Défi non fiction 2024
L'autrice de la biographie est intervenue sur France Culture :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/sans-oser-le-demander/qui-etait-
h-g-wells-3194213 (je n'ai pas encore écouté l'émission et compte bientôt le faire).
H G Wells, sur ses portraits (le livre en compte au milieu), a un air intelligent, un peu l'air de son oeuvre (j'ai lu
la Guerre des mondes). Sa biographie le présente sous un bon jour, comme un personnage aux grands idéaux et avec une envie de changer le monde, comme un écrivain qui croit en l'imagination, comme un prophète, et comme un homme prônant l'amour libre et virevoltant de conquête en conquête féminine. Critique y compris de son bord, il va d'optimisme en désillusion, de foi en l'humanité à déception envers la bêtise humaine. Les romans scientifiques (à l'époque, on ne parlait pas de "science fiction") ont ce paradoxe qu'ils présentent un futur fascinant mais parfois alarmant, si bien que l'on put taxer des romans de sf, dystopies notamment, de réactionnaires. Wells oscille entre optimisme et pessimisme, vivant dans le futur plutôt que dans le passé (il estime que l'on s'attarde sur le passé par méconnaissance du futur). Il faut dire que l'aspect historique, qui pour le coup est expliqué très simplement (ex. on nous explique qui est Staline) s'il donne parfois raison à Wells, éclaire surtout sur la grande désillusion de l'auteur (ex. concernant la Société des Nations qu'il contribue à fonder).
Wells a eu une vie passionnante, et sa biographie est assez équilibrée entre "se lit comme un roman", "comme une réflexion littéraire" et "comme un journal", entre les différents aspects de sa vie. A noter que s'il est un prophète, et si ses textes fascinent par leur modernité (pour l'époque), je trouve réducteur de dire que la SF c'est une façon de "prédire le futur". Chez Wells on trouve une réflexion sur la guerre, sur l'humanité, sur le progrès.
En revanche, je termine par le commencement : je ne vois pas pourquoi la toute première scène, qui décrit la menace de suicide d'une ex de Wells, devant lui, est la toute première scène. Je trouve que c'est une façon un peu facile de mettre de l'action de manière presque gratuite. Je conçois que commencer par la naissance, surtout pour les lecteurs de biographie, ce soit un peu "toujours la même chose", donc pourquoi pas un début in media res avec une autre scène que "Monsieur Truc a vu le jour le (date) dans une maison de (ville)", mais pourquoi cette scène en particulier, cela m'échappe. A vrai dire, la suite de la biographie n'est pas ainsi (pas de sensationnalisme).