eau. Les hommes s’en vont, s’étant de toute évidence déchargés de leur fardeau dans la mer. Il reste sans bouger jusqu’à ce que la nuit les ait engloutis.
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