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EAN : 9782868697233
79 pages
Actes Sud (08/01/1992)
5/5   2 notes
Résumé :
Andréas Embiricos (1901-1975), ami d'André Breton, introducteur du surréalisme en Grèce, était convaincu d'écrire pour les générations futures, libérées des servitudes qui empêchaient ses contemporains d'apprécier à sa vraie valeur sa poésie d'avant-garde. Dans ces soixante-trois poèmes en prose, écrits de 1924 à 1931, apparaissent les thèmes récurrents d'un univers où la figure centrale d'Eros est sans cesse transcendée par le débordement des images et des analogie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce recueil traduit du grec date de 1991 et regroupe des petits poèmes en prose du début des années vingt, presque de jeunesse par conséquent. On remarque la parenté de l'auteur avec les surréalistes français et le livre commence par une citation d'André Breton (outre leur amitié, il a résidé à Paris à partir des années trente). Plus loin aussi, elle saute encore aux yeux, notamment pour les procédés utilisés : écriture automatique, associations d'idées, volontiers aussi l'usage de la provocation. L'influence du métier du poète, de la psychanalyse donc, avec son tissu métaphorique, ses allusions fréquentes à la sexualité, ses traumatismes d'enfance, est presque évidente elle aussi.
Son pays n'est pas oublié non plus : il est question du golfe de Corinthe entre autres, pas plus que son pays natal, comme le montre ma citation, car Embiricos est né en cette Roumanie qu'il a quittée très jeune et qui a pris une part non négligeable en matière de surréalisme et d'avant-garde (Tristan Tzara, Urmuz, Gherasim Luca, Gellu Naum, Urmuz…), à Brăila, comme Panaït Istrati, lui-même à moitié grec, mais pas dans le même milieu. Les multiples termes marins en évoquent le port et le métier de sa famille : le père et les oncles d'Embiricos, que Jean Bart (pseudonyme d'Eugeniu Botez) mentionne dans Europolis, roman où il décrit en partie la vie de la minorité grecque en Roumanie, étaient armateurs.
Plus généralement, le vocabulaire est riche (j'ai appris quelques mots, dont courçon ou lanternier) et précis. L'obsession érotique affleure à plusieurs reprises et j'ai cru comprendre qu'elle a connu des développements dans la suite de son oeuvre. Au total, une lecture agréable, relativement rapide (80 pages), que j'ai appréciée dans les limites du genre, qui, je trouve, n'a pas toujours très bien vieilli.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'ÉDREDON DE LA FÉLICITÉ
L'écart en la plaine de Roumanie jouira d'une pleine euphorie. Un jour dans ses palais pousseront d'arborescents platanes brandissant dans leurs paumes des glaives ou des javelots incandescents. L'indolent bélier qui gîte aujourd'hui en son église cathédrale sera remplacé par une femme en copulation perpétuelle et tout autour de la rue principale les prisonniers politiques joueront le divin mystère de la résurrection d'une tête tranchée avec l'accompagnement musical d'un célesta.
(p.55)
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Alors les cachalots éternuèrent, tous les cétacés se mirent le ventre en l'air et les carcasses surannées sombrèrent corps et biens pour la renaissance du bonheur pour l'accomplissement des fins dernières pour la paix pour l'occultation et pour l'exaltation de la vérité pour la prédominance des roses et de l'araignée magique en cette année de joie pour le siècle des grands déferlements de lames par-dessus les bateaux bien portants.
(p. 25)
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Le but de notre vie c'est d'aimer. Le but de notre vie c'est d'accepter avec générosité notre vie et ses vœux en tout temps et en tout lieu suivant les ardeurs de nos pulsions existentielles. Le but de notre vie c'est le parchemin stigmatisé de notre existence même.
(p. 53)
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Tantôt c'est le frémissement d'une veine tantôt l'éclat d'une bataille très meurtrière tantôt les dons du destin mais les émigrants demeurent toujours stupéfaits et frémissants.
(p. 47)
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La forme première de la femme fut l'enlacement des cols de deux dinosaures. […] Les époques changent et la femme de notre époque ressemble à une fente à mèche.
(p. 17)
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